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Anna Funder

Anna Funder
Née en 1966, Anna Funder a grandi entre Melbourne, Paris (elle parle très bien français) et San Francisco. Avocate internationale pour le gouvernement australien, elle abandonne sa carrière pour écrire son premier roman et devient productrice radio et télé. Best-seller publié dans 24 pays... Voir plus
Née en 1966, Anna Funder a grandi entre Melbourne, Paris (elle parle très bien français) et San Francisco. Avocate internationale pour le gouvernement australien, elle abandonne sa carrière pour écrire son premier roman et devient productrice radio et télé. Best-seller publié dans 24 pays, Stasiland (EHO, 2008 et repris en 10/18) a été primé par le prestigieux BBC Samuel Jonhson Prize. Elle vit aujourd'hui à New York avec son mari et ses trois enfants.

Avis sur cet auteur (11)

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    Couverture du livre « L'Invisible Madame Orwell » de Anna Funder aux éditions Heloise D'ormesson

    Spitfire89 sur L'Invisible Madame Orwell de Anna Funder

    Gros coup de coeur mon premier de cette rentrée littéraire d'automne 2024 !!!

    C'est l'histoire du mariage à l'origine de certaines des œuvres littéraires les plus célèbres du XXe siècle - et une réflexion approfondie sur ce que signifie être une épouse et un écrivain dans le monde moderne.
    À...
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    Gros coup de coeur mon premier de cette rentrée littéraire d'automne 2024 !!!

    C'est l'histoire du mariage à l'origine de certaines des œuvres littéraires les plus célèbres du XXe siècle - et une réflexion approfondie sur ce que signifie être une épouse et un écrivain dans le monde moderne.
    À la fin de l'été 2017, Anna Funder se trouvait dans un moment de surcharge de travail. Les obligations familiales et les responsabilités ménagères écrasaient son âme et l'éloignaient de ses délais d'écriture. Elle avait besoin d'aide, et George Orwell est venu à sa rescousse.

    "J'ai toujours aimé Orwell", écrit Funder, "son humour en autodérision, sa vision laser de la façon dont fonctionne le pouvoir et sur qui il agit". Ainsi, après avoir relu et savouré les livres qu'Orwell avait écrits, elle a dévoré six biographies majeures retraçant sa vie et son œuvre. Mais ensuite, elle a lu l'histoire de sa femme oubliée, et ce fut une révélation.

    Eileen O'Shaughnessy a épousé Orwell en 1936. O'Shaughnessy était elle-même écrivaine, et son génie littéraire a non seulement façonné l'œuvre d'Orwell, mais son bon sens pratique lui a sauvé la vie. Mais pourquoi et comment, se demande Funder, a-t-elle été exclue de leur histoire ? À l’aide de lettres récemment découvertes d’Eileen à sa meilleure amie, Funder recrée le mariage des Orwell, à travers la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale à Londres. En jetant un œil derrière le rideau de la vie privée d’Orwell, elle est amenée à se demander ce qu’il faut pour être écrivain et ce que sa signifie d'être une épouse.

    Récit biographique d'une vision intime de l’un des mariages littéraires les plus importants du XXe siècle, une oeuvre qui coupe le souffle, une ode au femme et au travail de celle ci qui passe hélas au second plan dans le monde entier.
    Anna Funder mélange mémoire, extrait de lettre, fiction romanesque, biographie dans un pèle mêle fonctionnant très bien. Une réflexion de ses femmes invisibles sous estimé. Un portrait dynamique où l'autrice y fait un lien avec sa propre histoire. Un livre absolument époustouflant que je recommande. Une excellente réécriture de la biographie d'Eileen O'Shaughnessy.

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    Couverture du livre « STASILAND - STORIES FROM BEHIND THE BERLIN WALL » de Anna Funder aux éditions Granta Books

    Alex-Mot-à-Mots sur STASILAND - STORIES FROM BEHIND THE BERLIN WALL de Anna Funder

    Je commence par ce qui m’a gêné : ce roman est mal écrit, j’ai dû relire certaines phrases plusieurs fois pour en percer le sens. D’ailleurs, est-ce vraiment un roman ? Qu’y a-t-il d’inventé dans ces pages ? Tout ? Rien ? Et si la vie quotidienne en Stasiland était un roman, c’était un roman...
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    Je commence par ce qui m’a gêné : ce roman est mal écrit, j’ai dû relire certaines phrases plusieurs fois pour en percer le sens. D’ailleurs, est-ce vraiment un roman ? Qu’y a-t-il d’inventé dans ces pages ? Tout ? Rien ? Et si la vie quotidienne en Stasiland était un roman, c’était un roman noir.

