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Ottila est une femme alcoolique, coincée dans une relation adultère avec son patron, emportée par ses amis tout aussi portés sur la boisson qu'elle et dépassée par sa situation familiale. A côté de cela, elle travaille dans un centre pour patients atteint de cancers et elle rencontre un homme qui lui donne envie de sortir la tête de l'eau. Elle entreprend alors une thérapie, aidée par un livre volé à la bibliothèque et un médecin.
C'est le titre improbable de ce roman qui m'a d'abord attirée. Puis c'est le format qui m'a amusée et étonnée. Ce roman est composé de façon très atypique. Il n'est pas rédigé simplement comme la plupart des romans. Il comporte des chapitres racontés de façon classique mais aussi des extraits de journal intime, des billets de blogs, des SMS, des lettres, des mails, des transcriptions de séance chez un thérapeute, ... C'est un véritable patchwork qui raconte l'histoire d'Ottila. On découvre donc vraiment ce personnage à travers des bouts de vie plus ou moins lacunaires. Ce choix est intéressant car il permet de donner des détails qu'on n'aurait pas pu obtenir autrement. Cependant, le rendu est un peu trop décousu à mon goût. Je pense que les changements incessants dans les types de narration empêche l'histoire d'être fluide. Certains extraits sont tellement anecdotiques et isolés qu'ils n'ont pas d'impact ni d'intérêt dans l'histoire. L'ensemble manque d'un minimum de cohésion. Mis à part cela, l'histoire est plutôt sympathique, quoique souvent prévisible.
Hormis la soeur d'Ottila, Mina, j'ai trouvé les personnages fades et sans profondeur. Je ne sais pas si c'est à cause de la structure du roman qui m'a empêchée de développer une sorte d'empathie pour eux ou si ce sont les personnages en eux-mêmes qui m'ont laissée de marbre. A moins que ce ne soit le déséquilibre entre l'intérêt qu'ils présentent face à Mina. MIna présente des troubles mentaux difficiles à diagnostiquer. Elle est internée en hôpital psychiatrique pendant toute la durée du roman pour ces comportements auto-destructeurs. Son histoire est plus importante que celle d'Ottila, bien qu'on ne la suive qu'en pointillé. A côté d'elle, les autres personnages, héroïne comprise, m'ont parus bien ennuyeux.
Ce qu'on ne peut pas reprocher au roman en revanche, c'est d'avoir choisi des sujets faciles. Anneliese Mackintosh aborde avec une certaine légèreté des thèmes sérieux qu'on ne trouve pas nécessairement dans ce genre de littérature. Bien évidemment, il y a l'alcoolisme, qui est le fil rouge de ce roman. Mais elle fait un crochet par les addictions aux médicaments également. Elle présente un personnage atteint d'importants troubles mentaux, parle de cancer mais aussi de coming-out. Le décalage entre le début du roman, plutôt dans le genre feel good, et la suite, certes sur un ton humoristique mais avec des considérations graves, est assez déroutant. J'ai eu du mal à rester dans ma lecture.
Un point mérite particulièrement d'être relevé : l'héroïne est bisexuelle et un autre personnage se définit comme pansexuel. C'est clairement écrit, et c'est assez rare pour être évoqué.
Conclusion : ♥♥♥ Ce roman manque de cohésion et de personnages vraiment forts. Cependant, l'histoire reste plaisante et les problématiques abordées sont intéressantes.
http://sweetie-universe.over-blog.com/2018/06/le-petit-d-enorme-livre-du-bonheur-qui-va-tout-dechirer-a.mackintosh.html
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