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À cinquante ans, John Duxbury est secrètement déçu par son existence. Son travail est devenu une routine, son mariage sombre dans la grisaille, il ne sait plus comment être heureux.
Bientôt, c'est un drame qui s'abat sur lui. Alors qu'il est en vacances avec sa femme, Maude, celle-ci fait une chute mortelle. Quelques temps plus tard, un homme se présente au commissariat. Il a été témoin des faits et prétend que c'est John qui a poussé sa femme dans le vide. L'inspecteur Harker, chargé de l'enquête, s'engage à corps perdu dans la recherche de la vérité, jusqu'à l'ultime face-à-face.
Pourquoi ce formidable roman publié en 1984, n'a-t-il jamais été traduit en français ? C'est incompréhensible. Ce qu'on comprend aisément, en revanche, c'est la raison pour laquelle il a émerveillé Simenon. On ne peut en effet s'empêcher à la lecture de penser aux grands chefs-d'oeuvre du maître.
A cinquante ans, John Duxbury devrait être un homme heureux. A la tête d'une petite imprimerie en pleine expansion, il possède une vaste demeure, est marié à une femme qu'il aime et est père d'un fils dont il est très fier. Alors pourquoi éprouve-t-il le besoin de coucher ses états d'âme sur le papier ? Pourquoi garder une trace écrite de cette vie tranquille, sans heurts ni coups d'éclat ? Pour raconter, expliquer à son fils Harry ce que personne ne voit derrière la façade de son mariage paisible. Car si John Duxbury a l'impression d'avoir raté sa vie, c'est à cause de Maude. En vieillissant, sa femme est devenue amère, aigrie, acariâtre, dominatrice et John supporte tout en silence, par respect des liens du mariage, par souci des apparences. Jusqu'à quand ? Il ne le saura jamais...Alors que le couple profite d'un week-end en bord de mer, Maude tombe d'une falaise et se tue. Un terrible accident, un drame atroce pour les Duxbury, père et fils, qui pleurent une épouse et une mère. Sous le choc mais enfin libéré du despote qui régissait ses moindres faits et gestes, John croit pouvoir profiter de sa liberté retrouvée, mais c'est sans compter avec le témoignage des Foster. Ils observaient les oiseaux au moment de la chute fatale et si madame n'a rien vu, monsieur est sûr et certain d'avoir vu John pousser Maude dans le vide. La police, qui avait conclut à un accident, rouvre l'enquête et c'est l'inspecteur Harker qui est en charge de faire la lumière sur cette affaire où la parole de l'un s'oppose à la parole de l'autre.
Attention coup de cœur ! Alors que le roman commence tranquillement avec les tourments d'un quinqua malheureux en ménage, très vite l'histoire tourne au drame tortueux où mensonges, manipulations, secrets et turpitudes viennent bousculer, interroger et perdre le lecteur. Grâce à une construction inventive, John Wainwright parvient à bousculer nos convictions et nous faire douter de tout et de tous. John Duxbury a-t-il poussé Maude ou est-il la victime d'un faux témoin menteur, malintentionné et revanchard ? Etait-il vraiment sous la coupe d'une femme castratrice ? Son journal est-il la stricte relation des faits ou un tissu de mensonges visant à le disculper ?
Les réponses et la vérité crue viendront d'un policier obstiné et fin observateur de ses contemporains. Grâce à son travail de fourmi, l'inspecteur Harker viendra à bout des énigmes et des tentatives de dissimulation. Avec lui, pas de faux-semblants, pas de souci des apparences. Il débusque les failles, il fouille l'intimité, il bouscule la respectabilité.
Pour savoir si Maude a glissé, il faudra lire jusqu'au bout ce petit chef-d'oeuvre de la littérature policière qui date de 1984 mais n'a pas pris une ride. Du beau travail !
