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--- Un peu – beaucoup ! – de dépaysement ---
La quatrième de couverture fait mention d’une saga-univers d’une folle originalité, et je ne peux qu’approuver. Dans nul autre livre, je n’ai rencontré arbres et légumes doués de parole, ni découvert de religion qui désigne la Terre comme un paradis. Et ce ne sont là que deux exemples parmi une multitude de particularités. Certaines m’ont d’ailleurs fait froid dans le dos, mais j’imagine que les plus jeunes n’y prêteront pas attention ou, tout du moins, qu’ils n’en comprendront pas la portée.
C’est pour moi la preuve que Caroline Jeaneres est parvenue à proposer un double niveau de lecture. Pour autant, j’ai mis du temps à rentrer dans cet univers amplement développé dans les 100 premières pages. En fin de compte, j’ai davantage apprécié les dimensions politique et militaire qui viennent s’ajouter dans la seconde moitié du livre, probablement parce qu’elles me sont familières.
--- De jeunes héros qui m’ont laissée de marbre ---
Si l’on excepte les premières explications de l’auteure quant à l’univers qu’elle a créé de toutes pièces, les débuts de l’histoire sont principalement centrés sur Ursibel. Or, je n’ai pas spécialement accroché à ce héros. Certes, il est intrigant de par ses capacités et cette protection que les plus puissants lui accordent sans qu’il n’en comprenne les raisons, mais pour le reste… Eh bien, il ressemble à n’importe quel enfant, ou plutôt devrais-je dire ourson. Sa plus grande préoccupation est donc d’obtenir l’autorisation d’aller jouer dehors en compagnie de ses frères et de sa sœur. De plus, il a la fâcheuse habitude de faire les mauvais choix, comme de nier les changements qui s’opèrent en lui, au point qu’il en devient prévisible.
Ainsi, en dépit du double niveau de lecture, nombre de passages trop enfantins – voire faciles – m’ont empêchée d’adhérer totalement au scénario. Je n’ai ressenti ni attendrissement, ni véritable intérêt pour ces oursons dont on ne creuse pas vraiment la personnalité. L’auteure se contente selon moi de quelques traits de caractère qui ne suffisent pas à leur donner consistance ou, tout du moins, à les distinguer des simples enfants.
En revanche, j’ai apprécié les enjeux dès lors qu’ils dépassent ceux d’Ursibel, tels que la nécessité de trouver une solution à la mésentente entre la Flore et les ursido-humains ou la persécution envers les ailéistes pour des raisons obscures.
--- Les adultes sont bien plus intéressants ---
Tandis que les plus jeunes vivent au jour le jour, les adultes essaient d’anticiper l’avenir, voire de préparer la guerre qui n’en finit pas. Je l’admets, j’aurais préféré qu’ils soient plus travaillés, cependant j’ai apprécié Drisana et Nicolas pour leur implication ; malgré leur situation stable, ils n’hésitent pas à prendre la route dans le seul but de protéger Ursibel. Quant aux antagonistes, je les ai tout simplement adorés ! Pour l’instant, ils ne dévoilent que très peu leur jeu, mais leurs actions annoncent de sacrés rebondissements dans les volets suivants.
Le plus ironique, c’est qu’ils semblent tous en savoir plus au sujet de l’Élu, mais aucun ne veut parler. J’imagine que l’auteure garde la surprise pour la suite et je la comprends, même si cela rend ce premier volet un brin introductif.
--- Vais-je poursuivre la saga ? ---
Le dénouement promet de nouvelles aventures et plus de révélations quant à ces enjeux qui me passionnent réellement. Pour autant, je ne suis pas totalement convaincue par l’ambiance générale du roman, tantôt enfantine, tantôt dangereuse.
Ainsi, sans être une déception, Fils de la Grande Ourse n’est pas une complète réussite. Si je ne suis pas fermée à l’idée de lire la suite, je n’en ferai pas une priorité.
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