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Ces villes qu'on dit moyennes. Hors des métropoles, point de salut ? Les villes moyennes ne sont plus. La DATAR, qui avait porté pendant des décennies une politique spécifique les concernant, avait encore lancé en 2007 une expérimentation « 20 villes moyennes témoins »/1. Mais la DATAR a cédé la place au Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), qui s'intéresse à d'autres objets territoriaux, moins délimités. Même la Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) s'est rebaptisée « Villes de France ». Sa présidente, Caroline Cayeux, sénateur-maire de Beauvais, revendiquait fièrement, lors de ses voeux pour 2017, représenter « près de la moitié de la population française ». Il est vrai qu'en une dizaine d'années, le paysage territorial s'est considérablement modifié, en particulier du fait de l'extension du périmètre des intercommunalités. Une révolution silencieuse mais considérable. Dans le même temps, la création institutionnelle des métropoles - dont le nombre s'est accru récemment - semble dessiner le visage d'une France à deux vitesses. Pour Caroline Cayeux, « la France des villes ne peut se limiter aux métropoles, et il est temps de reconnaître les fonctions d'équilibre et de cohésion des villes de France ». Ces fonctions ne sont d'ailleurs pas l'apanage des seules villes dites moyennes. Dans notre dossier, les chercheurs Francis Beaucire, Ludovic Chalonge et Xavier Desjardins se sont penchés sur les petites villes (entre 5 000 et 30 000 habitants), qui affichent globalement une réelle croissance démographique. Et les exemples de Cahors, Montluçon et Libourne montrent que des projets, notamment de régénération des centres-villes, s'affirment. Cependant, les dynamiques territoriales ne s'enferment pas dans des limites institutionnelles - comme l'a encore montré la dernière Rencontre nationale des agences d'urbanisme/2 - et s'inscrivent dans des réseaux. Martin Vanier/3 et quelques autres nous l'expliquent depuis longtemps. Sans doute faut-il changer de paradigme pour penser les transformations urbaines, comme le suggèrent, chacun à sa manière, Stéphane Cordobes (dans une fiction prospective) et notre invité, le géographe Jacques Lévy ? Il reste cependant du chemin à parcourir.
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