Un vrai roman policier ! Ce n’est pas un hasard si George Simenon avait repéré le petit chef d’œuvre de John Wainwright. Comme chez le maître du genre, on y retrouve le même sens de l’intrigue mais surtout, la capacité à faire d’une enquête policière le prétexte à la satire sociale. Car au-delà du crime présumé, « Une confession » est le récit d’un bonheur conjugal en chute libre (j’adore cette citation tirée du film Love Story « L’amour, c’est ne jamais avoir à dire qu’on est désolé »), la critique en règle de l’hypocrisie bourgeoise, la mise en évidence du plus grand des maux contemporains : le jugement hâtif des apparences. Pas besoin d’être trash pour impressionner son lecteur. En cela, le livre de Wainwright est aussi un croche-pied involontaire à tous les thrillers de notre époque, « du porno soft et sanglant débité par un quelconque idiot à l’imagination débridée » (p202). Dans ce roman, il y a d’abord les faits : une femme, partie en ballade avec son mari, qui tombe d’une falaise et se tue sur les rochers. L’auteur nous place en spectateur privilégié d’une confrontation des points de vue, ceux du mari, du fils, du témoin et de l’inspecteur chargé de l’enquête. Ce n’est que dans les toutes dernières pages que la vérité est enfin dévoilée : du grand art, à l’ancienne. En fait, ce roman offre un exemple édifiant de construction d’un roman policier : on prend un drame intime (somme toute assez banal), on le détricote, on sème les indices, on trace les fausses pistes, on complexifie les évidences, on installe les pièges… Le tableau lisse et vernis devient une troublante mosaïque. Wainwright aime passionnément ses personnages, sans favoritisme ou manichéisme. Il en distille finement la psychologie, adresse au passage ce message au lecteur : ne juge pas trop vite, tu pourrais être l’un d’entre eux, ne te reconnais-tu pas dans leurs faiblesses ? Merci à @sonatineeditions d’avoir ressorti ce bijou des placards.
Voilà un roman policier comme je n'en avait pas lu depuis longtemps! Ici l'histoire se met en place lentement, le temps qu'il faut pour dresser un premier portrait des personnages de John et Maude Duxburry, couple aisé de quinquagénaires dont le mariage vire à l'aigre, et de poser le décor et l'ambiance dans lesquels ils évoluent, lui patron prospère et réservé, elle dominante et sur d'elle. Vient seulement ensuite le drame, la chute mortelle de Maude lors de vacances et l'entrée en scène de l'inspecteur Harker, qui va enquêter pour déterminer si il s'agit réellement d'un accident ou comme l'affirme un témoin, d'un meurtre. Pas de révélations fracassantes à chaque fin de chapitre, pas de scènes d'action haletantes ou ultra-violentes c'est un roman policier "à l'ancienne" où les témoignages s'engrangent pour dessiner la personnalité et le caractère des personnes impliquées dans l'affaire. L'histoire est lente, elle prend son temps mais il n'y a pas de longueur, on doute, on est convaincu et puis on doute encore. Et puis arrive le final! Et quel final! Énorme! Une belle découverte.
Non mais quel pied!
Ce roman est un petit bijou du genre.
John Duxbury est un entrepreneur prospère possédant une imprimerie. Patron aimable, payant bien ses employés, père d'un fils avec qui il travaille et à qui il compte bien transmettre l'entreprise familiale, il semble être heureux. Semble... Car son couple, lui, sous des apparences de "je vais bien, tout va bien", bat de l'aile depuis plusieurs années. Même s'il aime sa femme, il est bien forcé d'admettre que leur union n'est plus qu'un simulacre de mariage. Il faut dire aussi que madame n'est pas des plus faciles à vivre.
John Duxbury tient un journal où il raconte ses tracas, petits ou grands, journal qu'il destine à son fils, un jour, lorsqu'il ne sera plus.
Une journée de décembre, sa femme, avec laquelle il était parti en vacances, fait une chute mortelle. On conclut à l'accident. Sauf que quelques jours plus tard, un témoin se fait connaître et affirme que feue madame Duxbury a été poussée par son mari. Pour Harry Harker, inspecteur de police de son état, il n'en faut pas davantage pour aller fouiner dans la vie on ne peut plus tranquille de ce John Duxbury au-dessus de tous soupçons...
Prenez un suspect charmant ainsi qu'un témoin oculaire peu fiable et pas très sympathique, ajoutez-y un inspecteur malicieux et vous obtiendrez cet excellent roman qui m'a fait penser, dans une certaine mesure, au roman Les Apparences de Gillian Flynn.
Et le final, le final...
Alors, oui, comme beaucoup, je me demande pourquoi ce roman, publié en 1984, n'a pas été traduit en France avant 2019, cela ne peut être qu'un oubli.
Personnellement, j'en suis ravie, sinon je serais certainement passée à côté.
