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Pamina, habite en montagne avec son compagnon Nils. Elle se sait entourée par un clan de cerfs qui lui sont restés invisibles et mystérieux jusqu'à ce que Léo, un photographe animalier, construise dans les parages une cabane d'affût et qu'il lui propose de guetter avec lui. Tandis qu'elle observe et s'initie à la vie du clan, affrontant la neige, le givre, la grêle, avec pour équipement un filet de camouflage, une paire de jumelles et des carnets, elle raconte sa peur de la nuit, les futaies sous la lune, la magie de l'inconnu, le plaisir infini à guetter, incognito, l'apparition des cerfs, à les observer, à les distinguer et à les nommer : Apollon, Géronimo, Merlin... Mais au cours de ces séances de guet, elle va découvrir un monde plus cruel que celui du règne animal, celui des hommes, car un massacre se fomente...
Un roman qui se lit comme un thriller, plein de poésie, de chagrin et de colère, sur la disparition de la beauté dans la nature et les ravages que l'homme y opère.
La vie au cœur
Pamina et Nils vivent aux Hautes-Huttes, au cœur de la forêt vit un clan de cerfs. Pamina veut tout savoir d’eux, consciente que ce ne sont pas eux qui vivent sur son territoire, mais eux humains qui ont envahi les lieux.
« De roman en roman, je lui donne un autre nom. Une fois Bambois. Une fois La Survivance. Nous voilà aux Hautes-Huttes. Mais c’est toujours la même maison. Ou alors le même rêve de maison. Une sorte de chimère. »
L’arrivée de Léo, photographe animalier, va ouvrir à Pamina un vaste territoire d’observation.
« Choisir son poste. Arriver en avance. Se poser, ne plus bouger. Attendre. On a si bien disparu qu’on permet à l’autre de s’approcher de vous. […] Disparaître en restant là. Incognito. Se faire invisible pour voir l’invisible. Guetter des apparitions. Découvrir un clan, ses figures de légendes. »
Dans les temps anciens, les chercheurs de mues, transformaient celles-ci en outils ou en bijoux ; de nos jours ce n’est qu’un trafic rapportant du fric.
Claudie Hunzinger entraîne ses lecteurs au plus près de la vie, celle qui est sauvage, celle que l’homme s’acharne à détruire. Dans ce roman d’atmosphère elle nous fait vivre sa fascination pour ces cervidés. C’est poignant, car elle est d’une sincérité absolue.
Mais elle se heurte à ceux qui considèrent que ces cervidés empêchent la forêt de se régénérer.
En mots choisis l’auteur nous coupe le souffle par la splendeur du monde décrit. Par la catastrophe annoncée elle nous broie le cœur.
La littérature s’invite au cœur de ce royaume.
Plus l’auteur observe les cerfs plus elle se sent proche d’eux et éloignée des hommes.
« Je découvrais, étonnée, à quel bord j’appartenais. À celui des proies. Étrangeté amplifiée par le genre qui m’incarnait, comme si depuis toujours le féminin et l’animal allaient ensemble, passionnément, dans le même qui-vive. »
En terminant ce livre, le lecteur s’interroge sur le devenir de ce monde des forêts, n’existera-t-il plus que dans les livres ?
Toujours cette écriture au plus près de son sujet et qui sait aussi bien en tracer la poésie que la cruauté.
C’est une écriture nourrie par la vie, celle qui s’intéresse à l’autre animal ou humain.
Dans ce vaste monde, un regard, des mots peuvent peut-être changer l’ordre qui marche à l’aveugle.
Ce livre est sensible et totalement habité.
Une lecture riche en émotion et réflexion.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/07/15/les-grands-cerfs/
Ce roman, un hymne à la liberté et à la sauvagerie, enchantera les amoureux de la nature et contemplateurs de la vie sauvage.
