Par amour de Valérie Tong Cuong paru aux éditions Jean-Claude Lattès le 25 janvier 2017
Retrouvez également la bibliothèque idéale e Valérie Tong Cuong ICI
Si vous connaissez Valérie Tong Cuong, ce livre va vous surprendre car il est très différent du reste de sa bibliographie. Si vous ne l’avez pas encore lu, alors commencez par celui-là. J’apprécie beaucoup l’univers de cette auteur. Du coup, quand j’ai eu entre les mains Par amour j’ai eu un peu peur au début et si je n’appréciais pas cette nouvelle histoire, si la magie n’opérait plus ?
Et puis, j’ai ouvert le livre et toutes mes craintes se sont envolées. J’ai adoré ce livre, de la première à la dernière ligne. Dès le départ, on peut savoir qu’on lit un grand livre et c’est ce qui se passe avec celui là. Pourquoi me direz-vous ?
Il y a des livres comme des rencontres, et celui là en est un, comme si l’histoire vous attendait et qu’elle était là pour vous cueillir. Par amour semble avoir été écrit pour le lecteur. La construction magistrale de ce roman choral, une fois de plus maîtrisée par l’auteur donne de la force et un rythme puissant au récit. Une seule et même famille à plusieurs voix. On passe de cerveau en cerveau, d’âme en âme sans qu’il y ait aucune impression de lourdeur.
Un couple Emelie et Joffre, fou amoureux, fusionnel et leurs 2 enfants : Jean, boulimique de savoir et Lucie, discrète et pleine de vie, ainsi que Muguette, la sœur cadette d’Emelie mère raide dingue de ses enfants Joseph le rigolo et Marline la taiseuse. Les caractères bien dessinés les rendent très vivants.
Ces familles de havrais sont ballotées par la 2nde guerre et on les accompagne pendant plusieurs années. L’équilibre est parfait, il n’y a pas un personnage qui prend plus de place qu’un autre, chacun dans la cellule familiale a sa place. Ils en deviennent terriblement attachants.
La qualité de la restitution historique à travers les évènements, les mentions des chansons de l’époque font qu’on a vraiment l’impression de faire un voyage dans le temps. Ce n’est pas un roman historique mais plutôt une famille qui se retrouve au cœur de l’histoire et qui tente de continuer à vivre. La puissance évocatrice des mots de l’auteur nous happent instantanément. J’ai vibré, été émue par les personnages et leurs aventures. Je me suis retrouvée dans chacun d’eux.
Le bouleversement dans leur vie quotidienne, la dureté de l’occupation, de la maladie sont bien retranscrites au fil des pages, sans mièvrerie ou pathos. Le supplément d’âme de ce livre est qu’il réussit vraiment à donner corps à cette famille, on a l’impression de les connaitre, on n’a pas envie de les laisser partir. Pour l’intrigue je ne vous en dirais pas plus car l’intérêt est que vous le lisiez !
Prenez un moment pour lire ce livre. Vous aurez l’impression comme moi, de glisser, d’être à l’aise dans les mots de l’auteur, de trouver votre place au cœur de ce récit et de ces pages. La précision, la délicatesse, l’humanisme, l’intelligence, la bienveillance transpirent dans cette histoire comme un beau chant d’amour à la famille à l’intime qui devient peu à peu universel. Et il m’a amené à me rappeler des souvenirs personnels liés à la guerre dont finalement on est tous héritier sans le vouloir. Cette capacité de l’auteur à nous plonger dans son univers tout en nous faisant par ricochet réfléchir à nous, à notre vie est étonnante. Il y a un équilibre, une beauté, une fragilité, une profondeur dans ce texte qui se déploie, un livre à offrir, à partager, apprécier, à aimer .
Donc n’hésitez pas, achetez ce livre, posez vous, respirez un grand coup ce vent d’amour et d’histoire. Lisez-le !
Cette chronique vous a donné envie de lire ce roman ?
Pour découvrir vos prochaines lectures, vous pouvez suivre les avis de nathalie sur son mur.