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Zakia et Ali ont grandi dans deux fermes de la province de Bâmiyân en Afghanistan. Ils ont 18 et 20 ans et sont amoureux. Qu'il soit un Hazara, tribu chiite, et qu'elle appartienne à la tribu sunnite des Tadjiks, peu importe.
Les familles sont contre mais Zakia s'enfuit et rejoint un refuge pour femmes. Elle s'en évade pour rejoindre Ali, poursuivie par sa famille bien résolue à laver son honneur par le sang. Commence une course poursuite à travers les montagnes, puis à Kaboul, en passant par le Tadjikistan.
Les épreuves s'accumulent : Zakia tombe enceinte, son père et ses frères les menacent de mort, Ali est capturé à Kaboul, le procès...
Le journaliste Rod Nordland relate leur histoire dans les colonnes du New York Times et mobilise l'attention de personnalités - dont l'avocate de WAW, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies Samantha Power ou encore John Kerry.
Une histoire d'amour, une histoire sur les droits des femmes, mais également une histoire sur la résistance d'une partie de cette nouvelle génération contre les traditions afghanes et la loi islamique.
En mai 2017, lorsque notre cher réseau de lecteurs a organisé son opération masse critique, mon choix s'est rapidement porté sur « Un amour interdit » de Rod Nordland.
J'admets avoir opté pour cet ouvrage car l'Amour avec un A majuscule entre deux jeunes afghans dans une société patriarcale habituée aux mariages arrangés, était un thème qui me motivait et piquait, si j'ose m'exprimer ainsi, ma curiosité.
Le fait que ce soit une histoire vraie a été aussi important puisque je suis friande de ce genre d'écrit.
L'auteur, journaliste au New York Times, relate consciencieusement l'odyssée d'Ali et Zakia, devenus les « Roméo et Juliette » d'Afghanistan en défiant la culture et la religion par amour.
Mais qui sont ces jeunes amants et que leur est-il arrivé, au point de nécessiter l'écriture d'un livre ?
« Lui », il se prénomme Ali, âgé de vingt-un ans, il est chiite, d'ethnie Hazara.
« Elle », c'est Zakia. Dix-huit ans à peine, de confession sunnite, ethniquement tadjike.
Leur tort ? S'aimer alors que leur amour est impossible puisqu'ils sont d'origines opposées, aliénées par des siècles de conflits et de haine.
Ils ont grandi dans la province de Bâmiyân, en Afghanistan. Ont passé leur enfance, côte à côte, en travaillant dans des champs mitoyens, ont appris à se connaitre, avant de tomber amoureux alors que tout s'y oppose : la religion, la loi, les traditions, leurs entourages respectifs.
On plonge dans ce qui est emblématique des interdits qui pèsent sur la jeunesse, sur les relations amoureuses dans cette partie du monde.
Au fil des pages, on suit leur fuite, leur emprisonnement, les menaces de mort qui se terminent par un exil aux Etats-Unis…
Comme vous le constaterez en me lisant, ma note est de deux étoiles et demi seulement.
Pourquoi ?
Parce ce bien que ce bouquin raconte le périple triomphant de deux jeunes afghans amoureux qui ont défié leurs familles (plus précisément celle de mademoiselle) et échappé à un meurtre d'honneur, j'ai trouvé ce récit déprimant.
La culture afghane est si différente de la nôtre et tellement imprégnée de l'importance de l'honneur, que j'ai du mal à entrevoir du changement, en particulier pour la gente féminine.
Je respecte énormément la diversité des peuples, des traditions, mais j'avoue que des progrès me semblent nécessaires avant que je ne regarde avantageusement cette culture. Lorsque des pratiques comme la lapidation publique, les viols légalisés, les mariages d'enfants ou encore la normalisation de la femme comme propriété exclusive de son père, de son mari, de ses frères sont autant enracinées, je ne crois pas à de prochaines améliorations.
Cet avis, n'engage que moi, bien évidemment.
Certains passages sont longs et répétitifs. J'ai eu l'impression de lire la même chose. A savoir, que nos deux protagonistes se déplacent, se cachent, demandent de l'argent, déménagent, s'isolent, redemandent une aide financière, et ainsi de suite…
Même si j'ai été désolée pour eux, que j'ai admiré leur courage, J'avais envie, par moment, de les secouer. Je suppliais Ali, particulièrement, de suivre ou tout du moins d'écouter les conseils avisés des personnes leur venant en aide.
Je lui ai reproché quelquefois de vouloir garder une certaine emprise sur sa femme, de décider pour elle. Alors, que c'est justement le refus de ces moeurs qui les a obligés à fuguer.
Le chemin est encore long...
Cela dit, cette oeuvre a le mérite d'exister et de lever le voile sur ceux que sont les crimes d'honneur.
Je pense que le chroniqueur dépeint admirablement l'Afghanistan en particulier les zones rurales.
Le nombre important de personnages n'est pas rédhibitoire à une bonne compréhension.
L'écriture est assez aisée, à la portée de tous malgré la complexité des noms afghans.
Pour conclure, je dirai que c'est néanmoins une lecture intéressante qui nous permet d'avoir une idée des coutumes de ce pays d'Asie centrale.
Il nous offre également un formidable témoignage sur les droits des femmes et la résistance de la génération actuelle aux traditions et à la loi islamique dite Charia.
A entreprendre pour quiconque veut s'instruire sur cette région et comprendre pourquoi et comment des contraintes patriarcales imposées à une frange de la population peuvent mobiliser tant de monde contre elles.
Je recommande aussi pour ceux ou celles qui apprécient la catégorie sciences humaines, faits de société.
Je remercie les éditions Tallandier pour l'envoi de ce bouquin et je saisis l'occasion pour exprimer ma gratitude à Babelio, pour la tenue de ce concours des plus sympathiques.
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