Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Claudie Hunzinger

Claudie Hunzinger

La biographie de cet auteur n'est pas encore disponible, connectez-vous pour proposez la vôtre :

/1200

Merci d’utiliser une photo au format portrait en indiquant les copyrights éventuels si elle n’est pas libre de droits.

Nous nous réservons le droit de refuser toute biographie qui contreviendrait aux règles énoncées ci-dessus et à celles du site.

Les textes à caractère commercial ou publicitaire ne sont pas autorisés.

Avis sur cet auteur (42)

  • add_box
    Couverture du livre « Il neige sur le pianiste » de Claudie Hunzinger aux éditions Grasset

    Chantal Lafon sur Il neige sur le pianiste de Claudie Hunzinger

    Son acmé du crépuscule
    Je suis tombée en amour pour Claudie Hunzinger dès la lecture de Bambois, il y a déjà un demi-siècle.
    Depuis je la lis car elle incarne pour moi la femme et la liberté. J’aime ses maisons qui permettent de vivre la nature en son cœur, son observation inlassable et fine...
    Voir plus

    Son acmé du crépuscule
    Je suis tombée en amour pour Claudie Hunzinger dès la lecture de Bambois, il y a déjà un demi-siècle.
    Depuis je la lis car elle incarne pour moi la femme et la liberté. J’aime ses maisons qui permettent de vivre la nature en son cœur, son observation inlassable et fine de la beauté de la nature.
    Pour cela il lui a fallu s’en donner les moyens et se retrousser les manches. C’est savoir contempler des splendeurs mais aussi agir dès que c’est possible pour aider, soigner et perpétuer.
    Dans cet opus c’est un renardeau qui a besoin d’aide, petit sauvage qui sait accepter la main tendue sous forme d’assiettes garnies afin qu’il se refasse la cerise.
    La narratrice nous parle aussi des liens qu’elle entretient même si son habitat est loin de tout.
    Au cœur de la nature vivre et s’émerveiller de tout, c’est aiguiser son animalité et savoir y poser des mots.
    « Ceux qui ne veulent pas tuer n’ont pas fini de soigner le monde autour d’eux, c’est comme ça. Il faut nous y faire. »
    Dans son crépuscule, elle ne veut renoncer à rien, après son petit fiancé sauvage, elle va capturer un fiancé plus charnel, un pianiste tombé du ciel avec les premiers flocons de février.
    C’est un homme de cendres, grand pianiste enfermé dans ce rôle, qui a du mal a trouvé sa place dans le monde mais qui va trouver sa place dans cette maison.
    La mutine va s’interroger dès l’arrivée de cet homme chez elle :
    « La neige et moi nous allons le séquestrer » mais comment ?
    Car c’est une femme et elle le sera jusqu’à son dernier jour. Mais à cet instant son cœur lui murmure qu’elle n’a pas de temps à perdre.
    Le monde tel qu’il courre ne lui convient pas, ses voyages en train lui montre qu’elle fait partie d’une espèce en voie de disparition.
    « Puis, dehors, ont à nouveau surgi des prairies, mais d’une autre espèce, plus vastes, et des chemins plus larges, et j’étais la seule à mettre le nez à la vitre, et quand je détournais un peu la tête de la vitre pour revenir à l’intérieur de la voiture 3, place 87, et que j’observais cet autre spectacle que vous offre le TGV, mes semblables, pas un seul ne me regardais ou croisait mon regard. Je n’existais pas, pas plus que le dehors n’existait. »
    Dans son écriture il y a l’aisance de celle qui est nourrit par une vie ancrée dans cette nature riche, généreuse qui donne tout à celle qui sait voir.
    Il y a aussi cette musicalité pas seulement parce que le sujet est pianiste, car les sons elle les connait, leur donne vie, la neige n’est pas silence, c’est une parenthèse feutrée.
    Toute sa vie elle a fait des découvertes, elles sont multiples, elles s’entrecroisent pour faire fondation.
    Il y a en elle ce mouvement qui signifie que Claudie Hunzinger n’en a pas fini d’apprivoiser la vie par cette nature fascinante et de se fondre en elle.
    « Vite amoureuse de tout ce qui se manifeste. J’appelle ça des épiphanies. Au fond je ne vis que pour ça, les épiphanies. En ce moment, je suis amoureuse d’un renard. »
    Ce qui est saisi dans ce livre c’est un moment suspendu, une danse muette entre un homme et une femme qui ont aboli les frontières, c’est beau, fort comme la vie.
    C’est aussi insaisissable et me fait penser à ces enfants qui emmitouflés découvrant la neige pour la première fois, tête au ciel, bec ouvert veulent saisir les flocons de neige.
    C’est un tout qui se révèle dans une écriture somptueuse, poétique, charnelle et sensuelle, en un mot vivante.
    La femme est là :
    « Il reste aussi l’insoumission. Si on ne se soumet à rien ni à personne, il reste l’expérience vécue. Personnelle. Il reste la singularité d’un individu semblable à nul autre dans sa solitude effrayante et exquise. Il reste la solitude. »
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2024/09/01/il-neige-sur-le-pianiste/