    Je continue par ce que j’ai appris :

    * tous les vêtements étaient étiquetés Manufacture du Peuple (si vous traversiez la frontière, vos vêtements pouvaient vous trahir)

    * vous pouviez ne pas avoir d’emploi par ordre de la Stasi, ce qui rendait impossible à Amnesty International une quelconque action

    * vous n’étiez pas chômeur (il n’y avait pas de chômeur en RDA), vous étiez en recherche d’emploi

    * le parti a inventé la danse branchée Lipsi pour répondre à Elvis et au rock’n roll, une danse qui mêle des pas de danse grecque, de gigue irlandaise, de valse, sur un air de bossa-nova

    * la Stasi avait irradié des personnes et des objets qu’elle voulait traquer (livres, pneus…). Le Bureau des dossiers de la Stasi recommande donc aux anciens prisonniers d’effectuer des examens médicaux réguliers

    * les cartes est-allemandes comportaient des zones blanches correspondants aux zones qui abritaient des bâtiments de la Stasi, qui avait une prison en plein Berlin

    * les femmes-puzzles (il y a aussi des hommes) de Nuremberg mettront plus de 400 ans pour reconstituer les dossiers broyés (ce qui montre le peu de cas que l’Allemagne fait de ces archives)

    * le QG de la Stasi était imprégné d’une odeur de vieillards, d’après la femme de ménage qui n’arrivait pas à la faire partir

    * le patron de la Stasi, Erich Mielke, n’avait que le mot pouvoir à la bouche, mais à tout de même demandé à consulter son dossier secret

    Ce qui intéresse l’auteure, c’est de savoir comment les gens jugent leur décision passé maintenant que tout est fini : certains hauts gradés rencontrés rêvent du retour des beaux jours ; les anciens prisonniers ont encore le Mur dans la tête (ils craignent son retour à tout moment).

    Bien sûr, le roman 1984 d’Orwell était interdit, car la vie des est-allemands correspondaient à la fiction.

    Certains habitants pratiquaient l’émigration interne (à la maison, on vivait sans les codes du Parti) pour pouvoir au-dehors supporter les mensonges du pouvoir.

    A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, il n’y a pas eu de procès des nazis à l’est. De même après la chute du Mur, il n’y a pas eu de procès des cadres de la Stasi ni du Parti.

    L’image que je retiendrai :

    Celle du lino omniprésent, l’auteur ayant l’impression de baigner dans le lino marron partout et tout le temps.

    https://alexmotamots.fr/stasiland-anna-funder/

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    Couverture du livre « Tout ce que je suis » de Anna Funder aux éditions 10/18

    MAPATOU sur Tout ce que je suis de Anna Funder

    « Tout ce que je suis » d’Anna Funder, roman basé lui aussi sur des faits réels et des personnages ayant réellement existé.

    Les quelques 500 pages ont été dévorées en deux jours tant cette histoire m’a passionnée.

    Après la Première Guerre Mondiale, des mouvements pacifistes ont vu le jour...
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    « Tout ce que je suis » d’Anna Funder, roman basé lui aussi sur des faits réels et des personnages ayant réellement existé.

    Les quelques 500 pages ont été dévorées en deux jours tant cette histoire m’a passionnée.

    Après la Première Guerre Mondiale, des mouvements pacifistes ont vu le jour en 1919 en Allemagne, principalement dans le sud. Ces mouvements seront bien vite réprimés mais les intellectuels, les journalistes qui y ont participé deviendront des témoins de la vie politique allemande et de la montée du nazisme.

    Anna Funder a choisit de nous faire suivre le parcours de deux couples : d’un côté celui formé par l’écrivain socialiste Ernst Toller et de son amante Dora, femme passionnée et militante courageuse ; de l’autre celui formé par la photographe Ruth Becker (cousine de Dora) et de son mari Hans.

    De 1919 à 1933, nous découvrons la montée du nazisme en Allemagne, comment Hitler une fois au pouvoir a verrouillé et manipulé la société allemande.Le point de départ fut la chasse aux communistes après l’incendie du Reichstag : « Ils avaient commencé par la liste qu’ils avaient volée au siège du parti communiste (4000 noms) mais de nouveaux ordres bien plus larges leur étaient parvenus -arrêter ou tuer quiconque avait manifesté son opinion. S’ils vous trouvaient dans n’importe quel lieu public, bar ou café, ils vous plaçaient en garde à vue, mais pour peu que vous soyez chez vous, vous pouviez être abattu sur place, en pleine « tentative de fuite ». Pour certains, ils ne s’embarrassèrent ni d’une exécution. 8 communistes furent trouvé dans une cave de Mitte qui avait été tout simplement clouée de planches. Des gens qui allaient au travail entendaient leurs cris à travers le soupirail qui donnait sur le trottoir, mais personne n’osait leur porter secours. Les appels mirent deux semaines avant de cesser. »

    Les choses ne feront qu’empirer et de nombreux journalistes, écrivains et intellectuels seront contraints à l’exil : « Depuis l’incendie du Reichstag et son lot de persécutions, 55.000 allemands, dont quelque 2.000 écrivains et artistes, avaient été contraints à l’exil. Nous étions plusieurs centaines à échouer en Grande Bretagne. On nous avait donné le plaisant surnom d' »émigrantsia » car nous étions des émigrés cultivés opposants au régime. Les juifs arrivèrent plus tard. Mais nous n’avions rien de nantis. Tous, nous étions déracinés, dans l’embarras, coupés de notre langue, souvent sans le sou, privés de lecteurs et interdits de travail. »

    Pourtant, tous auront à coeur de dénoncer la situation en Allemagne malgré le danger. Si le gouvernement britannique ne les écoute pas, pensant qu’il faut accorder à Herr Hitler le bénéfice du doute (il finira bien par se comporter comme un gentleman), le gouvernement nazi, lui, ne les lâche pas. Ils sont surveillés et suivis en permanence par des espions, leurs appartement cambriolés et saccagés, ils sont victimes de tentatives d’intimidation, certains, dont Dora, seront assassinés.

