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Continuons le mois de la nouvelle avec ce recueil d'une jeune autrice américaine d'origine à la fois polonaise et bengali, ayant grandi à Pittsburgh. Ce livre a reçu le Chautauqua Prize et a été retenu en 2018 parmi plusieurs sélections des meilleurs livres de l'année.
Dans « le monde, la nuit », pendant la Conquête de l'Ouest, une jeune femme albinos préfère vivre la nuit. Alors que son mari est parti au loin pour travailler, elle découvre une grotte où elle prend l'habitude de se réfugier. Cette nouvelle est-elle fantastique ou bien montre-t-elle la grande force de l'imagination, ça peut se discuter.
Dans « Poumons de verre » un père, lourdement handicapé par un accident industriel, se préoccupe de l'avenir et du bonheur de sa fille, ce qui va le mener bien loin, jusqu'en Egypte.
Dans « Logging Lake » un jeune homme va subir, subir est vraiment le mot exact, car le moins qu'on puisse dire est qu'il n'est pas partant, une parenthèse aventureuse avec son amie du moment, dans une vie bien calme.
« Tueur de rois » évoque le poète John Milton au soir de sa vie, aidé à écrire par une étrange comparse ailée. J'avoue que je ne connaissais pas trop Milton, ce qui ne m'a pas empêchée d'apprécier la nouvelle.
Dans « Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu » deux jeunes femmes, enlevées par la secte Boko Haram au Nigeria, découvrent au fil des années un étrange pouvoir qu'elles possèdent sur les hommes.
« Robert Greenman et la sirène » est l'histoire d'une pêche miraculeuse et d'une belle créature marine, mais aussi celle d'une emprise.
Rien de fantastique dans « Tout ce que vous désirez » sauf peut-être dans l'esprit de Gina, jeune fille empêchée de vivre à sa guise par un père despotique, et qui cherche par quel moyen quitter sa petite ville du Montana.
« Les Pléiades » montre encore une fois la grande imagination d'Anjali Sachdeva. Elle met en scène ici des parents croyant farouchement à la Science, qui donnent naissance, par la magie de la génétique, à des septuplées, sept parfaites petites filles semblables. L'une d'entre elles raconte leur histoire, son histoire.
Je n'ai pas cité une nouvelle ? Ah oui, il s'agit de « Manus », un texte d'anticipation, où, dans un avenir plus ou moins proche, un peuple de Maîtres remplace des membres humains, comme les mains, par des prothèses plus fonctionnelles. C'est celle qui m'a le moins plu.
L'aspect fantastique n'est pas toujours marqué dans les textes, il est même parfois très discret. C'est la magie de l'écriture, très évocatrice, qui permet de se plonger rapidement dans des mondes dissemblables, et d'y croire immédiatement, malgré un soupçon d'étrangeté, et grâce à une psychologie des personnages très subtilement observée.
Je recommande ce livre aux fans de nouvelles, qui ne manqueront pas d'y trouver leur compte et d'élire leur préférée parmi ces textes originaux et captivants. Pour ma part, j'hésite entre Tous les noms qu'ils donnaient à Dieu et Robert Greenman et la sirène.
Son père d’origine polonaise lui a lu tant d’histoires le soir pendant sa jeunesse. Sa mère d’origine bengali était une conteuse, amoureuse des mots. Il n’est donc pas étonnant que Anjali Sachdeva nous emporte à travers le monde et nous berce de ses histoires tantôt magiques, tantôt cruellement réelles mais toujours d’une grande sensibilité.
La nouvelle qui donne son titre au recueil illustre l’enlèvement de jeunes filles chrétiennes par les combattants islamistes. D’une cruelle réalité, l’auteur nous emmène toutefois vers un dénouement teinté de magie et de surnaturel. Et c’est bien la caractéristique de ce recueil, trouver une porte de sortie dans un recours au rêve, à l’imagination.
Même si l’issue conduit vers la mort, l’auteur y met toujours une aura fantastique. Que ce soit Sadie, hypersensible à la lumière, ou Del, seule survivante de septuplés, elles se dirigent vers la fin avec une poésie lumineuse. Mais d’ailleurs est-ce vraiment la fin? Les dénouements de chaque nouvelle sont une ouverture vers un ailleurs poétique.
