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Arnaud Dudek

Arnaud Dudek
Arnaud Dudek, né en 1979, à Nancy, vit à Paris. Les vérités provisoires est son quatrième roman. Rester sage (2012) et Une plage au pôle Nord (2015) ont été traduits en allemand et en néerlandais.

Avis sur cet auteur (54)

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    Couverture du livre « Un printemps en moins » de Arnaud Dudek aux éditions Les Avrils

    Florence Mur sur Un printemps en moins de Arnaud Dudek

    En ce 8 mai, Martin ne savoure pas les premiers soleils du printemps. Il ne jouit pas de cette journée de relâche car son fils de 14 ans, Gabriel, est immobile sur un lit d’hôpital. Ni vraiment vivant, ni encore mort, il est dans un entre-deux cotonneux où lui parviennent quelques voix. Celles...
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    En ce 8 mai, Martin ne savoure pas les premiers soleils du printemps. Il ne jouit pas de cette journée de relâche car son fils de 14 ans, Gabriel, est immobile sur un lit d’hôpital. Ni vraiment vivant, ni encore mort, il est dans un entre-deux cotonneux où lui parviennent quelques voix. Celles des infirmières qui se relaient pour ses soins, mais aussi celle de Romane, une prof de son collège.
    Parce qu’un jour de mai il a enjambé une fenêtre pour en finir avec les humiliations. Parce que désespérément seul face au harcèlement il n’a entrevu aucune autre solution.
    .
    En cette période de rentrée scolaire, il n’y a pas meilleur moment pour lire ce roman sur ce fléau qu’est le harcèlement. Encore le harcèlement, diront peut être certains ? Et bien non ! Car ce roman a un angle à part qui le rend d’autant plus percutant. Roman choral, il donne successivement la parole à toutes les victimes directes ou collatérales et peu à peu se dessinent les contours de ce drame. Gabriel, adolescent sans histoire, vulnérable et emmuré dans le silence pour ne pas inquiéter ses parents. Martin, son père divorcé, qui n’a rien vu venir, qui a concentré son attention sur les résultats scolaires, et qui se sent « à côté de la plaque ». Romane, une jeune prof choquée de l’aveuglement de toute l’équipe éducative et qui a le sentiment d’avoir manqué à sa mission. Trois visions d’un même évènement et trois impuissances, qui se répondent. Avec ce court roman, Arnaud Dudek met toute sa sensibilité pour nous toucher, mais sans jamais être moralisateur ou en faire trop. Avec une infinie pudeur il donne à voir la souffrance de ces trois victimes. La douleur première, celle de ce jeune, une douleur permanente qui l’étouffe et le brise jusqu’à ne lui laisser que la mort comme seul échappatoire. La douleur d’un père, impuissant, dévasté, une douleur qui se niche dans chacun de ses gestes, dans chacun de ses souffles, lui rappelant sans cesse qu’il a failli dans son rôle de protection. Celle de cette enseignante enfin, qui sans cesse lui rappelle l’importance de son statut et qui fait vaciller sa vocation.
    Impossible de ne pas être ému par ce roman, par sa douceur, en dépit d’un sujet difficile, par sa sincérité, sa tendresse et sa justesse. Et je me dis que, bien plus efficace que des campagnes de com, il devrait être disponible dans tous les CDI de tous les collèges de France. Pour ma part, je vais l’offrir à toutes mes amies profs et le recommander aux parents de mon entourage. Puisse t-il les aider à ouvrir les yeux et accompagner tous les Gabriel silencieux

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    Couverture du livre « Un printemps en moins » de Arnaud Dudek aux éditions Les Avrils

    Chantal YVENOU sur Un printemps en moins de Arnaud Dudek

    Martin, Romane et quelques autres prendront la parole les uns après les autres. C’est le tutoiement d’un interlocuteur imaginaire qui permettra au lecteur de s’immiscer dans la peau de cet ado malmené par la stupidité des adeptes de la haine en ligne.

    Le style est percutant, les vérités sont...
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    Martin, Romane et quelques autres prendront la parole les uns après les autres. C’est le tutoiement d’un interlocuteur imaginaire qui permettra au lecteur de s’immiscer dans la peau de cet ado malmené par la stupidité des adeptes de la haine en ligne.

    Le style est percutant, les vérités sont énoncées, la culpabilité fait des ravages, trop tard. Chaque interlocuteur est mis au pied de son mur, un mur d’incompréhension et de regret. La rage de ne pas avoir agi à temps, de n’avoir par perçu le danger, de n’avoir rien empêché.

    Ce n’est pas le premier roman écrit sur le harcèlement scolaire, mais c’est un des plus marquants. Pour la finesse de la transcription des ressentis, et pour l’économie de l’écriture qui évite la dilution du propos.

    Un coup de coeur pour ce roman, pour lequel on aimerait penser qu’il pourrait changer les choses.