L’histoire de Pamina, la narratrice, qui vit dans le massif Vosgien en compagnie de Nils son mari, nous entraîne sur la trace des grands cerfs et de leurs hardes qui peuplent les futaies secrètes de ces forêts. C’est au contact de Leo, photographe animalier, qu’elle découvre sa passion pour ces animaux fabuleux. Elle va découvrir les nuits passées dans des affûts pour apercevoir l’un ou l’autre de ces grands cerfs jusqu’à l’oubli de soi devant tant de beauté, de majesté. Elle va épouser le parti de l’animal sauvage contre celui de l’ONF qui pense exploitation du bois et rendement ou encore celui des chasseurs chargés par l’ONF de tirer les bêtes qui saccagent les arbres. La course pour les trophées est aussi la quête des chasseurs et le ramassage des mues le passe-temps de beaucoup
Peu à peu, Pamina va constater le changement de comportement de Leo. Est-il toujours du côté des cerfs, lui qui les connait tous et leur donne des noms inspirés de la mythologie comme Apollon ou Paris ou des légendes celtiques comme Arador ou Merlin ? Ou bien sa complaisance envers les chasseurs cache-t-elle des aspirations moins nobles ? Pamina, elle, a choisi, elle se sent proche de ces animaux traqués, victime elle-même d’un monde en constante évolution où le vivant compte moins que le confort matériel. Retranchée dans sa ferme loin de l’agitation des villes, elle observe les oiseaux qu’elle nourrit et, dans son approche des grands cerfs, cherche une complicité avec l’animal.
On avance dans la narration par petits bonds, avec des détours où l’on rencontre l’écrivaine Fabienne Jacob, ou encore Petitdem la plasticienne, mais toujours on en revient à la quête quasi obsessionnelle de ces grands animaux, à leur observation minutieuse. On découvre aussi leurs mœurs durant le brame, on apprend le nom de leurs bois, andouillers, cors, on découvre la fonction du velours, cette peau qui vascularise les bois et dont le cerf se débarrasse en frayant contre le tronc des arbres. Ces termes techniques se rapportant à la zoologie s’intègrent bien à la tonalité du récit.
J’ai terminé cette lecture enivrée et curieuse de cette nature sauvage qui vit à nos portes et dont j’ignore presque tout.
Livre très bien écrit mais je n'ai pas pu adhérer. Comment peut-on vivre dans un environnement pendant une trentaine d'années et se rendre compte de ce qui s'y passe d'un coup d'un seul, ici et maintenant ? Pourtant, l'auteure part d'un bon sentiment mais cette naïveté m'a exaspéré. Je ne m'attendais pas non plus à ce que la vie de Pamina avec son mari soit décrite. C'est trop. Cela esquive le sujet qui sont les grands cerfs...Peut-être me trompé-je complètement, j'aimerai le croire.
Tout comme l’auteur, la narratrice habite avec son conjoint une ancienne métairie perdue au fond du massif vosgien. Elle se remémore le temps où des voisins à la présence discrète évoluaient autour de la ferme. Elle s’était soudain prise de passion pour eux, avait appris à les observer longuement, aux côtés d’un villageois épris de photographie animalière. Il s’agissait d’une harde de biches et de cerfs qui, peu à peu, ont disparu, tirés par des chasseurs au rythme des quotas autorisés par l’ONF, sous couvert d’une régulation que ce livre envisage comme un massacre.
Le texte fait rêver : l’on se retrouve, frigorifié et trempé, caché sous des filets de camouflage, à guetter interminablement une fascinante vie sauvage, collectionnant des clichés photographiques pris avec un téléobjectif de la taille d’un bazooka, s’émerveillant qu’une telle présence à proximité directe d’habitations puisse demeurer si discrète. Autour de la ferme d’ailleurs, évoluent bien d’autres espèces que les cerfs, et le récit nous livre également de bien jolies pages sur la multitude de papillons et d’oiseaux observables à l’époque.
Malheureusement, selon l’auteur, ce rêve appartient désormais au passé, et les pages imprégnées de beauté sauvage sont teintées d’une amertume mêlée de colère, de devoir en faire le deuil en même temps que l’apologie, et d’y voir une illustration supplémentaire de la ruine écologique de notre planète. S’il est facile de partager cette rancoeur et ces regrets, l’on est en même temps amené à s’étonner, la croyance générale affirmant une tendance à la prolifération excessive des cervidés dans nos forêts, faute de prédateurs.
