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Umami donne voix aux habitants d'un lotissement de Mexico, que la disparition d'une petite fille renvoie à leurs propres blessures et au passé qui les hante. C'est Ana, sa grande soeur, qui mène la danse : elle voudrait vivre mais la peine des adultes, l'ennui d'un été et son propre chagrin l'en empêchent. Elle décide de se lancer corps et âme dans un projet audacieux : planter dans l'arrière-cour de sa maison une milpa , le champ de maïs traditionnel des communautés indiennes du Mexique. La jeune adolescente invite les habitants à démêler leur douloureux passé. Les questions se bousculent, les souvenirs et les émotions fusent avec poésie : à l'instar des saveurs élémentaires qui donnent leur nom à chacune des maisons - sucré, salé, amer, acide, umami - l'auteur joue de la gamme des sentiments humains et donne corps à toute leur complexité.
Un premier roman choral, loin des clichés sur le Mexique, de sa violence endémique et de ses problèmes de corruption. Émouvant sans jamais être sentimental, empreint d'une douce mélancolie mais aussi d'une véritable drôlerie, Umami traite avec beaucoup d'originalité la perte de soi et des autres, l'impossible deuil, la vie qui va.
Ne connaissant ni cette auteure, ni la signification du titre, je me suis donc avancé les yeux fermés vers ce livre. Dans un coin du Mexique, l’auteur nous propose un éventail de portraits assez variés. Ils vivent tous dans une communauté de quelques maisons. Ils ont un quotidien différent, des histoires différentes, des caractères différents mais représentent un tout, par le point commun qui les unit: le vide. Chaque acteur de cette micro société côtoie le vide d’une manière ou d’une autre. Qu’ils soient en deuil suite au décès d’une femme ou d’une enfant ou qu’ils subissent simplement l’éloignement d’un proche, leurs destinées sont marquées par la trace qu’ont laissée les disparus. Par leur tristesse permanente, les personnages en deviennent assez attachants et on se lie à eux au fil du texte, plein de tendresse et d’amour.
De plus, grâce à ce récit, je connais dorénavant la définition du mot « Umami » que je n’avais jamais croisé, même dans mes plus lointains voyages littéraires. Je ne veux pas vous en dire trop, vous découvrirez par vous-même cette saveur gastronomique, très présente dans cette partie du monde.
Vous avez donc compris que c’est un roman qui dégage une bonne dose d’humanité qui fait du bien. Seulement il pâtit de plusieurs imperfections, détériorant un peu mon impression globale. Tout d’abord le début du livre a été très compliqué pour moi, tant je l’ai trouvé confus et difficilement compréhensif. Néanmoins, une fois passées ces quelques pages, je suis quand même entré dans l’histoire. Ensuite, chaque personnage raconte sa vie comme dans sa tête. Il ou elle passe d’une idée à une autre sans véritable logique et cela rend la lecture un peu hachée et déstabilisante. Heureusement certains chapitres sont linéaires et stables dans les idées et ce sont d’ailleurs les meilleurs passages. Et pour conclure, la chute du roman est plutôt abrupte et m’a laissé sur ma faim.
En résumé, « Umami » n’imprimera pas ma mémoire. Ce fut un bon moment de lecture sur les relations humaines dans ce pays mais parfois trop difficile à suivre pour faire partie de mes préférés.
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