Au-delà du boulevard Malakoff, j'aime flâner parfois le long de la route montante d'où l'on domine le ravin de l'oued Rehhi, si précieux aux lavandières oranaises. Après les lavoirs, un peu plus loin, ce sont des jardins, des guinguettes ; plus haut, derrière le mur d'un ancien cimetière, parmi les cyprès, les aloès et les cactus, des pierres tumulaires rappellent le souvenir de ces premiers soldats et colons débarqués à Oran et aussi les terribles ravages du choléra, en 1849, dans les rangs des indigènes et des Européens.
Ce livre évoque ces hommes et femmes que le vent de l'histoire poussa un jour jusqu'aux rivages de l'Algérie. Ils venaient d'Andalousie, de la province de Naples, d'Alsace ou du Gers. Pauvres, ils furent invités à travailler une terre inhospitalière, espace d'espérance pour chacun d'entre eux. Alors, petit à petit, prenant sur les marécages qu'ils asséchèrent, ils modelèrent leurs fermes, avec leurs potagers, vergers et vignobles.
Cette chronique familiale, rapportée dès le début par Emmanuel, un adolescent de dix-sept ans, est aussi le rappel de quelques dates clés, repères nécessaires pour mieux comprendre notre passé.
Natif de la province d'Oran, en Algérie, Jean-Louis Lorenzo est un homme de radio et de télévision. Entré à l'ORTF Nancy en 1966, il a ensuite exercé son métier de journaliste en Afrique de l'Est, mais aussi en Amérique latine et dans l'océan Indien. À Bordeaux, il a longtemps occupé le poste de rédacteur en chef de la station France Bleu Gironde.
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