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Saïgon, 1963. La jeune Patricia (New-yorkaise d’origine irlandaise) âgée de vingt-trois ans, timide et maladroite, fraichement débarquée avec son époux Peter, se retrouve (pour sa première apparition au sein d’une société d’expatriés) dans une situation embarrassante, lors d’une garden-party. Roger, le bébé de Charlene (une épouse charismatique et mère « à poigne » de trois jeunes enfants) va vomir sur sa robe … La relayant – pour sa plus grande confusion – au rang de « victime » un peu infantilisée. Avec pour toute compagnie, la petite Rainey (sept ans) et sa poupée Barbie …
Charlene va très rapidement prendre « sous sa protection » (plutôt sous sa coupe …) Patricia, (qu’elle rebaptisera « Tricia » sans son consentement …) et l’entrainera dans ses « magouilles » sous prétexte de collectes pour les hôpitaux et les orphelins de Saïgon. Patricia, bien que relativement naïve et inexpérimentée, se rendra rapidement compte de la fausseté de cette soit-disant amitié, sans toutefois avoir le courage d’y remédier. Bien qu’égoïste et toxique, Charlene a un immense pouvoir, au coeur de ce microcosme américain. Et Patricia redoute bien trop de desservir la carrière son mari pour lui résister … Issue d’une famille très riche, Charlene a tout de suite compris l’ascendant qu’elle pourrait avoir sur « son amie » (dont les origines modestes ne lui ont pas échappées …)
L’épisode Saïgon sera fugitif (la situation sur place va devenir terriblement dangereuse et la grande majorité des familles américaines quitteront le pays en 1964 …) Patricia aura eu le temps de réaliser que – malgré ses bonnes intentions – et une véritable empathie à l’égard de la souffrance endurée par la population, elle restera une de ces femmes privilégiées (et oisives) servies par des autochtones (surexploités) et totalement à leur disposition …
L’auteure raconte sans langue de bois ce que fut le quotidien des expatriés et du peuple envahi (par les français jusqu’en 1954, puis par les américains) Elle alterne habilement la narration de son intrigue, en retraçant séjour au Vietnam et enfance aux États-Unis de sa jeune héroïne (Patricia) En parallèle, nous découvrirons le point de vue de Rainey (la fille de Charlene) Qui prendra la surprenante décision d’écrire – soixante années plus tard – à la jeune femme qui s’était gentiment intéressée, lors d’une garden-party, aux vêtements de sa (précieuse) poupée Barbie … Et que la fillette solitaire (bien ancrée en elle) n’avait jamais pu oublier …
Un témoignage sur une période particulièrement difficile, d’une rare qualité littéraire. La réalité de cette époque (devenue taboue, en France comme aux États-Unis) est très bien rendue … Dans un passé (encore proche) où les femmes suivaient sans discuter leurs maris et devaient demeurer irréprochables, quelles qu’en soient les raisons ou les conséquences, afin de ne jamais prendre le risque de nuire à leurs fonctions …
« Absolution » est le deuxième roman d'Alice Mc Dermott que je lis après « La neuvième heure » qui nous offrait une galerie de beaux portraits de femmes.
Saïgon, 1963. Patricia, 23 ans, mariée à Peter depuis moins d'un an, a suivi son mari au Vietnam. Elle y rencontre Charlène, femme d'expatrié américaine comme elle, à la forte personnalité et sa fille Rainey qui a 8 ans. Charlène se pique de charité, s'active comme dame patronnesse et prend un ascendant très fort sur Patricia jusqu'à ce qu'elle et son mari rentrent aux États-Unis, en 1963, alors que la situation commence à s'aggraver. Charlène et sa famille quittent Saïgon à l'été 1964 ; elles ne se reverront plus mais une quarantaine d'années plus tard, Rainey reprend contact avec Patricia car elle a revu un GI qui travaillait à l'hôpital de Saïgon et que toutes trois connaissaient.
La première partie est narrée par Patricia, alors qu'elle vit en résidence senior, une quarantaine d'années après son séjour à Saïgon ; dans la deuxième partie, la narratrice est Rainey qui a une cinquantaine d'années. Les souvenirs se confrontent, se complètent.