A lire, sans modération
oilà un ouvrage qui avait échappé aux grandes maisons d’édition ; mais pas à l’immense Simenon qui l’avait lu en son temps en anglais. Les éditions Sonatine vienne de réparer ce malheureux raté.
C’est pourtant une histoire simple, banale. Un chef d’entreprise fondu de travail, qui vit depuis des lustres aux côté d’une femme devenue transparente. Un mariage de façade, d’habitudes, de non-dits. Personne n’a plus rien à se dire, mais on reste ensemble parce que c’est ainsi.
Et parce qu’un jour, le fils du couple qui un jour prendra la succession du père au sein de l’entreprise, incite ses parents à prendre quelques jours de repos, ces derniers s’octroient donc une halte dans un très bel hôtel sur la côte anglaise.
Un faux pas plus tard, et c’est le drame ; Madame chute et meurt ; l’accident banal…oui, mais….
Voilà un roman noir anglais jusqu’à la dernière ligne. Tout n’est que flegme organisation et méthode. Un roman d’atmosphère qui aurait pu lasser, mais qui au contraire s’avère très intelligent dans sa construction.
Quatorze parties le constituent ; parties de longueurs inégales et de formes différentes. L’auteur multiplie les points de vue, et décuple donc l’intérêt du lecteur qui de fait ne s’ennuie jamais.
La forme compense à merveille une atmosphère typique de roman anglais beaucoup plus axé sur la psychologie des personnages que sur l’action.
John Wainwright , par l’intermédiaire de Harry Harker, le policier enquêteur, explore le couple dans son intimité, et dans la société anglaise des années 80.C’est avec un certain délice que l’on se replonge dans une époque que les moins de vingt ans pourraient qualifier de moyen-âge tant les moyens de communication ou techniques d’investigation étaient rudimentaires .
Tout cela donne un côté décalé et désuet à ce roman plein de charme.
Il fallait la force de conviction de Poirette (redoutable ce Monsieur, vous dis-je ) pour m’orienter vers cet ouvrage, moi qui aime plus l’action que l’atmosphère.
Attention, pépite livresque !
Publié en VO en 1984, il aura fallu attendre 35 ans pour que ce polar soit traduit et enfin publié en France.
J. Wainwright est pourtant loin d’être un auteur inconnu.
Il suffit de jeter un œil sur sa bibliographie pour constater la longue liste de ses œuvres, parmi lesquelles se trouve celui dont l’adaptation cinématographique a donné le génialissime et incontournable « Garde à Vue ».
Vu par de nombreuses générations, il fait partie de ces classiques du genre qui, par leurs qualités et les thèmes abordés, sont indémodables.
Avec Une Confession nous retrouvons toute la richesse du talent de l’auteur.
John Duxbury est un homme malheureux.
Propriétaire d’une société florissante, père d’un garçon intelligent et honnête, et marié à Maude, son grand amour de jeunesse, tout semble pourtant lui sourire.
Hélas les années ont érodé son mariage et il peine à reconnaître en Maude l’amour de sa vie tant elle est devenue insupportable.
Le seule bouffée d’oxygène de cet homme faible et respectueux à l’extrême des convenances, tient dans le journal intime qu’il écrit en secret à son fils dans l’espoir que celui-ci le lise après sa mort.
Jusqu’au jour où Maude meurt en chutant d’une falaise lors d’une promenade.
Accident ? Meurtre ?
Pour l’inspecteur Harker il ne fait aucun doute que John a tué sa femme.
Et pour le prouver il est prêt à aller très loin. Au risque de franchir la ligne jaune...
L’auteur nous place tour à tour en lecteur du journal de John, et en spectateur de l’enquête de Harker, nous dévoilant des pans de leur personnalité, jusqu’à un final splendide où chaque question trouvera sa réponse.
Ce roman noir est superbe.
Le style est élégant tout en restant simple.
De cette élégance propre au romans des années 70 et 80.
Ici toute l’attention est mise sur les personnages, leur psychologie et leurs contradictions.
Chaque personnalité est du sur-mesure et les faces cachées se dévoilent doucement mais sûrement.
Un roman policier d’ambiance, servi par une plume riche et ciselée, qui nous plonge dans une intrigue à la tension constante.
Et une confrontation finale tient toutes ses promesses.
Une lecture à découvrir et à savourer sans attendre.
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