    122 pages Les Avrils 18 septembre 2024
    #Unprintempsenmoins #NetGalleyFrance

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    Couverture du livre « Un printemps en moins » de Arnaud Dudek aux éditions Les Avrils

    Calimero29 sur Un printemps en moins de Arnaud Dudek

    Gabriel, 14 ans, est plongé dans un coma artificiel après s'être défenestré; son père, Martin et une professeur de français de son établissement qui lui a porté secours après sa chute, Romane, lui rendent visite chaque jour à l'hôpital.
    Le roman aborde un thème malheureusement d'actualité, le...
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    Gabriel, 14 ans, est plongé dans un coma artificiel après s'être défenestré; son père, Martin et une professeur de français de son établissement qui lui a porté secours après sa chute, Romane, lui rendent visite chaque jour à l'hôpital.
    Le roman aborde un thème malheureusement d'actualité, le suicide d'enfants ou d'adolescents suite à harcèlement scolaire au moment où un décret vient d'être signé, qui essaye d'apporter une solution, certes incomplète, en autorisant le transfert d'un élève coupable de harcèlement dans un autre établissement. Ce n'est plus à l'élève harcelé de partir pour se protéger, ce qui est déjà une reconnaissance du statut de victime et de ce qu'il a subi.
    Les chapitres alternent les pensées des trois personnages et nous permettent, petit à petit, de comprendre ce qui a pu conduire Gabriel à une telle extrémité. Sentiment de culpabilité pour les adultes qui n'ont rien vu venir, rien compris malgré quelques signes épars difficiles à déchiffrer pour qui n'a pas été formé, malgré tout l'amour d'un père et toute l'attention d'une enseignante. Douleur insupportable de Gabriel face à la hargne gratuite, à l'humiliation continuelle, qui ne voit pas d'autre échappatoire que la mort. Quelques personnages secondaires apparaissent à la faveur d'un chapitre; ils symbolisent l'amitié qui ne suffit pas pour aider ou pour protéger, le modérateur des réseaux sociaux qui n'a pas saisi les conséquences dramatiques que peut avoir un cyber-harcèlement haineux et un policier qui insiste sur la nécessaire formation à ce fléau afin de mieux le comprendre et le gérer.
    Ce printemps en moins, volé à la vie des trois personnages principaux est bien sûr celui de la peur, de la peine, des interrogations mais aussi celui de la renaissance, d'un lien très fort qui se noue entre eux, d'un échange qui permettra à chacun d'aller de l'avant, plus fort, plus conscient de ses forces et de ses faiblesses.
    Un très beau roman sur un thème douloureux.
    #Unprintempsenmoins #NetGalleyFrance

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    Couverture du livre « Le coeur arrière » de Arnaud Dudek aux éditions Les Avrils

    Marie Kirzy sur Le coeur arrière de Arnaud Dudek

    Arnaud Dudek a trouvé le ton juste pour disséquer la passion dévorante d'un jeune homme confronté à la pression du haut niveau. Victor a une révélation à douze ans en observant à la dérobée un athlète s'entraînant dans un parc. Puis en regardant à la télévision un sauteur cubain s'envoler lors...
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    Arnaud Dudek a trouvé le ton juste pour disséquer la passion dévorante d'un jeune homme confronté à la pression du haut niveau. Victor a une révélation à douze ans en observant à la dérobée un athlète s'entraînant dans un parc. Puis en regardant à la télévision un sauteur cubain s'envoler lors d'un concours de saut. Il fera de l'athlétisme, puis se spécialisera dans le triple saut, avec une rigoureuse dévotion. Une quasi religion exigeant des sacrifices, mais jusqu'où ?

    Si les personnages secondaires sont quelque peu convenus ( le papa solo ouvrier alcoolique, la maman abandonnante qui n'a jamais essayé d'être maman, le meilleur ami cool et friqué, la petite amie patiente mais dépassée ) et peu approfondis, celui de Victor est réellement attachant. On le suit dans son parcours sportif jusqu'à sa chute, au plus près de ses émotions et ressentis, cherchant à échapper à un quotidien triste et un avenir platement tracé.

    « Il y a toujours une bonne raison de se faire mal, pense Victor en se massant les poignets. Pour braver le grand ventre du néant. Pour oublier les rires sales qui ont planté leurs crocs dans nos muscles. Pour défier les peurs qui grignotent nos nuits. Pour cela à la fois et pour tout le reste. Les premiers tours de piste l'ont plongé dans un sentiment de profond décentrage, mais il est parvenu à s'ajuster à son corps, à s'y réinstaller, à coïncider à nouveau avec sa chair. Il se sent mieux, à présent. Presque bien. »

    Le lecteur est en totale empathie avec ce jeune triple sauteur doué, broyé par le harcèlement moral d'un coach maltraitant, thématique de moins en moins tabou depuis que des sportifs de la vie réelle ont osé briser la loi du silence et dénonçant des pratiques scandaleuses. Même un lecteur peu féru de sport trouvera une résonance à la question universelle de la confrontation idéaux / réalité, tant l'auteur décrit parfaitement les coulisses du sport entre blessures physiques morales et blessures physiques.

    Arnaud Dudek va à l'essentiel. La construction narrative épouse pertinemment les différentes étapes techniques du triple saut : « course d'élan », « premier saut », « deuxième saut », « troisième saut », « suspension » et « réception ». Si les quatre premières parties sont assez attendues dans leur déroulé du parcours de Victor, la dernière, la plus courte, surprend, touche par sa lumineuse épure qui met en valeur la prose précise et sensible, une très belle façon de conclure ce roman initiatique construit dans la douleur de l'effort et du sacrifice.