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Issu de l'un des plus anciennes familles d'aristocrates allemands, von Gersdorff est officier dans la Wehrmacht. Après avoir pris part en 1939 à la campagne de Pologne, il demande et obtient sa mutation au groupe d'armées Centre pour l'opération Barbarossa lors de l'invasion de l'URSS. Son objectif : accéder au cercle des conspirateurs qui s'était formé autour de la personne d'Henning von Tresckow pour tuer Hitler. Peu après la vaine tentative de celui-ci au moyen d'une bombe dissimulée dans son avion, il se résout à commettre un attentat-suicide contre Hitler.
Le 21 mars 1943, Hitler inaugurait une exposition à l'Arsenal de Berlin. Gersdorff, détaché comme expert de l'exposition, décide d'en profiter pour se sacrifier en faisant sauter Hitler et les autres dirigeants nazis présents (Göring, Himmler, Keitel) au moyen de deux mines qu'il gardait dans les poches de son manteau. Alors qu'il avait déjà déclenché le minuteur, Hitler visita l'exposition au pas de course et sa présence fut plus courte que prévue. Gersdorff n'avait plus d'autre choix que de désamorcer le détonateur. Contrairement à celle de Von Stauffenberg, cette tentative est restée méconnue. Pourtant, elle fut d'autant plus décisive que Gersdorff garda l'explosif et le détonateur et ce sont ceux-ci qu'utilisa Stauffenberg. N'ayant jamais été dénoncé, il put éviter l'emprisonnement et le jugement et fut ainsi l'un des rares membres de la Wehrmacht ayant activement résisté contre la dictature national-socialiste à survivre à la guerre. Après cette tentative, il partit se faire oublier sur le front de l'est où il découvrit en avril 1943 accidentellement l'horreur de Katyn, ces fosses communes de milliers d'officiers polonais exécutés par les unités soviétiques du NKVD en 1940. En 1944, il est muté en France sur le Mur de l'Atlantique et est fait prisonnier l'année suivante par les Américains.
On connait bien l'attentat de juillet 1944 au quartier-général d'Hitler. de même le nom d'August von Kageneck évoque pour les lecteurs français des relations parfois difficiles entre quelques officiers allemands et le régime nazi. Aujourd'hui, Jean-Louis Thieriot, avocat et historien auteur de plusieurs ouvrages sur la Seconde guerre mondiale à travers le prisme de l'action allemande, publie aux éditions Tallandier, Tuer Hitler, récit et mémoires de Rudolph-Christoph von Gersdorff, l'un héros les moins connu de la résistance allemande contre le IIIe Reich.
Gersdorff est l'un des rares survivants d'un petit groupe d'officiers de l'état-major du groupe d'armées Centre, qui, emmenés par Henning von Vresckow, vont tenter à trois reprises d'assassiner Hitler en 1942-1943. Les mémoires de Gersdorff ont été publiées en Allemagne en 1976, sous le titre Soldat im Untergang, littéralement « Un soldat au crépuscule ». Malgré la rareté d'un tel témoignage, les acteurs engagés de la résistance militaire (par ailleurs peu nombreux) soit n'ont pas survécu, soit sont demeurés longtemps méconnus, elles devront attendre jusqu'à ce jours pour être finalement traduites en français et offertes au public.
Issu d'une très ancienne famille de l'aristocratie allemande, Rudolph-Christoph von Gersdorff raconte dans cet ouvrage son passé d'officier dans la Wehrmacht. L'auteur amorce son histoire par le récit de sa vie familiale et de son éducation, point d'origine d'une droiture morale implacable et d'un sens de la patrie particulièrement poussé. A la suite de sa participation à la campagne de Pologne en 1939, il demande sa mutation à l'état-major du Centre, où il est conforté dans sa volonté de participer aux cercles de conspirateurs formés autour du personnage de Henning von Tresckow. Soldat allemand de plus en plus engagé au sein de l'opposition au régime nazi, il participe à de vaines tentatives d'assassinat jusqu'à se préparer lui-même à mourir, sans succès, lors d'un attentat suicide le 21 mars 1943. A la suite de cet échec méconnu, il part pour le front de l'Est et découvre la réalité des horreurs des fosses communes laissées par les officiers soviétiques à Katyn en avril 1943, mais aussi les drames et crimes qui surviennent sur ce front. A nouveau muté, il est finalement fait prisonnier en 1944 sur le front de l'Atlantique par les Américains. Considéré comme un traitre, il paiera toute sa vie le coût de ses inébranlables positions morales, et l'armée allemande refusera sa réintégration après les évènements, malgré sa compétence reconnue et ses nombreuses décorations.
Cet ouvrage est un hommage émouvant à la bravoure des hommes ayant tenté de défendre leur pays contre les excès d'un chef de guerre fanatique et les crimes de l'antisémitisme. Les mémoires de Gersdorff dévoilent un aspect encore mal connu en France de l'histoire de la Seconde guerre mondiale, grâce à un récit exceptionnel et un texte riche, agrémenté de souvenirs et d'impressions personnelles pertinentes. Ce récit passionnant plongera les amateurs de récits historiques exprimés à la première personne dans l'atmosphère de la Wehrmacht et de ses cercles les plus restreints, au coeur des complots les plus méconnus de la Seconde guerre mondiale.
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