Louis de Wohl (1903-1961), d'ascendance austro- hongroise et en partie juive, est né à Berlin et a publié son premier roman dès l'âge de vingt et un ans, devenant un auteur très connu en Allemagne. En 1935 ses convictions anti-nazies l'amenèrent à fuir en Angleterre.
Au début de la deuxième guerre mondiale, il commença à travailler pour les services secrets anglais. Devenu capitaine de l'armée britannique, Louis de Wohl travailla dans la guerre psychologique. La paix revenue, il s'installa aux Etats-Unis, à New York et en Californie, où il publia à partir de 1947 des romans historiques, écrits en allemand puis directement en anglais, qui eurent un succès croissant et dont certains devinrent des bestsellers.
Parmi ces livres figure son roman sur la vie de saint Thomas d'Aquin, dont l'idée lui fut suggérée par le pape Pie XII au cours d'une audience privée.
Le lecteur d'aujourd'hui pourra ainsi se faire une image moins abstraite du Docteur angélique, qui a su se cacher si modestement dans ses oeuvres théologiques. Rien dans celles-ci ne permet de se représenter à quel point le monde et l'Eglise dans lesquels Thomas a vécu étaient dans une situation dramatique, situation qui a affecté la vie de sa famille et, indirectement mais réellement, la sienne propre. On reste encore plus stupéfait devant l'oeuvre colossale de saint Thomas, quand on connaît mieux les circonstances historiques littéralement apocalyptiques dans lesquelles elle a été conçue. Celui que Jacques Maritain disait s'être caché dans la lumière de Dieu en devient ainsi presque notre « métacontemporain ».
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