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C'est l'histoire des meilleurs moments de l'amour : ils se rencontrent, se regardent, se parlent des nuits entières, s'aiment sans cesse. il la peint, elle s'amuse à être peinte.et après ?Véritable portrait d'un couple contemporain, cet album traverse les questions éternelles de l'amour et les éternelles questions de son auteur : l'art, la religion, l'amitié. Le mot de l'auteur :« C'est si fréquent, de traverser sans trembler de vrais drames de vie, et d'être fichu par terre par une bête histoire d'amour. D'une façon ou d'une autre, cet album de bandes dessinées essaie de trouver comment on s'en remet, comment on retrouve le sourire. » BD Ado-Adultes
Moi qui m’attendais à adorer cette BD de par son bref résumé et évidemment son auteur, je ne peux pas cacher que j’ai été fort déçue…
Il m’est même difficile de faire un résumé de l’histoire tellement j’ai l’impression d’être passée à côté et de ne pas bien comprendre ce que raconte vraiment ce livre.
Pour commencer, le schéma narratif est très décousu et pas facile à suivre.
Je n’ai pas ressenti de passion dans l’histoire de ce couple, par conséquent la rupture n’a aucune tension dramatique et semble arriver comme un cheveu sur la soupe.
J’ai eu la sensation que les personnages n’étaient pas assez creusés, ou du moins pas assez révélés au lecteur. On ne sait rien de leurs failles, de leurs contradictions… On ne voit que ce qu’ils veulent montrer.
La fin me semble comme le reste de l’histoire, linéaire… A moins peut-être d’y trouver une certaine interprétation, celle du cycle de la passion qui redémarre encore et encore comme un cercle vicieux.
Mais cette explication me semble un peu trop facile, et la passion n’est pour moi pas vraiment présente, comme je l’ai dit plus haut.
Auteur de talent au style inimitable, écrivain à la plume délicate, réalisateur accompli dont le dernier film, La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, se réapproprie avec grâce l’écriture psychologique de Sébastien Japrisot, c’est ainsi que l’on pourrait décrire Joann Sfar, artiste prolifique dont l’œuvre témoigne elle-même de la créativité de son auteur et qui mixe ouvrages pour le grand public et livres à l’accès un peu plus difficile, ardu sans être totalement hermétique. C’est dans cette seconde catégorie que se classe son dernier album, Tu n’as rien à craindre de moi, paru aux éditions Rue de Sèvres, qui retrace le quotidien d’un couple, tentant de conjuguer idéalisme et liberté.
Joann Sfar met en scène un homme du nom de Seabearstein et son amante, dont nous ne connaîtrons pas le véritable nom et que ce dernier appelle Mireille Darc. Seabearstein est un artiste-peintre de talent, vivant pour son art. Un art qui n’est pas loin de rappeler celui de Gustave Courbet quand Seabearstein doit exposer sa propre vision de « l’origine du monde » dans un musée. Mireille Darc est, quant à elle, une étudiante qui prépare sa thèse consacrée à l’épigraphie latine et qui divise son temps libre entre Seabearstein et sa meilleure amie, Protéine.
L’auteur opte pour une narration non-linéaire qui peut s’avérer déconcertante pour le lecteur : ce sont de courtes scènes sans liens entre elles, décortiquant le quotidien d’un couple, du premier repas avec la famille de l’un, en passant par le genre de conversation où l’on refait le monde avant de s’endormir, l’adoption d’un chat, des soirées entre amis, le tout entrecoupé par des scènes de sexe, où les deux protagonistes ne font plus qu’un, laissant les différences d’opinion, de jugement de côté. Lorsque Seabearstein décide de peindre Mireille Darc nue dans le cadre de cette fameuse exposition au musée surgissent alors les premières interrogations et les premiers doutes.
Le sujet véritable de la bande-dessinée apparaît alors en filigrane : le questionnement vis-à-vis de l’art, celui de Seabearstein et celui de l’auteur par la même occasion, et son rapport dans la vie quotidienne de l’artiste. Mireille Darc, obligée de composer avec cette passion quasi vitale de Seabearstein, décide de l’embraser à part entière, de devenir sa muse, non sans réticence : cette image idyllique du couple se craquelle peu à peu, pour dévoiler sa condition naturelle, faite de concessions et d’arrangements.
Le dessin de Sfar, si typique, parvient à saisir avec justesse cette image du couple, ainsi que cette passion qui dévore Seabearstein, qui devient alors le double de l’auteur. Tu n’as rien à craindre de moi est un album qui réunit les obsessions de Joann Sfar, déjà abordées dans son œuvre, nécessitant plusieurs lectures pour bien les appréhender mais n’en demeure pas moins singulier et original et qui fait ressentir au lecteur, une fois l’album refermé, le sentiment d’avoir assisté à une fantastique histoire d’amour.
Seaberstein est peintre et est amoureux d'une jeune femme moderne qui fait une thèse sur l'épigraphie latine. Ils sont collés l'un à l'autre la plupart du temps et le reste du temps ils le passent lui avec son meilleur ami et elle avec son amie paumée en amour qui porte le surnom de Protéines. Et leur activité favorite quand ils sont ensembles est de faire l'amour en discutant d'art et quand ils sont pas ensemble de parler d'amour avec leurs amis. L'amour a donc une place de choix dans la vie de tout les personnages même s'ils ne le vivent pas de la même manière. Ce qui nous renvoie à notre vision personnelle de l'amour, pour ce couple il passe par l'admiration réciproque et le goût de l'art, pour d'autres ça sera une passion commune, une vision de la vie identique, d'autres encore des valeurs non négociables... Il y a par conséquent autant de définition à l'amour que d'amoureux.
C'est un album surprenant, drôle et des personnages modernes, dans l'air du temps. Une proposition sur l'amour et l'art est très intéressante servie par les dessins de l'auteur dont on reconnaît le trait entre mille. J'ai bien aimé même si je l'ai trouvé assez décousu au début . Les cases se succèdent parfois nombreuses sur chaque page, parfois moins nombreuses, les couleurs sont tantôt sombres tantôt éclatantes. Réduire cet album au seul thème de l'amour et de l'art serait réducteur plusieurs autres thèmes sont là tel la religion (en particulière juive), la vodka, la famille, le sexe, la mort, la guerre ...
VERDICT
Pour tout les amoureux de l'amour et les amoureux de l'art ou tout simplement les fans de Joann Sfar qui retrouveront sa patte.
https://revezlivres.wordpress.com/2016/04/18/tu-nas-rien-a-craindre-de-moi-joann-sfar/
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