Anjali Sachdeva maîtrise l’art de la nouvelle. Les chutes de chaque nouvelle interrogent et laissent une part d’interprétation au lecteur. Ses personnages sont rapidement attachants par leurs particularités, leur environnement. Leurs émotions sont palpables. Ils se démarquent par une caractéristique singulière, bien réelle ( adepte du jeu, cécité), exceptionnelle ( hypersensibilité, gémellarité) ou dystopique comme pour Manus aux mains greffées. Tous sont opiniâtres.
Merveilleuse conteuse, Anjali Sachdeva nous embarque avec ses personnages au-delà du quotidien, vers cette part de rêve qui nous ouvre les portes vers ailleurs. Des portes que seuls les êtres dotés d’une grande sensibilité, d’une facilité à privilégier la liberté savent trouver, même dans un monde de colère.
Poétique, énigmatique, entre magie et sacré, ce recueil de nouvelles atypiques est un savant mélange qui semble vouloir explorer l'étrangeté de l'expérience humaine et sa modeste place dans l'immensité du cosmos. Au croisement de la littérature de l'imaginaire et de la littérature blanche, les 9 histoires de Anjali Sachdeva couvrent des siècles et des continents, racontent des personnages qui ont en commun une lutte épique avec le destin. Dans la plupart de ces nouvelles, c'est l'intrusion d'une invraisemblance dans une vie banale qui va servir d'intrigue : un pêcheur qui croise une sirène, une rencontre en ligne qui se termine par une disparition inexplicable, deux jeunes nigérianes qui ont le pouvoir d'hypnotiser les hommes…. Et puis dans d'autres, l'auteure nous mène carrément dans l'inconnu, dans la dystopie. Hautement imaginatives, chaque nouvelle met le lecteur en situation d'équilibre instable ; perturbant mais étrangement plutôt agréable.
Traduit par Hélène Fournier
Neuf nouvelles, aussi différentes que passionnantes les unes que les autres.
Passé, présent, futur, sur un continent ou sur un autre, chacune d’elle raconte une histoire profonde et délicate.
Avec Tous les Noms qu’ils donnaient à Dieu, Anjali Sachdeva nous offre une galerie de personnages étonnants et attachants, complexes et humains.
Impossible, bien entendu, d’écrire un résumé puisqu’il s’agit de nouvelles. Je ne peux donc que m’attarder sur le style et tout ce qui s’en dégage.
Et rien qu’à ce sujet il y aurait déjà tellement à dire...
En refermant un recueil j’ai toujours pour habitude de me demander quelle nouvelle retient ma préférence.
Ici je suis bien incapable de le dire avec certitude, car elles renferment toutes un message ou une image étonnamment saisissant(e).
Il va être question de mythes, de croyances, de sciences, de magie, d’Histoire et d’avenir, des sujets aux antipodes les uns des autres et qui, cependant, s’emboîtent avec une justesse et une élégance rares.
La plume est belle, sans fioritures, et pourtant d’une beauté poétique difficile à imaginer.
Le genre de recueil qui réclame au lecteur d’ouvrir son esprit sans poser de question, et qui, en contrepartie, lui offre une multitude de possibilités en lui ouvrant les portes sur des mondes insoupçonnés et néanmoins parfaitement envisageables.
La couverture du livre illustre d’ailleurs à la perfection le ressenti du lecteur durant ces 273 pages.
Pleine d’espoirs ou profondément noire, chacune de ces neuf nouvelles vous entraînera sur un sentier que vous ne regretterez pas d’avoir emprunté, et dont vous garderez un souvenir marquant.
Un recueil différent, magnifique et magnétique, aussi sombre que lumineux, qui vous ouvrira des perspectives qui tour à tour vous feront rêver ou trembler.
Un premier ouvrage parfaitement abouti, et qui ne peut que nous donner envie de suivre cette auteure de très près.
À découvrir sans tarder, pour réfléchir, rêver et s’évader.
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