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À tout juste 25 ans, Camille tombe enceinte. Alors que son amant claque la porte, elle décide de garder l'enfant malgré tout.
Loin de se douter des difficultés qui l'attendent, elle entame un parcours du combattant vers la maternité. Faire accepter son choix à ses parents, assimiler les changements de son corps et affronter le regard des autres, entre doutes et peurs, le chemin de cette future mère célibataire s'annonce complexe. Et sans garantie de trouver, au bout du compte, la certitude d'avoir fait ou pas, le bon choix.
Une vraie énergie et beaucoup d'allant.
Olivia de Lamberterie - ELLE C'est tendre et piquant.
Marie France
Voici un petit roman qui provoque bien des émotions !
L'écriture à la première personne amène inévitablement la lectrice à s'identifier à cette jeune femme qui se retrouve enceinte malgré elle. Elle la suit dans son voyage tumultueux à travers ses prises de décision : s'en débarrasser (pilule du lendemain), l'injonction du géniteur à procéder à un avortement, puis le questionnement, le doute, le choix qui étouffe, qui pèse, qui impose. On a toutes vécu une situation où l'on aurait aimé qu'il n'y ait pas de choix possible, où une seule direction aurait pu être suivie. On dit souvent que choisir, c'est renoncer. Camille doit donc soit renoncer à sa vie actuelle, ainsi qu'à l'idée de rencontrer un jour un homme avec qui elle vivra une véritable histoire d'amour et fondera une famille, soit à son bébé qui débarque sans s'annoncer.
On a la nausée avec elle, on doute avec elle, on se demande ce qu'on ferait à sa place, on se sent mal...
Puis la décision est prise, et c'est le soulagement. Libérée d'un poids, l'auteure lâche du lest et nous emmène avec elle dans son ascension vers le bonheur. Ses pensées quotidiennes, les rendez-vous qui jalonnent le parcours de la grossesse, les changements de son corps et de sa vie sont dépeints par diverses touches de couleurs jetées sur la toile. Les petites phrases assassines, les plaisanteries, les réflexions piquent, amusent et donnent de la profondeur au récit.
On s'esclaffe au détour d'une phrase, on a la larme à l'oeil devant une image touchante...
A ne pas manquer !
Chaleureux, tendre, une belle approche de la maternité pleine de sensibilité et de fraicheur
Je l'ai trouvé "goûteux", empreint de poésie, juste, sobre et prenant. L'auteur a un talent pour jouer sur les mots, les expressions, les décomposer et en rire - ou en pleurer. ("J'ai "fait" une grossesse à ma mère", dit-elle par exemple).
C'est donc l'histoire toute simple de la grossesse surprise de Camille, jeune femme célibataire vivant à Paris.
On suit son monologue intérieur - le garder ou pas? - puis la suite une fois sa décision prise, et on effleure ses relations amicales, la constellation familiale, les visites médicales.
Pas mélo pour un sou ni ennuyeux une seule seconde, ni trop court ni trop long. Je l'ai refermé avec un sentiment d'accomplissement.
Il s'agit là d'un premier roman construit comme un journal ou plutôt comme un blog car Camille Anseaume est blogueuse et son blog "Café de filles" rencontre un franc succès.
Ce récit est une succession de petits "billets", de réflexions instantanées, d'impressions tantôt drôles, tantôt tendres, tantôt cyniques décrites avec beaucoup de justesse, un style de narration qui a plus à voir avec l'expression blog qu'avec le roman bien construit. Des phrases courtes et percutantes, des mots chocs, qui m'ont déroutée au début, un peu irritée même, puis je me suis laissé envahir par l'émotion car impossible d'échapper à l'identification. Même si on a vécu une grossesse dans un contexte différent, on se reconnaît.
Camille a précisé lors d'une interview qu'elle s'était largement inspirée de sa grossesse mais que ce n'est pas un roman autobiographique, ce qui me réjouit car j'ai détesté le personnage de la mère de la narratrice.
Un petit livre qui fait parler de lui, qui se lit en quelques heures, et qu'on termine avec un sourire béat.