  • add_box
    Couverture du livre « Il neige sur le pianiste » de Claudie Hunzinger aux éditions Grasset

    Isabelle PURALLY-BOISSEL sur Il neige sur le pianiste de Claudie Hunzinger

    Je ne connaissais avant d’ouvrir ce livre Claudie Hunzinger que de nom et j’ai eu infiniment de plaisir à découvrir son univers et sa plume avec ce joli roman qui commence d’une façon aussi originale qu’inattendu. Un article paru dans Le Monde à la...
    Voir plus

    Je ne connaissais avant d’ouvrir ce livre Claudie Hunzinger que de nom et j’ai eu infiniment de plaisir à découvrir son univers et sa plume avec ce joli roman qui commence d’une façon aussi originale qu’inattendu. Un article paru dans Le Monde à la mort de Gina Lollobrigida relate un épisode méconnu des amateurs de cinéma hollywoodiens nous apprend qu’Howard Hughes, amateur de « bustes canon », la séquestra pendant plusieurs mois dans une chambre d’hôtel à Los Angeles avec un gorille à sa porte pour l’empêcher de sortir.
    Le roman ne nous dit pas si la narratrice s’est inspirée de ce précédent pour retenir son hôte, un célèbre pianiste rencontré par l’intermédiaire d’une amie :

    « Je devrais me sentir honteuse d’avoir compromis le départ d’un musicien aussi prestigieux en laissant mes phares allumés. Je ne suis pas loin de la grossièreté. Même de la délinquance. Mais après ces nuits de musique à veiller la forêt, je pense qu’il me le faut, ce garçon entièrement bourré de notes de musique. Et puis, l’air de la montagne lui fera du bien. La neige et moi, nous allons le séquestrer. »

    Bon, ne nous emballons pas, nous ne sommes pas dans un thriller, encore moins chez Stephen King.
    Non, ici, il n’est question de douceur, de montagnes enneigées, de Jean-Sébastien Bach pour rompre le silence absolu.
    Ajoutez à tout cela un beau renard arrivé maigre et affamé un soir alors que la neige commence à tomber. Très vite conquis par les gourmandises qui lui sont réservées, il s’invite quotidiennement pour le plus grand bonheur de la maîtresse de maison.
    Je ne voudrais pas oublier « le vieil amoureux », grand amateur de littérature qui traverse l’histoire silencieusement, comme un fantôme surgi du passé.

    Je suis littéralement sous le charme de cette histoire, où tout est calme et simple.
    Une femme, un homme, un renard, un vieil amoureux, un piano, la montagne en majesté qui se pare de blanc et la plume magistrale de Claudie Hunzinger…
    Et si c’était ça le bonheur littéraire !
    Merci aux Editions Grasset qui m’ont permis mon premier coup de cœur de la rentrée littéraire via NetGalley.
    #Ilneigesurlepianiste #NetGalleyFrance

  • add_box
    Couverture du livre « Un chien à ma table » de Claudie Hunzinger aux éditions Grasset

    Spitfire89 sur Un chien à ma table de Claudie Hunzinger

    Prix Femina 2022, roman clair obscure, une rencontre entre la nature sauvage et le monde animal, un désastre qui menace la planète, une foudroyante beauté, Yes la petite chienne qui arrive, apparaît comme une épiphanie, une oeuvre foutraque, bourré de fantaisie, une ode à la nature, à la vie...
    Voir plus

    Prix Femina 2022, roman clair obscure, une rencontre entre la nature sauvage et le monde animal, un désastre qui menace la planète, une foudroyante beauté, Yes la petite chienne qui arrive, apparaît comme une épiphanie, une oeuvre foutraque, bourré de fantaisie, une ode à la nature, à la vie et à la poésie.