    Ce qui les motivait : prévenir le monde de ce qui était en train de se passer et ouvrir les yeux à leurs compatriotes : « Nous devions produire des tracts et nous débrouiller pour les envoyer en Allemagne. Le jeune garçon, en particulier, avait de bonnes idées : imprimer en caractères minuscules sur du papier de soie pour boîtes à cigares, ou encore sur le papier paraffiné qui sert d’emballage au beurre anglais ou,plus audacieux, les glisser dans les prospectus nazis. Hitler avait peut-être muselé la presse, mais nous étions convaincus que le peuple, une fois correctement informé reprendrait ses esprits et pencherait du côté de la liberté. Nous nous trompions, c’était sous-estimer le pouvoir de séduction du nazisme, ce dépassement du moi qu’il offrait, cet abandon corps et âme au collectif. »

    La suite, on la connaît malheureusement.

    Ce roman, passionnant, se lit presque comme un roman d’espionnage.

    D’un point de vue personnel, c’est le roman que j’avais envie de lire depuis des années. Je m’explique : ma grand-mère paternelle, allemande, vivait en France depuis les années 1920, mariée à un Français. Quand à 13-14 ans, j’ai découvert l’horreur des camps, j’ai été profondément choquée et me suis interrogée sur le fait que, peut-être, des membres de cette branche de ma famille avaient pu commettre des atrocités. Je m’étais toujours demandée comment des personnes pouvaient être embrigadées de cette façon et comment un pays pouvait être conduit à la barbarie. Ce roman m’a apporté beaucoup de réponses.

    D’un point de vue général, ce roman a une résonance particulièrement dans la situation actuelle : « La plupart des gens n’ont aucune imagination. S’ils pouvaient s’imaginer les souffrances des autres, ils seraient incapables de leur en infliger autant……Se représenter la vie d’un autre est un acte de compassion profondément sacré…. Nous avons risqué notre vie pour aider nos semblables, ici et à Londres, à imaginer, à se représenter les choses. Ils n’ont rien imaginé.

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    Couverture du livre « Stasiland » de Anna Funder aux éditions 10/18

    Isa Pouteau sur Stasiland de Anna Funder

    En façade, la Stasi était le Ministère est-allemand de la sécurité d’Etat de la RDA pendant la Guerre froide. Mais en réalité, c’était une armée interne qui permettait au gouvernement communiste d’identifier et de neutraliser ses opposants afin de garder le pouvoir. Après 40 années d’existence,...
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    En façade, la Stasi était le Ministère est-allemand de la sécurité d’Etat de la RDA pendant la Guerre froide. Mais en réalité, c’était une armée interne qui permettait au gouvernement communiste d’identifier et de neutraliser ses opposants afin de garder le pouvoir. Après 40 années d’existence, la Stasi fut dissoute à la chute du Mur de Berlin en novembre 1989.

    Décidant d’en savoir plus sur le fonctionnement de cet organisme tentaculaire pour qui travaillait ou collaborait 1 personne sur 63 en RDA, Anna Funder vient s’installer en Allemagne réunifiée et se lance dans une grande enquête auprès des gens qui en ont été les victimes mais aussi les acteurs.

    Au fil de ses rencontres, elle croise plusieurs personnes qui acceptent de raconter leur traumatisme d’avoir été surveillées, dénoncées, emprisonnées pendant des années. Elle passe également une annonce dans un journal pour tenter d’obtenir les témoignages d’anciens membres de la Stasi.

    Avec cet essai romancé, l’autrice mêle les deux types de point de vue et c’est ce qui lui donne toute sa richesse. Elle nous permet de mieux comprendre comment s’est mise en place la manipulation à grande échelle et comment l’a vécue une population encore sous le choc des révélations engendrées par l’ouverture au public des dossiers individuels.

    Tout y est décortiqué, la propagande, la désinformation, la dénonciation, l’emprisonnement, la torture. C’en est terrifiant. Sous des airs de balade à travers les grandes villes de la RDA, l’autrice nous fait découvrir un système d’espionnage machiavélique, face à des personnages ordinaires qui ont fait preuve d’un courage admirable.

    J’ai été atterrée par cette enquête édifiante, menée de façon originale au fil de rencontres et de visites des hauts lieux de la Stasi. Tout en révélant l’existence d’une fragile résistance, elle soulève la question de savoir comment un gouvernement a pu avilir ainsi tout un peuple et cette interrogation me trottera longtemps dans la tête.

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