Cet inventaire des représentations semi humaines dans l'art religieux en Bretagne a été établi non seulement pour en dresser un fonds et en donner ainsi une vue d'ensemble, mais pour étayer, aussi, une comparaison entre les représentations scupturales et l'image que la tradition orale renvoie de ces êtres. La tradition orale est une forme d'expression flexible avec, en contrepartie, l'instabilité, tandis que l'art religieux se forme en figuration de l'imaginaire. Ainsi la sculpture et la peinture nous transmettent-elles la sensibilité et le goût de l'époque. En nous référant à ces deux formes d'expression, en quelque sorte complémentaires, nous allons essayer de reconstituer l'univers dans lequel s'est propagée l'image de la femme non-humaine. En effet, la Bretagne est une des régions de France qui conserve le mieux les statues à leur place originelle. Victor-Henri Debidour, spécialiste de l'art breton, dit même: "Nulle part en France on ne trouve un ensemble d'art populaire aussi ample, aussi intact, aussi original". La représentation semi-humaine n'y échappe pas.
On la trouve figurée en bois, ou en pierre, en statue, en gargouille, en crossette, en cariatide ou en d'autres types d'ornement. Sous l'apparence d'une sirène, d'une femme serpent, d'une femme nue ou d'une femme animal, elle présente un aspect à la fois démoniaque et séduisant. On la prend pour une démone, un dragon ou encore pour Eve.
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