    "C'était devenu la folie, les éclairs de joie. Si bien que, presque sans bouger de ma place, sur mon île de 13 kilomètres de diamètre, mon corps au final était complètement bourré, bourré aux deux sens du terme, de tout ce que je côtoyais et que je viens d'énumérer. Si bien que je pourrais dire que je grouillais moi aussi, et de plus en plus, que je grouillais de nature à l'intérieur. N'étais plus une femme, seulement de la nature. La nature et moi, on ne faisait plus qu'un. Si on m'avait fait passer devant des rayons X, respirez fort, respirez fort, ne respirez plus, je ne sais pas ce qu'on y aurait vu.
    On y aurait peut-être vu un être composite avec une truffe de chien, des cheveux de ronces, des yeux de mûres écrabouillées, des joues faites de lichens, une voix d'oiseau.- Et à l'intérieur ? - Oh ! A l'intérieur ! Une myriade d'existences. Une fourmilière d'existences en tous sens ! - Et au cœur de la fourmilière ? - Je crois que quelque chose écrivait. Ou s'écrivait. Comme on veut. On aurait pu entendre un très léger affairement intérieur avec griffonnements, ceux d'une mine de graphite sur du papier."

  • add_box
    Couverture du livre « Un chien à ma table » de Claudie Hunzinger aux éditions Grasset

    Regine Zephirine sur Un chien à ma table de Claudie Hunzinger

    Claudie Hunzinger est venue très tard à l’écriture de romans et j’espère qu’elle continuera longtemps à nous émouvoir avec ses récits.
    Dans ce roman, on retrouve son intérêt pour la nature et sa fragilité face à l’homme destructeur, thème de son précédent roman « Les grands cerfs ».
    Claudie...
    Voir plus

    Claudie Hunzinger est venue très tard à l’écriture de romans et j’espère qu’elle continuera longtemps à nous émouvoir avec ses récits.
    Dans ce roman, on retrouve son intérêt pour la nature et sa fragilité face à l’homme destructeur, thème de son précédent roman « Les grands cerfs ».
    Claudie Hunzinger, qui vit dans un hameau des Vosges, est proche de la nature, elle connait la forêt et ses habitants et ses observations nourrissent son récit.
    Son héroïne, qui lui ressemble, vit dans une ferme isolée, elle est écrivaine, ou encore écri-vaine comme le dit son compagnon Grieg un vieil anar qui vit plutôt la nuit, retiré dans sa chambre emplie de livres.

    « Grieg pouvait avoir autant de rides qu’il voulait, il resterait à jamais à mes yeux un vieux gamin intraitable, adoré, réfractaire à tout pouvoir, à toute bataille, à tout engagement, qui me disait : Ne jamais se laisser prendre par une idée, par un courant, par un groupe, par une vague. Aussitôt se cavaler. Toujours se cavaler ! Personne au cul ! »

    Dans leur maison loin de tout, ils vieillissent doucement, en marge de tout. Tandis que Grieg refuse tout contact avec la société de consommation, Sophie s’occupe des réserves de nourriture qu’elle entasse pour descendre le moins souvent possible dans la vallée. Ce monde agité, qui consomme à tout va, et court à sa perte, ce monde-là, ils n’en veulent plus. Et puis, ils sentent comme une fin du monde proche.

    « Quelque chose semblait s’être mis en route avec cet étrange automne, avec le vent, sous nos yeux. Un mouvement, comme si nous étions tous chassés. Comme si on nous chassait. »

    Sophie préfère marcher dans la nature et écrire, pour elle c’est vital.

    « Evidemment que j’allais arriver à encore écrire avec la forêt et ses cinq sens et les essences de ses arbres, sinon, moi, je pouvais tout de suite aller mourir. »

    Un évènement va surgir dans leur vie et en changer le cours : l’apparition d’une petite chienne en fuite car maltraitée. Avec sa fougue et son espièglerie, la petite chienne va bousculer leur quotidien et réchauffer leur vieillesse. Entre Sophie et la chienne nait peu à peu une véritable histoire d’amour et de fidélité.

    L’écriture, poétique, est d’une grande sensibilité quand il s’agit de décrire les arbres, les plantes et les animaux. Les saisons s’écoulent et Claudie Hunzinger nous raconte la pluie, la neige et la lumière dans les feuillages. Elle nous parle de la mort avec douceur lorsque l’ânesse meurt de vieillesse, une nuit d’hiver. Si le texte peut sembler un peu décousu, parfois, il a un charme étrange, et nous fait entrer de plain-pied dans cette vieillesse annoncée qui rapproche inéluctablement de la mort. Rien de larmoyant, simplement un questionnement sur ce monde où l’humanité perd pied. Et tout cela conté dans une langue somptueuse qui transmet l’émotion et nous fait frissonner.