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Dans la maison rêvée - Carmen Maria Machado
Ce livre est un récit autobiographique d’une femme qui se définit comme queer cisgenre – œuvre classé dans la partie « essai » qui évoque les violences subies dans son couple lesbien. Aux E-U, ce livre a fait l’objet d’appel à la censure.
La maison rêvée est bien entendue une métaphore et va faire état d’évènements qui s’y sont déroulés
Il faut savoir que la notion de femme « battues » est arrivée dans les années 50. Et dans l’adjectif « battu » les coups physiques ne sont pas les seules représentées.
Carmen fait la connaissance de cette femme New Yorkaise (prénom non communiqué) qui vit d’assurance chômage et qui a fait une demande d’inscription à un master de création littéraire. A ce moment-là, cette femme est déjà en couple avec Val depuis trois ans. Comme l’autrice, elle écrit également.
Cette femme New Yorkaise proposera à Carmen de la baise sans vouloir tomber amoureuse. Son expérience mettra Carmen en confiance, car moins aguerrie.
Val est mise dans la confidence de cette nouvelle union et veut bien essayer une relation à trois qui se dit polyamoureuse, mais après un temps la femme New Yorkaise décide vouloir rester seule et faire couple avec Carmen.
La jalousie semble déstructurer le cerveau de la New Yorkaise et s’emporte pour des broutilles.
Une obsession prend forme.
Des incidents se produisent.
La New Yorkaise ne se souvient plus.
Comme l’exprime la théoricienne du cinéma Mary Ann Doane : l’horreur infiltre toujours l’espace domestique depuis l’extérieur
Ambiguïté...
Passage de sursis en erreurs...
Qu’est-ce qui se tapit ?
Si la maison ne fait pas rêver, la forme du livre est splendide !
Des chapitres courts où chacun commence avec un titre : la maison rêvée à la manière…
Des paratextes viennent compléter ce récit .
Le « je » est parti et le « tu » est devenu l’autrice, celle qui raconte
Un exercice de style ou chaque récit est soumis à une contrainte, un rêve jouissif qui devient une maltraitance.
Quand les synopsis deviennent une œuvre.
Une introspection a crescendo.
Une forme désagrégée, car l’autrice se désagrégeait elle-même
Celles et ceux qui aimes les formes oulipiennes apprécieront !
Dans la maison rêvée
Alors qu’elle débute sa carrière d’écrivain, la narratrice rencontre une jeune femme étudiante avec laquelle elle entame une relation passionnelle. C’est une relation qui commence à trois mais l’autre amante s’en va et la narratrice va nous livrer sa relation toxique avec cette jeune femme qui, lorqu’elle sera contrariée va la dénigrer, l’insulter, la rabaisser puis ne plus se souvenir.
C’est un sujet peu abordé, un peu tabou que l’auteure traite sous la forme d’un témoignage, la violence au sein du couple lesbien. Ici c’est de la violence verbale, les blessures ne sont pas visibles mais la douleur bien présente, elle nous la livre de manière linéaire sans appesantissement.
Elle nous livre son témoignage sous forme de chapitres très courts avec des titres qui annoncent une des formes de la maison rêvée par référence culturelle, cinématographique, littéraire.
La construction m’a déroutée au début car les chapitres sont très courts et le texte comme découpé par bribes de souvenirs. Mais elle est originale, bien pensée et surtout maîtrisée. Cela permet de prendre un peu de distance, de souffle et de ne pas être étouffé par cette relation toxique. Elle ne rend pas le texte moins perturbant car les souvenirs sont bien choisis et la brièveté des chapitres ne les rendent que plus percutants.
Un sujet brûlant est d actualites ,a decouvrir car le sujet est prenant mais tellement réel
La naissance d'un couple, les émois du début d'une relation, puis insidieusement la violence qui s'installe, la brutalité, l'envie de faire mal...
L'histoire peut paraitre rebattue en littérature.
Cependant le récit que nous livre Carmen Maria Machado dans ce texte, c'est celui de la violence dans le couple qu'elle a formé quelques années auparavant avec la Femme de la Maison rêvée.
Et ce récit, c'est également celui d'un tabou, le tabou de la violence dans le milieu lesbien.
En plusieurs variations, "La Maison rêvée à la manière de ...", Carmen Maria Machado déconstruit cette relation toxique, la dissèque, l'entoure de souvenirs ou de faits de société.
On sent que la jeune femme est sortie marquée de cette relation et qu'elle tournera difficilement une page dessus. La narration à la deuxième personne pour la femme qu'elle a été, et plus rarement à la première personne pour celle qu'elle est devenue, prouve la distance qu'elle essaie encore et toujours de mettre entre elle et son passé.
Au-delà de la sincérité du récit, ce sont les multiples variations qui frappent.
La construction est intelligente, subtile ; chaque chapitre colle au style littéraire qu'elle adopte. "La Maison rêvée à la manière du livre dont vous êtes le héros", notamment, est brillante ; glaçante mais brillante.
Les chapitres sont courts, défilent : "Allez encore un, oh et puis un autre, plus qu'un et c'est fini...". Et c'est ainsi que j'ai lu ce livre en une journée.
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