Mes recherches ne m’ont pas permis de me faire une idée entièrement claire sur la question : les rapports officiels sont rassurants, affirmant l’augmentation régulière des populations de cerfs en France depuis l’instauration de plans de chasse dans les années 1960. En même temps, des initiatives locales ne cessent de s’insurger contre les trop gros prélèvements qui viennent grever des effectifs, par endroits de plus en plus faibles…
Il est dommage que ce livre, par ailleurs bien écrit, n’étaye pas davantage ses affirmations, en enquêtant au-delà d’une perception toute personnelle que l’auteur pose en contradiction frontale de celle de son entourage. Le texte est beau, ses émotions en ligne avec celles qui nous assaillent face au constat de l’état général de la planète, mais, pour le coup, l’auteur ne s’est-elle pas un peu emballée, sans vraiment prendre la peine de comprendre l’impact réel de la régulation et de la chasse, ni de répondre aux interrogations de ses lecteurs ?
Je ressors très mitigée de cette lecture, dubitative face au bref et subit engouement de la narratrice pour un sujet joliment et sincèrement abordé, mais insuffisamment argumenté : il ne suffit pas de s’emparer d’un thème à la mode et de surfer sur l’émotion du moment pour convaincre. Restent de bien jolies images et un questionnement légitime quant à la peau de chagrin qu’est devenu l’espace concédé par l’homme à la vie sauvage en général.
Pamina une écrivaine, a décidé avec son compagnon Nils, de s'installer dans une vieille métairie, dans les Vosges, sans eau courante, sans chiottes, sans salle de bains. En rentrant un soir, en voiture, elle aperçoit dans ses phares un cerf de toute beauté, fendant la nuit. Cette apparition va provoquer le désir de mieux connaître ces fiers animaux. Sa rencontre avec Léo, un photographe, va lui ouvrir les portes d'un monde farouche et sauvage qui va la fasciner. Cela va bientôt être une obsession, devenir un cerf, entrer dans sa peau.
J'ai vraiment aimé ce récit, éloge de la nature sauvage et de la patience. Claudie Hunziger nous entraîne à la suite d'un animal majestueux, fort, solitaire et discret. Pour l'observer, il va falloir relever des traces, des empreintes, des excréments. Se mettre à l'affût pendant des heures, se poser, ne plus bouger, attendre. Se faire invisible pour voir l'invisible. Porter des vêtements de camouflage, un couteau, des jumelles. Rester inaperçu au niveau de l'olfactif. Pour cela, il faut utiliser la même vieille paire de bottes, le même T-shirt, le même pull rangés dans un tiroir tapissé d'aiguilles de sapin. Se laver sans savon.
À sa suite, nous allons apprendre à mieux connaître cette espèce menacée par les coupes de bois des forestiers, la régulation prônée par l'ONF et le désir des chasseurs de ramener un trophée.
« Comme les éléphants, les rhinocéros, les élans. Parce que, qu'est-ce que c'est ce “trophée” si ce n'est un mirage donnant l'illusion à celui qui s'en empare de posséder enfin ce qui lui manque, lui manquera toujours : une souveraineté perdue avec l'acquisition du langage. »
Nous allons tout savoir de son comportement, de ses amours. Voir leur mue à la fin de l'hiver où ils perdent leur ramure, que cette ramure d'une année sur l'autre peut diminuer à cause d'une disette, d'une blessure ou d'un chagrin.
Un roman naturaliste, militant de la cause animale, du retour à la nature, où le lecteur croise une guêpe, des corneilles, un renard, un chat sauvage, un rouge-gorge, une couleuvre, un Machaon, des chardonnerets. Une écriture sensible, un discours peut-être parfois excessif pour dénoncer les dégâts irréversibles que l'homme fait sur la nature.
« On constate que le monde se passe de nous. Et même davantage : il va mieux sans nous. »
Sans aucun doute une lecture qui fait du bien, qui donne envie de partir, de s'isoler du monde des humains pour se rapprocher de la nature.
