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Un professeur de lettre, Pietro, et l’une de ses anciennes élèves, Teresa vont entretenir une relation amoureuse, violente et toxique pendant 3 ans. Ils vont se disputer souvent, en public ou en privé. Si bien qu’ils se rendent compte que leurs disputes deviennent de plus en plus fréquente et que cela nuit à leur couple. Pour solidifier leur couple, ils s’échangent un secret inavouable en guise de garantie qu’ils ne se quitteront jamais. Seulement voilà, ils finissent malgré tout par se quitter 15 jours après.
Ce secret va devenir alors un poids lourd. Au départ, le professeur qui nous raconte son histoire va être confiant. Son ex ne le nuira pas en révélant ce secret inavouable. Seulement, ce professeur va devenir connu au départ de l’environnement enseignant. Il va écrire au départ un article pour une revue scientifique et un autre professeur, déjà fort connu et faisant preuve d’autorité dans ce domaine, va l’inciter à écrire un livre. Pietro va donc écrire son livre et va partir en tournée dans toute l’Italie pour animer des débats au sujet de ses livres. Son succès l’amène à rencontrer beaucoup de personnes. Teresa partie entre temps aux Etats-Unis pour y mener une carrière riche, finit par apprendre que son ex est reconnue dans le milieu. Elle va alors devenir un poids pour lui car elle pourrait alors tout révéler et remettre sa carrière en jeu.
Dès le départ, on ne sait pas en quoi consiste les secrets échangés. L’auteur fait en sorte de nous laisser dans le flou pour alimenter davantage le risque qu’encourt Pietro et Teresa si l’un des 2 révélaient le secret. Si on connaissait le secret, l’auteur aurait eu du mal à accentuer son intrigue sur ce seul risque que tout soit révélé. L’auteur nous embarque donc dans l’ascension de Pietro dans le monde fermé de la pédagogie. Pietro nous raconte ses succès professionnels, sa nouvelle relation amoureuse qui va lui donner 3 enfants. La pression monte, mais l’auteur nous fait patienter entre l’illusion que Teresa va révéler des choses et la pression que met Teresa dans leurs échanges épistolaires sur le comportement toujours reprochables de Pietro. Je me suis mise à douter à quelques moments sur la réalité de ces échanges. Par la suite, on comprend mieux ce qu’il en est. L’auteur va donner la parole à d’autres personnes. Et soudain, quelques pans de l’histoire nous sont éclaircis.
J’ai été un peu frustrée par cette histoire qui par moment, patauge un peu. Malgré tout, l’écriture est fluide et le roman se lit tout seul. On est suspendu à cette histoire et on a peur, comme Pietro, que tout s’effondre. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : les fautes de jeunesse peuvent resurgir plus tard, à tout moment, et remettre en question tous les efforts et les succès que l’on peut avoir par la suite. Sans même savoir de quoi il s’agit, on ressent une certaines injustice envers cette pression. C’est comme si ces fautes inavouées ont été commises dans une autre vie. On a envie de le renier, comme si c’était une autre personne qui l’avait faite et que nous n’avons pas à en supporter les conséquences. J’ai pensé au cours de ma lecture, à de nombreuses personnalités politiques et/ou médiatiques qui ont connu des déconvenues de ce genre, bien après avoir trouvé le succès ou réussit dans leur domaine. Au-delà du contenu de leurs fautes, c’est bien souvent ressenti comme une injustice de leur part.
J’ai bien aimé ce roman donc, qui se lit tout seul. Le roman est assez court et comme le dernier roman que j’ai lu du même auteur, je me souviendrais de cette lecture.
Rome, Pietro, 31 ans, professeur de lettres dans un lycée, entame une relation passionnée mais toxique et auto-destructrice avec Teresa, 21 ans, étudiante, qui fut son élève avant l'université. Au bout de trois ans de disputes, d'amour fou, de violence verbale, ils se séparent. Afin d'être liés à tout jamais, ils s'avouent mutuellement un secret honteux qui les perdrait s'il était révélé. Chacun va faire sa vie : lui, à Rome, devenant une personnalité reconnue de ses pairs après avoir écrit deux essais sur l'enseignement, fondant une famille et elle, aux États-Unis où elle devient une chercheuse réputée. Ils ne perdront jamais complètement le contact et n'oublieront pas la passion qui les a unis.
Le roman s'articule en trois récits de plus en plus courts autour d'un point de vue différent : celui de Pietro pour le premier récit, celui de la fille de Pietro alors que celui-ci a maintenant 80 ans pour le deuxième et celui de Teresa pour le troisième. A travers la vision que chaque narrateur a de Pietro, se dessine une personnalité complexe qui a toujours douté de lui, des gens qui l'entourent et même de Térésa. Nous découvrons les interrogations d'un homme qui a objectivement tous les attributs d'un bonheur apparent et dont le doute sur sa légitimité empoisonne son existence. Les fondations sur lesquelles il a bâti sa vie sont fragiles : un amour qu'il n' a pu oublier, la menace qui plane de la révélation de son secret honteux.