On retrouve à nouveau de beaux portraits de femmes qu'elles soient américaines ou vietnamiennes. L'auteure nous fait rentrer dans la vie d'épouses d'expatriés et sait bien souligner la superficialité des relations, l'oisiveté des épouses, leur rôle de faire-valoir pour leur mari ; une des façons de combler la vacuité de leur vie c'est de se livrer à la charité comme le font Patricia et Charlène : charité pour s'occuper ? Se donner bonne conscience ? Par compassion vraie ? Pour favoriser la carrière du mari ? Pour donner une bonne image de soi ? Alice Mc Dermott ne répond pas vraiment à cette interrogation et nous laisse la liberté de le faire.
C'est aussi l'histoire d'une relation, qu'on ne peut qualifier d'amicale, car trop déséquilibrée ; en face d'une Charlène sûre d'elle, volontaire, qui obtient tout ce qu'elle veut, pleine d'énergie, libre, Patricia ne peut s'imposer et subit cette relation, elle qui est timide, réservée, gauche, qui vient d'un milieu modeste et ne se sent pas à sa place.
La situation au Vietnam est vue à travers le regard d'américaines, loin des analyses politiques, diplomatiques et stratégiques : on y découvre la vie quotidienne des vietnamiennes, la misère, le trafic d'enfants vendus à des couples d'américains stériles, les léproseries. Elles ne remettent pas vraiment en question le rôle des États-Unis, s'en accommodent contrairement à certains maris.
Contrairement à « La neuvième heure », je n'ai pas vraiment accroché ; le rythme est excessivement lent dû probablement à la chaleur accablante qui écrasait Saïgon =:), il ne se passe pas grand-chose et la fin est abrupte. L'écriture, en revanche, est belle et évocatrice mais cela ne compense pas totalement le reste.
L'histoire, se déroulant en 1963, raconte les expériences de deux femmes américaines, Tricia et Charlene, face aux bouleversements sociopolitiques de Saigon au début de la guerre du Vietnam. McDermott explore l'impact de la guerre sur leur vie et l’ambiguïté morale qui en découle à travers leurs interactions et luttes personnelles. Les personnages se débattent avec leur propre sens du bien et du mal, souvent confrontés à des frontières floues entre ces notions. Le Saigon des années 1960 sert de toile de fond riche, mettant en lumière le choc des cultures et l'impact de l'intervention américaine. McDermott peint un tableau vivant de la ville et de ses habitants, capturant la tension et l'incertitude de l'époque.
Le récit se concentre sur les expériences de Tricia et Charlene dans un pays étranger pendant une période tumultueuse, offrant une perspective unique. Leurs histoires personnelles reflètent les changements sociétaux et les défis auxquels les femmes étaient confrontées à cette époque. McDermott aborde avec sensibilité des sujets difficiles, je pense notamment à une scène poignante de fausse couche.
Tricia incarne la loyauté, l'amour et les conflits internes lorsque les valeurs personnelles sont confrontées aux réalités brutales de la guerre. Charlene, quant à elle, symbolise la quête de compréhension et le désir humain de trouver un sens au milieu du chaos. Les deux personnages, riches en profondeur et humanité, évitent les stéréotypes de « dames patronnesses ».
Le récit est structuré autour de lettres échangées des décennies plus tard entre Tricia et Rainey, la fille de Charlene. Cette correspondance permet à Tricia de réfléchir sur ses expériences et l'impact de son séjour à Saigon. Le titre suggère une exploration de la culpabilité et du besoin de pardon, les personnages cherchant l'absolution de leurs actions passées. Ce roman magnifiquement écrit offre une réflexion profonde sur la nature humaine et la quête de rédemption. Bonne lecture.
C’est l’histoire de Marie, de l’âge de sept ans jusqu’à la fin de ses jours.
L histoire ordinaire d’une vie ordinaire.
Bien que chaque vie soit particulière.
Mais là, pas d’intrigue, juste une succession de faits narrés dans une chronologie aléatoire.
Au début, j’étais sérieusement agacée. Trop de détails, trop de personnages.
J’ai plusieurs fois été tentée d’interrompre cette lecture.
Et puis, finalement, j’ai commencé à bien aimer cette Marie et j’ai voulu connaître toute l’histoire de sa vie.
Mais, bon, globalement, ça m’a quand même semblé un peu long.
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