2015 : je découvre par je ne sais quel hasard (mais les hasards existent-ils vraiment?) le livre de Claudie Hunzinger : La Survivance. Coup de foudre ABSOLU. Je profite de quelques vacances pour trimbaler toute ma petite famille en Alsace et tenter de retrouver la fameuse « Survivance », une vieille métairie perchée dans la montagne. Livre ouvert dans une main et bâton de marche dans l'autre, j'ouvre la route tandis que mes quatre gamins s'égaillent joyeusement dans le massif du Brézouard, à six heures à cheval, comme le dit l'auteure, du couvent d'Issenheim, au bord de la plaine du Rhin.
J'ai pris des notes, consulte régulièrement mon bout de papier, nous perds, nous reperds et à chaque virage, je crois voir au loin la vieille maison en ruine que mes deux Robinson-libraires, personnages du roman La Survivance, ont décidé d'acheter après avoir vendu à contre-coeur leur librairie-maison de la vallée. Ils sont partis avec leur âne, leur chienne, leurs bouquins de Kafka, Walser, Bolano et Sebald, oui, ils sont partis au bout du monde, loin de la société de consommation et des Black Fridays en veux-tu en voilà. Loin. Près des cerfs, des hérissons, des chenilles dévoreuses et des buses aux serres jaune d'or. L'eau pénètre parfois dans la maison. La température peine à grimper. Ils ont froid. Mais tant pis.
Ils sont heureux. Ils lisent le De natura rerum de Lucrèce et c'est bien là l'essentiel.
Mes enfants finissent par oublier le but de notre grande balade. Ils ont soif et faim et froid. Des gosses, quoi. Quant à moi, je sens que je ne suis pas loin de cette vieille métairie du 18e siècle, qu'elle est là à la lisière de cette forêt, cachée derrière ces arbres que je vois au loin. Elle est là, j'en suis certaine...
Quel immense plaisir j'ai eu à retrouver « La Survivance » (appelée « Bambois » dans un précédent livre, puis « Hautes-Huttes » dans Les grands cerfs…) Il faut dire que les mots et les phrases de Claudie Hunzinger, je les goûte comme parmi les plus beaux écrits actuels : ils disent la nature, les plantes, les animaux, l'air, les arbres, la neige comme on ne sait plus les nommer.
Ils nous montrent ce que l'on ne sait plus voir. Et moi-même, ancienne citadine mutée depuis fort longtemps dans le fin fond du bocage normand et vivant maintenant à l'orée d'une immense forêt, ces mots m'apprennent à voir la beauté qui m'entoure, ce que j'ai refusé de faire pendant longtemps, perdue que j'étais d'avoir été parachutée au bout du monde… Maintenant, je SAIS que je vis au coeur de cette beauté mais il m'a fallu les mots de Claudie pour VOIR le monde où je vis et l'aimer…
Revenons à ce merveilleux livre Les grands cerfs. Il m'est arrivé, il y a quelques années de cela, tandis que je me promenais en forêt avec Onyx, mon chien, de me retrouver nez à nez avec un cerf, certainement poursuivi par des chasseurs. Il était resté immobile à quelques mètres de moi. Nous nous étions regardés, puis il avait repris son chemin. Mon pauvre chien vieillissant n'avait fort heureusement rien vu du spectacle. J'en ai gardé un souvenir puissant comme si j'avais assisté à une apparition. Depuis, j'aime retrouver dans les textes littéraires l'image du cerf. Cela me fascine. Du Saint Julien l'Hospitalier de Flaubert à Tiens ferme ta couronne de Yannick Haenel, l'animal s'est emparé de mon imaginaire.
Dans son dernier roman (oui, je sais, j'ai encore fait un petit détour) la narratrice, Pamina, qui vit dans la montagne avec son compagnon Nils, s'est liée d'amitié avec un certain Léo, photographe animalier. Celui-ci passe tout son temps, jumelles au cou, à guetter des cerfs dans une cabane d'affût.