J’ai téléchargé ce livre sur ma liseuse après en avoir lu de belles critiques sur différents blogs. C’est un livre que j’ai adoré : le thème, le style, l’écriture…tout est superbe ! Une jeune femme, sans attaches, sans situation professionnelle stable, découvre un jour qu’elle est enceinte : elle connaît le père mais n’envisage pas de « faire sa vie » avec lui ! se pose alors la question de garder ou non ce bébé qui s’annonce « au mauvais moment » ! Les sentiments contradictoires, les « pressions » de l’entourage, la raison contre le cœur, l’intime conviction contre la sagesse….Elle décrit si bien le temps suspendu dans l’attente de la décision qu’elle peine tant à prendre. Contre l’avis quasi général, elle décide de garder ce bébé et on suit alors sa grossesse, ses états d’âme, ses réflexions sur cette situation de « future mère célibataire ».
Elle écrit en peu de mots des phrases à a fois percutantes et pleines de sensibilité ! Quelle sincérité !
C’est un gros coup de cœur pour cette auteure et ce livre.
"J'étais pleine d'un vide au milieu duquel nageait l'infiniment petit".
Un tout petit rien raconte l'histoire d'une jeune adulte qui se retrouve enceinte par accident. Tout le roman est une affaire de doute mais on sent vite que, pour la narratrice, douter c'est savoir mais ne pas s'avouer (je ne sais pas si c'est très clair), et douter, c'est aussi avoir deux voix alors qu'elle se retrouve seule (son copain la quitte au moment où il apprend qu'elle est enceinte, ses parents ne la suivent pas dans ses décisions, ses amis ne savent pas comment réagir).
C'est un roman très personnel, on sent vite que c'est du vécu pour l'auteure. Cependant, je trouve que le lecteur n'est pas placé en position de voyeur ce qui aurait pu être le risque. Je serais curieux d'en lire une suite en tout cas.
Un tout petit rien, c’est l’histoire d’une grossesse non désirée, à 25 ans de la narratrice et auteure, avec un père fréquenté occasionnellement qui disparaît immédiatement, des (grands-)parents qui s’effondrent à l’annonce et craignent pour l’ « équilibre général de la famille » (dans laquelle chaque membre est majeur… et… vit sa vie), les copines qui oscillent entre félicitations, soutien et angoisse pour la narratrice et un tiers du livre (NB : 1/3 du livre = 1/3 de la grossesse = délai pour décider d’un IVG) dédié aux tergiversations : le garder, ne pas le garder ?
Après une superbe ouverture sur ce que c’est de devenir mère quand on ne le cherchait pas, par opposition au fameux désir de maternité dont on nous rebat les oreilles, le roman vire aux séquences blog sur la grossesse et son univers. Tout y passe : la découverte, le test, la confirmation, la séparation, le premier rendez-vous chez le gynéco, la prise d’information sur l’IVG, l’annonce aux copines, aux proches, aux parents, leurs réactions difficiles, la prise de décision un beau matin de finalement le garder, l’évolution du corps, la paix avec soi-même une fois la décision prise, les interrogations sur cette future vie à deux et pas à trois, les bouleversements matériels etc... Plus surprenant : une bonne partie du livre pose - du haut des 25 ans de la narratrice - la question quelque peu inattendue de la relation aux parents et à leur autorité: la douleur, même une fois majeure, de devoir faire ses choix sans eux, de choisir « un » cours pour sa vie personnelle qui ne recueille pas nécessairement l’assentiment parental. Une collision quelque peu surprenante entre le choix intime d’une femme, et l’angoisse de petite fille de déplaire à papa et maman…
Du coup, il en ressort un livre certes personnel, mais un peu superficiel sur un beau thème, une collection de billets d’humeur et de réflexions sur un changement de taille dans une vie, sans vraie colonne vertébrale en dehors du déroulé chronologique des neuf mois. On pense à Un heureux événement d’Eliette Abécassis, qui lui, prend à rebours l’expression galvaudée pour montrer le séisme que constitue dans une vie de couple, l’éclosion d’une troisième vie et projette le scénario cauchemardesque mais cathartique de ce que peuvent être parfois une grossesse et une naissance : la destruction d’un équilibre, la fin d’une relation.
Et c’est un peu ce qui manque à ce « tout petit rien » : l’exploration de ce qu’est la maternité, c’est à dire un choix intime, qui n’appartient qu’à la femme, légitime en dépit de tout calcul rationnel, économique, familial, financier et professionnel.
En dépit de beaux passages qui sonnent parfois très juste, on aurait souhaité davantage d’épaisseur littéraire plutôt que l’aspect témoignage et journal de bord, favorisé par des chapitres courts, des « posts » plus proches de la communication blog que du roman ou de la nouvelle. Dommage.
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