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Mathilde n'est plus toute jeune et elle commence à oublier trop de choses. Sa fille a décidé qu'elle serait donc bien mieux dans un Ephad que chez elle. Arrivée dans ce nouveau monde, Mathilde commence à écrire un journal. C'est Une vie et des poussières.
Elle y raconte les souvenirs anciens : l'enfance pendant la guerre, la disparition du père, la fuite dans la zone libre, la disparition de la mère, la planque chez des paysans. Puis le retour à la vie alors que tout est dévasté.
Elle y narre aussi le quotidien de cet univers étrange qu'est l'Ephad. Sa voisine de chambre qui a perdu la boule ; les voisins de table hauts en couleurs et passablement amochés ; les aides-soignantes et en particulier Maryline qui est un rayon de soleil. Les jours passent. Il y en a des bons, il y en a des mauvais. C'est l'heure des bilans et l'apprentissage de la solitude radicale.
Véritable leçon de vie, Une vie et des poussières donne à voir ce lieu, l'Ephad, que l'on préfèrerait ignorer.
Le carnet intime de Mathilde, 84 ans, qui vient de rentrer en EHPAD à la demande de sa fille, inquiète qu'elle oublie des détails de ses journées. Ce journal évoque à la fois le passé de la vieille dame et sa découverte de l'EHPAD, son quotidien. Une des aide-soignantes, surnommée Marylin, sort du lot et la réconforte dans ce lieu désagréable au début puis moins hostile par la suite.
J'ai beaucoup aimé ce roman dont le thème principal est d'actualité. J'ai également apprécié l'évocation du passé de Mathilde, mêlant Histoire et vie quotidienne. Une réflexion sur la fin de vie toute en douceur.
Merci à Netgalley pour cette découverte.
Mathilde est à l'hiver de sa vie quand ses enfants la place en Ephad. Pour se souvenir de son histoire, elle consigne tout dans un journal de bord. Sous sa plume, nous découvrons l'enfant, la femme, la mère qui l'habitent depuis toutes ces années...
Ce roman donne un autre regard sur l'Ephad. Ce que l'on y découvre, n'est ni triste, ni gai, mais un reflet de la vie avec ses moments choisis. On y entre un peu avec des a priori, avec fébrilité, mais très vite la magie opère pour nous captiver.
Tout est dit avec lucidité, simplicité pour nous lier à ce lieu où le temps et sa perception y sont différents. On fait la connaissance de figures attachantes, singulières. Derrière les rides, les petites manies, on devine ce qui est important à leurs yeux. Mathilde y dit la tendresse, le dévouement du personnel, la réalité, leurs difficultés au quotidien.
On aime l'humilité, la discrétion de cette femme qui exprime des émotions intimes en toute sincérité. Ses blessures d'enfance nous touche à cœur, la rencontre avec son époux, nous amuse beaucoup. À travers sa fille, elle dit un peu l'amour qu'elle avait pour lui. Les moments ici s'étirent et se ressemblent toujours un peu.
L'écriture est de celle qui va à l'essentiel sous le joli pli de la confidence. On est ému par la sagesse qui émane de ce témoignage où l'on évoque et on célèbre la vie à son rythme, et jusqu'au bout surtout.
On accueille avec poésie, humour, mélancolie ou fantaisie un si joli roman !
Alors que toute la France découvre la dure réalité des EHPAD, voici un livre qui fait du bien en donnant à voir le quotidien de Mathilde, de ses camarades et des personnels soignants, sans misérabilisme, avec émotion bien sûr et des touches d'humour bienvenues.
Le livre parle du quotidien de l'établissement : les repas à la cantine, les soins, les personnages hauts en couleur qui se réinventent quand leur mémoire s'efface. Ces passages sont plein d'humanité et de douceur même s'ils évoquent aussi des choses plus dures.
Lorsque le livre passe aux les souvenirs personnels de Mathilde, cachée pendant la guerre et dont les parents ont été déportés, il devient un peu plus "déjà-vu" mais reste très émouvant.
Cela se lit très vite. Le style est très simple, il y a parfois quelques clichés et quelques facilités mais l'ensemble est très touchant et donne une belle réflexion sur la fin de vie et les souvenirs.
Durant un peu plus d’une année, au fil des mois, Mathilde, octogénaire en Ehpad, nous raconte son passé et son présent. Ou plutôt, nous lisons son carnet de vie. C’est tendre, drôle, émouvant.
