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Murdo Munro fut un enfant mélancolique plutôt sauvage.
A 33 ans, il se marie.
Mais son épouse se révèle vite désagréable et austère.
La naissance de leur fille n'arrange rien car elle la détourne de son père.
Aussi, le jour du mariage de sa fille, il est pris de vertige à l'idée de se retrouver seul avec sa femme.
Il quitte l'église, va chez lui puis met le feu à la maison avant de s'enfuir.
S'ensuit une longue et douloureuse errance à travers les forêts, les collines, les montagnes.
Commencé sans conviction, j'ai finalement bien aimé cette histoire.
Les descriptions des personnages sont très précises et réalistes.
Ainsi Murdo, avec ses oreilles molles, ses tics qui lui déforment le visage.......
Les sentiments qui l'animent tout au long de sa fuite révèlent bien son mal-être, son sentiment de vie gâchée à l'aube des ses 60 ans.
Les paysages sont très présents et on visualise parfaitement les scènes et les tourments de Murdo.
Sur une petite île dépeuplée d’Ecosse, Alasdair Mor vit dans la petite ferme familiale. Il est vieux garçon, un peu lent d’esprit, un peu empêtré dans son grand corps. Au fil de ses 45 années d’existence, Alasdair a vu le hameau se vider peu à peu de ses habitants, y compris son père puis son frère, les uns morts, les autres partis à la ville ou au Canada, à la recherche de confort et/ou d’argent.
Parce que la vie sur cette île de landes et de falaises est rude, soumise à une Nature toute-puissante, et Alasdair vit chichement, trouvant de quoi subsister dans la pêche au homard et dans ce que ses quelques animaux (poules, moutons, vache) lui procurent. Mais il ne lui viendrait pas à l’idée de se plaindre, ni de changer de vie, lui qui n’a jamais rien connu d’autre. Alasdair vit seul, au rythme des saisons, il n’est ni heureux ni malheureux, il vit, c’est tout, parfaitement intégré dans son environnement, en accord avec une Nature qu’il respecte et aime du plus pur amour, celui qui ne cherche jamais à dominer.
L’osmose est irrémédiablement rompue quand un couple d’étrangers s’installe dans une ferme des environs. L’homme est particulièrement antipathique, perclus de jalousie et de frustration, sans qu’on sache pourquoi. Très vite, il s’en prend à Alasdair, entraîné malgré lui dans une surenchère fatale d’actions-réactions violentes qui, dans le final, se transforme en un combat quasi mythique entre Bien et Mal.
« Le cœur de l’hiver » est un roman lyrique et poétique, douloureux et désespérant, qui se déroule dans une atmosphère de bout du monde, puis de fin du monde quand advient l’intrusion malfaisante. J’ai mis du temps à entrer dans l’histoire en raison des longues phrases et des nombreuses descriptions, avant que le récit n’avance et ne m’entraîne dans cette poursuite folle et cruelle entre Alasdair et l’étranger. Après la dernière ligne, le mystère continue de planer sur les raisons de cette haine, mais cela n’enlève rien à la beauté sombre et poignante de ce texte qui fait la part belle à la Nature et dresse le magnifique portrait d’un homme humble qui ne demandait rien d’autre que de vivre en paix.
Un texte terrible, tragique et poétique !
L’écriture magnifique de Dominic Cooper m’immerge brutalement dans le climat âpre des Highlands dans toutes les splendeurs saisonnières et surtout dans la bêtise humaine, insondable, la cruauté gratuite. C'est noir, sans espoir…
Alasdair est le seul de son hameau à ne pas être parti pour gagner un peu plus que la croûte du pain dur. Seul, il vit chichement de la pêche aux homards artisanale. Ses amis ? La vache, les moutons, la volaille qu’il cajole. « Il éprouva une joie neuve à converser avec eux (ses animaux) à entamer une nouvelle amitié avec sa vache aux yeux doux. »Il a un autre ami, un voisin, oh pas immédiat, mais à quelques encablures de chez lui qui, chaque mois lui ramène ses courses . Pourtant, n’allez pas croire qu’il est malheureux, non, il vit en harmonie totale avec une nature qu’il connaît parfaitement. Il n’aime pas rejoindre les autres et se saouler au pub, trop timide, trop encombré de sa personne. Il est bien, seul, sans personne pour se moquer de son aspect physique, comme lorsqu’il était jeune. Il aime arpenter la lande aller au bord de la falaise « Il avançait comme un ours sur ses pattes postérieures, à petits pas, épaules tombantes un peu en avant du reste de son corps, avant-bras pendants telles des pattes antérieures, poitrines, taille et hanches roulant maladroitement. » C’est d’ailleurs là qu’il voit un couple se disputer, l’homme jeter la femme à l’eau. L’homme, il ne le connaît que trop bien ; c’est An Sionnach, venu d’on ne sait où et qui habite un peu plus loin, d’ailleurs on dit qu’ils sont voisins (les distances ne sont pas les mêmes que l’on habite en ville ou dans un lieu perdu). A partir de cet instant, surpris dans son attitude vis-à-vis de sa femme, il n’aura de cesse de pourrir la vie d’Alasdair.
Le roman prend une tournure plus noire. La tension monte jusqu’à un combat entre les deux hommes dont je ne révélerai rien.
Quelle écriture, quelles descriptions ! Dominic Cooper me promène dans la lande, en mer par tous les temps. Je sens l’odeur de la bruyère écrasée par les gros souliers d’Alasdair, je sens l’odeur de fumée de tourbe dégagée par la cheminée où il aime, en hiver, le soir boire son thé. « A partir de ces jours-là, un mois environ avant le solstice d’hiver, la terre parut se retirer en elle-même. Les collines se tassèrent un peu,n courbant les épaules et rentrant la tête pour se préparer à la période d’obscurité prolongée. »
Vous l’avez compris, c’est un superbe coup de cœur.
Merci Sawmy Amrita pour cette superbe lecture
Un roman assez dur, où la part de nature s'estompe davantage que dans Vers l'aube du même auteur, pour mettre en avant les rivalités entre hommes. Ca se passe au XVIIIème siècle, sur fond de famines et d'éruptions volcaniques et c'est pas bien beau à voir, mais c'est vraiment prenant. Deux hommes s'affrontent, presque par habitude, par haine héréditaire en tous les cas. Le paysage islandais en contrepoint sert remarquablement le roman. Subtil et terrifiant.
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