« À l'approche, on se glisse dans les forêts, on avance, on dérange, on surprend, on fait fuir. À l'affût, on attend. »
Initiée, guidée par cet homme, et affrontant des températures peu clémentes, elle va découvrir tout un monde qui lui était jusque là étranger : celui des cerfs, des clans, des traces, des excréments qui disent tant de choses, des odeurs, de la repousse, de la perte des bois, du brame, du vent qu'il faut avoir pour soi, de leur larmier qui n'a rien à voir avec des larmes… Un monde nouveau et fascinant s'ouvre à la narratrice...
Seuls les mots de Claudie Hunzinger sont capables d'exprimer avec autant de justesse et de poésie toute la beauté d'une horde de cerfs, de leurs folles ramures aux 12 ou 18 cors, de leurs terribles rivalités. Les voir, les observer, les nommer… Comment s'appelle celui qui a l'oreille gauche coupée net ? Est-ce le Vieil Apollon ? Et l'autre et son double maître andouiller ? Est-ce Wow, Arador ou bien Pâris ?
La narratrice se fond dans la nature, devient la nature, devient le cerf.
« C'était ça le but. Le but et le délice. Le délice de ne pas me sentir assignée à résidence dans le genre humain, mais de m'en affranchir pour m'élargir, m'augmenter dans une sorte de bond vers la nuit, y affronter un air si âpre que j'en tremblais. »
« Je découvrais à quel bord j'appartenais. À celui des proies. Étrangeté amplifiée par le genre qui m'incarnait, comme si depuis toujours le féminin et l'animal allaient ensemble, passionnément, dans le même qui-vive. »
Allez, je ne résiste pas à l'envie de vous livrer la page 73, si belle, la voici : « C'était devenu une obsession. Contempler des cerfs. J'aurais aimé approcher leurs présences, connaître leurs pensées, pénétrer leurs méditations, dormir dans leurs yeux, écouter dans leurs oreilles, me glisser dans leur mufle, être leur salive verdie du suc des herbes, frémir sous leur pelage, bondir dans leurs muscles, m'enfoncer profondément dans leurs sabots, dans leur fonds d'expérience, parcourir le temps qui existe et le temps qui n'existe pas, nager dans les vapeurs qui montent des prairies ou dans celles qui montent des grottes, cinq cerfs nageant dans la brume aux parois de Lascaux, porter le poids de leur couronne, connaître une seconde, une seule, leur souveraineté, la mêler aux branches des forêts traversées, ne plus savoir si je suis cerf ou forêt en train de nager, de bondir. D'exister. »
Silence...
Mais ce dont nous parle l'auteure, c'est aussi des oiseaux qui disparaissent. Et des insectes. Elle se rend compte qu'elle est témoin de la fin d'une époque. Un témoin impuissant. Et terrifié.
« En dix ans. Ça s'est passé en dix ans. Sous nos yeux. Et j'en ai pris conscience seulement cet été-là. En dix ans, quelque chose autour de nous, une invention, une variété de formes, une extravagance, une jubilation d'être qui s'accompagnait d'infinis coloris, de moirures, d'étincelles, de brumes, tout ça avait disparu pour laisser place à un monde simplifié, appauvri, uniformisé, accessible aux foules et aux masses où les goûts se répandaient comme des virus. Et ce n'était pas un phénomène cloisonné mais un saccage général. »
Et puis, il y a les chasseurs et les gardes forestiers de l'ONF... Et ce Léo, l'initiateur, le guide. Quel est son camp ? Le sait-il lui-même ?
Un texte sublime qui dit toute la beauté du monde.
Celle que l'on peut admirer.
Pour combien de temps encore ?
http://lireaulit.blogspot.fr/
Un livre magnifique qui m'a profondément émue. Comme l'auteur, je suis née à Colmar et je connais bien la région montagneuse qu'elle décrit. Ce roman est puissant, intelligent et surtout sincère. Cela donne une belle force à l'écriture, l'ensemble sonne juste et donne envie de sauver les grands cerfs, ces animaux majestueux que les chasseurs continuent, malheureusement, à abattre.
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