Nous n’entendons pas toujours de jolies choses à propos du personnel en Ehpad, mais ce roman nous offre une vision positive à travers une aide-soignante dévouée et professionnelle, mais pas seulement. Les mots de Mathilde nous donnent souvent le sourire quand elle décrit ses voisins de chambre. Il n’y a ni pathos ni tristesse. Il y a ceux qui perdent un peu la tête mais qui mettent l’ambiance, il y a les petits tracas sexuels, il y a des rires.
Et il y a la famille aussi. La fille de Mathilde est d’ailleurs « à ne pas piquer des hannetons ». Du genre à tout vouloir contrôler, à bousculer, à parler fort. Elle contraint sa mère à se replonger dans son passé aussi, elle fait travailler sa mémoire. Alors Mathilde raconte ce qu’elle a vécu en temps de guerre durant son enfance. Il y a quelques souvenirs heureux, mais beaucoup de questionnements et de souffrance, et tout cela, elle le garde tout au fond d’elle-même.
Il y a de l’amour aussi quand elle écrit au sujet de sa sœur et de son mari.
Les évocations sont toujours tendres et sincères. On ressent une belle empathie à lire les souvenirs et les pensées de Mathilde.
« Lorsqu’on demande à Chantal si elle a été mariée, elle s’exclame : « Ah ça alors, certainement pas ! Je suis une femme libre, moi, Madame. » « Pas de mari, pas d’enfants ! » Si on lui montre le portrait de son mari dans la chambre, elle répond : « Connais pas ! » Elle est certaine que c’est « la cliente » d’avant, « une sans-gêne », qui a oublié d’enlever la photo de « son coco ». « Un mocheton en plus. »
L’écriture est ultra fluide et les chapitres – qui correspondent aux dates d’écriture dans le carnet de l’octogénaire – sont très courts, c’est donc un roman qui se lit vite et bien.
« Le soir, dans mon lit, je ferme les yeux et je redeviens une enfant de six ans. Alors que je suis à l’hiver de ma vie, que le froid gagne mes os, que ma peau s’affine un peu plus chaque jour, que mes joues se creusent, que mes dents jouent à saute-mouton, mon âme, elle, continue à danser. Au creux de la nuit, rien ne semble la faire renoncer. »
En quelques mots, ce roman est touchant et truffé de notes d’humour. C’est un véritable plaisir de plonger dans cet univers que nous connaissons souvent mal. L’auteure nous offre un regard positif sur les Ehpad qui éloigne les a priori que l’on pourrait avoir concernant ces lieux de fin de vie. À déguster pour passer un doux moment.
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2020/03/11/lecture-une-vie-et-des-poussieres-de-valerie-clo/
Mathilde a 84 ans et sa fille Rose, très autoritaire, a décidé qu'elle ne pouvait plus vivre seule; elle l'a faite admettre en EHPAD. Marylin, une des aides-soignantes lui offre un carnet pour qu'elle écrive ses souvenirs. C'est à travers ce carnet que nous suivons cette femme à l'orée de sa vie et qui se souvient de certains moments de son existence. La douleur d'avoir perdu, très jeune, ses parents juifs, morts probablement dans un camp de concentration est une blessure à vif que rien n'a pu guérir, ni son mariage, ni ses deux enfants, ni sa vie professionnelle réussie. Elle décrit également les autres pensionnaires de l'EHPAD avec beaucoup d'humour tendre.
Malgré le lieu, malgré la mort en embuscade, il se dégage de ce roman une sorte de sérénité, de tendresse. Le mot "mort" n'est jamais prononcé/écrit; il est remplacé par un synonyme amusant et surprenant : "décaniller" , mot du registre familier qui, dans son acception normale, signifie "partir, s'en aller, s'enfuir"; en utilisant ce verbe, c'est comme si mourir était une action volontaire que l'on décidait soi-même.
Ce roman est aussi un hommage aux aides-soignantes à travers le personnage de Maryline; elles sont des personnes, comme les pensionnaires, qui peuvent ressentir de l'affection pour les personnes âgées dont elles s'occupent et qui refusent de travailler comme des robots sans sentiments.
Les EHPAD et leurs pensionnaires ont fait depuis quelques temps leur apparition sur les étals des libraires avec des romans comme, par exemple, "Les oubliés du dimanche" de Valérie Perrin ou "On va revoir les étoiles" d'Emmanuel Sérot ou des essais/documents comme "Suzanne" de Frédéric Pommier. C'est bien que ce sujet ne soit plus tabou et que la littérature s'en soit emparé; la fiction est un vecteur de réflexion doux mais profond.
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