Ce roman est une réflexion sur l'amour, la famille mais aussi sur la dichotomie entre l'image de soi qu'on donne à voir aux autres et son identité profonde.
La psychologie des personnages est finement analysée, sans manichéisme et transcrite dans une belle écriture expressive.
Malgré toutes les qualités de ce roman, il n'a pas déclenché d'émotions en moi, peut-être parce que tout y est trop cérébral; le rythme est lent, peu ou pas d'action. Les thèmes évoqués sont récurrents en littérature sans que l'angle choisi ne soit novateur. La seule tension consiste à se demander si les fautes inavouées seront révélées ou pas. Enfin, j'ai eu une impression d'inachevé avec une fin qui reste ouverte,
#Nosfautesinavouées #NetGalleyFrance
Sélection Prix des Lecteurs 2021
Le couple d’Aldo et Vanda semble avoir surmonté les épreuves qu’un mariage de cinq décennies implique : la routine, l’usure du temps, les tromperies... Mais de retour de vacances, lorsqu’ils retrouvent leur appartement et les souvenirs de toute une vie sens dessous dessus après ce qui ressemble à un cambriolage, un événement qui semblait loin derrière eux refait surface…
Les liens revient sur le moment délicat d’un couple, mais dépasse le simple cliché de l’épouse bafouée qui se transforme en harpie hargneuse et du mari lâche qui revient au bercail et décide de faire profil bas. Car au milieu il y a les enfants, otages et dommages collatéraux d’une guerre silencieuse qui transforme les liens en chaînes…
En filigrane, il y a aussi l’évolution de l’institution du mariage dans la société contemporaine avec la libération sexuelle dans les années 1970, la fin du modèle familial traditionnel et la famille vécue comme une entrave au développement personnel dans le milieu intellectuel (enfin surtout du côté masculin)...
Domenico Starnone, fin observateur de la psychologie humaine démêle avec brio l’écheveau des liens qui unissent un couple, surtout pour le pire. Et le lecteur de s’en délecter dans ce qui ressemble à une tragédie comique ou une comédie tragique en 3 actes avec un dénouement surprenant…
Subtil, corrosif et jubilatoire !
Un mot sur l’auteur que je découvre : Domenico Starnone est né en 1943 à Saviano, près de Naples. Il a écrit plusieurs livres satiriques sur le monde de l'éducation, qu'il connait bien puisqu'il a été enseignant. Écrivain, mais également scénariste et journaliste à l’Internazionale, l’équivalent du Courrier International. Il vit et travaille à Rome. Et beaucoup d’encre à coulé sur les liens qu’il entretiendrait avec Elena Ferrante, la mystérieuse auteure de l’Amie Prodigieuse !
Construit sous la forme d'un roman choral, ce court livre au ton grinçant porte un regard sans concession sur le mariage d'un couple de napolitains, brusquement mis à mal par le départ d'Aldo, qui quitte sa femme Vanda et ses deux enfants pour vivre sa passion avec une jeune étudiante.
Même si quelques années plus tard Aldo finira par revenir au sein de la cellule familiale, sa trahison laissera des traces indélébiles, et plus rien ne sera comme avant.
On peut se demander ce qui motive ce couple à vouloir à tout prix recoller les morceaux, car au final, personne n'est heureux, et encore moins les enfants qui grandissent dans un climat malsain, fait de tensions et de rancœurs permanentes.
Il y a beaucoup de psychologie dans ce roman où les personnages sont présentés sous leurs facettes les plus sombres : Aldo, le mari hypocrite et lâche, Vanda, la femme humiliée et blessée qui se transforme en tyran et devient insupportable pour faire payer son infidélité à son mari, et leurs deux enfants qui, devenus adultes, ne seront pas en reste (mais je n'en dirai pas plus!).
Ce roman m'a à certains moments fait penser au style d'Eléna Ferrante : peut-être est-ce l'évocation de Naples, ou du thème de la femme trompée, récurrent chez cette auteure, mais j'ai trouvé qu'il y avait des ressemblances, surtout dans la force des récriminations de Vanda, et dans sa façon d'exprimer sa colère et sa douleur : "au cas où tu l'aurais oublié, mon cher : je suis ta femme. Je sais, jadis ça te plaisait et, tout à coup, ça te dérange. Je sais, tu prétends que je n'existe pas, que je n'ai jamais existé, pour t'éviter de rougir devant les intellectuels que tu fréquentes. Je sais, mener une vie rangée, rentrer à l'heure du dîner, dormir avec moi et pas avec qui bon te semble te donne l'impression d'être un demeuré (...)".
C'est pourquoi j'ai été amusée d'apprendre, en lisant la critique d'une autre lectrice, que Domenico Starmone était soupçonné d'être Elena Ferrante, même si celui-ci a démenti... Le mystère demeure !
Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2021
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