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Comme la vie de Dina Rubina aujourd'hui, il nous promène, au fil de cinq nouvelles, entre la Russie et Israël - deux territoires où la folie humaine a dès longtemps installé ses tréteaux -, avec quelques détours par cette contrée (la nôtre) qu'on a longtemps appelé l'Europe libre.
" Zoom avant " : Désopilante évocation d'un tournage de film à la mode soviétique. Soit l'histoire d'une romancière qui a la " chance " de voir l'un de ses récits portés à l'écran et qui n'a pas fini d'avaler des couleuvres. Occasion pour Rubina de serrer au plus près ce qui fait sans doute l'essence de son art : son goût pour les détails insignifiants qu'elle a le talent de focaliser, et qui finissent par nous en dire infiniment plus que les vastes gloses tournées en panoramique. Chez elles, ce sont toujours les détails qui tuent.
" L'empereur aux gros yeux, famille des carassins de mer " : Sous la forme d'un monologue, genre où a toujours excellé Rubina, le quotidien d'un Russe qui a choisi Israël et qui se sent mieux que jamais en exil. Il aimait la peinture, et le voilà qui gagne sa vie - plutôt mal - en s'occupant des vieux. Au cours d'une ballade au bord de la mer Rouge, sa petite tribu d'échappés du mouroir contemple la faune marine, admire cette vie qui s'offre là dans toute sa couleur, et s'en retourne vers la grisaille du foyer. " Non, je ne me plains pas. S'occuper des vieux est un travail comme un autre Le plus dur, c'est qu'on n'est pas plutôt habitué à quelqu'un couic ! le voilà parti. Bah, rien de grave Comme chez Tchekhov, tu te souviens : " Nous nous reposerons, nous nous reposerons "
" Eh bien, continuons ! " : Là-bas (en Russie) elle était ingénieur. Ici (en Israël), elle semble inscrite pour la vie au chômage - et se trouve réduite, pour faire bouillir sa marmite, à poser comme modèle. Elle est juive, paraît-il, mais n'arrive pas à se sentir chez elle dans ce pays où les étrangers - entendez les juifs russes - passent pour des incapables quand ce n'est pas pour des voleurs.
" Une enseigne " : Un drôle de pays, cela dit, où la violence aveugle vous donne à la vie ce goût inimitable (le seul qui ne trompe pas) : celui du provisoire. On est vivant le matin, on va finir la journée haché par une bombe à l'arrêt du bus, et puis, changement de programme : on s'attarde chez la marchande de tomates, et on comprend que la mort, pour cette fois, n'a pas voulu de vous.
" La marée haute des Vénitiens " : Elle apprend qu'elle a un cancer, plaque tout et s'en va passer trois jours à Venise. Une ville qui lui ressemble, et qu'on nous décrit comme nous ne l'avons jamais vue : au ras du quotidien, menacée de noyade - et s'accrochant contre toute raison à la vie.
Pas gai, direz-vous. Eh bien non. Car Rubina a ce talent, si russe lui aussi, de nous faire rire de tout, même du pire - surtout du pire. Et quand elle n'y arrive plus (on n'a pas tous les jours l'âme héroïque), elle révèle un autre talent, fort utile à tous ceux qui font métier de vivre : l'art de s'étonner. Et de nous étonner. " En vérité il y a longtemps que je ne me sens plus capable de cette joyeuse tension de l'âme qu'on appelle humour et qui fait penser aux efforts d'un rameur à contre-courant. Ces dernières années, je m'abandonne de plus en plus aux courants de la vie, les rames à l'air sec, et je me contente de regarder autour de moi. Il y a tant de curiosités à découvrir, ici ou là, des deux côtés de la rivière. "
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