"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Martin Toppy est le fils d'un homme célèbre chez les gens du voyage et le père de mon enfant à naître. Il a dix-sept ans, j'en ai trente-trois. J'étais son professeur particulier. »C'est sur ces mots que s'ouvre le nouveau roman de Donal Ryan. Melody Shee est enceinte de douze semaines lorsqu'elle entreprend l'écriture d'un journal. Hantée par son mariage toxique avec un homme qui l'a quittée en apprenant la vérité sur l'enfant à naître, par le souvenir d'une mère inaccessible et de l'amie d'enfance qu'elle a trahie, Melody doit faire face seule à ses démons. Jusqu'à ce qu'une jeune femme énigmatique entre dans sa vie...
En donnant voix à Melody, Donal Ryan met à nu toute la complexité d'un être à travers le prisme d'une petite ville irlandaise. Ce troublant portrait de femme, qui doit son titre à un magnifique poème de William Butler Yeats, est un roman déchirant sur le mariage et l'adultère, la solitude et l'amitié.
Irlande,
Elle est mariée, a trente-trois ans et est enceinte de son élève, un garçon de dix-sept ans d'une famille des gens du voyage, à qui elle apprenait à lire et à écrire. Bref, une situation compliquée, guère réjouissante vu l'issue qu'elle prévoit et elle est seule.
Dans un long monologue intérieur, Melody nous ouvre son coeur, nous fait découvrir sa vie et ses ressentis à partir de la douzième semaine de sa grossesse. L'occasion aussi pour elle de faire l'autopsie de sa relation avec son mari Pat, qui du grand amour déviera à la haine, ou presque, sa relation avec son père, et régler ses comptes avec son passé.
Mais rien n'apaise Melody, qui ayant commis un acte instinctif et même abusif, pense que quelque chose ne tourne pas rond chez elle ("There's something very badly wrong with me"). Elle est pleine de rage envers elle-même et les autres, dont son mari et sa belle-mère ("I wish I could be normal, or dignified at least, and keep my madness to myself."), et comme la plupart des humains elle peine à contrôler ses instincts, ce qu'elle appelle une de ses anomalies. Et surtout ce qui se dégage de ce texte poignant c'est une grande solitude. Mari parti à l'annonce de la nouvelle, mère décédée, meilleure amie disparue à cause d'elle, seul un père aimant, qu'elle hésite à solliciter..... le réconfort, elle le cherche dans une jeune fille de dix-neuf ans, un peu médium, une autre de la communauté des gens du voyage, à qui elle apprend aussi à lire et à écrire.
Sombre et torturé et si bien écrit, un très beau récit qui me permet de découvrir Donal RYAN, écrivain Irlandais.
Au départ du livre, j’avoue avoir été dubitative puis je me suis laissé emporter par le long monologue de Melody, enceinte de 12 semaines. L’enfant n’est pas celui de son mari Pat, le couple se déchire depuis bien longtemps. A l’annonce de la vérité, le couple explose, « Nous avons laissé notre rage devenir cette chose vivante et folle ».
Mélody porte en elle de lourds secrets et une terrible culpabilité. L’enfant est celui d’un garçon de dix-sept ans membre de la communauté des gens du voyage à qui elle donnait des cours particuliers. Il lui revient aussi l’infamie d’avoir trahie une amie quelques années auparavant.
Elle vit les semaines de sa grossesse dans l’introspection comme une pénitence. Parviendra-elle- à avancer, à se pardonner ?
Melody est perdue et pourtant elle se prend d’amitié pour Mary, une jeune femme bannie par sa communauté des gens du voyage en raison de sa stérilité.
La vie, ses amours, ses ruptures, ses déceptions, ses trahisons, ses espoirs, cette quête permanente d’un sens, de soi et d’une forme de bonheur surtout lorsque celui-ci semble envolé à jamais sont portés par une écriture délicate et sensible.
J’ai vraiment découvert de très belles pages où la complexité de l’être humain affleure avec justesse.
J’ai particulièrement été touchée par le personnage du père de Mélody, aimant et patient, d’une très grande humanité.
Le final est troublant, émouvant et ouvre une porte vers l’avenir, la lumière.
J’avais déjà été séduite par Le cœur qui tourne, le premier roman de Donal Ryan. Tout ce que nous allons savoir confirme de manière sublime tout le talent de cet auteur irlandais.
Donal Ryan nous invite à plonger au cœur de l’intimité d’une femme, Melody Shee. Melody est une femme de trente-trois ans, mariée. Elle est enceinte. Enceinte d’un adolescent de dix-sept ans a qui elle donnait des leçons particulières.
Donal Ryan est décidément un auteur atypique. Son style, la poésie qui se dégage de ses romans et en même temps la violence et l’intensité des sentiments qu’il décrit constituent un univers très à part.
Le récit est écrit à la première personne, c’est Melody qui parle. Elle raconte, sans jamais chercher à éveiller la compassion, sans se trouver d’excuses pour les actes qu’elle a pu commettre. En parallèle, la jeune fille dont elle croise la route, Mary Crothery, semble appeler toute la sympathie du lecteur.
Le roman peut paraître sombre au premier abord, mais une certaine lumière s’en dégage, amenée notamment par la relation de Melody et de Mary.
Donal Ryan signe un roman puissant et magnifique sur l’amour, l’amitié, l’adultère, la trahison, la rédemption, la solitude, la fierté. C’est poignant et cela contient toute la vie et ses contradictions.
Un livre très original dans son contenu et aussi dans sa présentation , un livre qui va nous faire pénétrer dans le " moi profond " d'une jeune femme placée devant une dure réalité, la maternité. Bon , ceci mérite explication car , vraiment , dans la plupart des cas , la maternité est plutôt un grand bonheur....
Mélody , l'héroïne attend un bébé et nous la trouvons à sa douzième semaine de grossesse . Son mari , c'est Pat .Amour fou , passionné mais aussi violent , destructeur...Ce n'est pas le père . Non , le père, c'est Martin , un jeune homme à qui Mélody donne des cours . Martin fait partie de la grande famille des gens du voyage.
Pat abandonne Mélody qui veut mourir . Mais comment mourir quand la vie court en soi ? Des pensées négatives vont alors " envahir " Mélody. Autour d'elle vont apparaître des personnages plus ou moins sympathiques , plus ou moins déstabilisateurs .
Parmi eux , un personnage irradie par son charisme ,sa générosité, son amour.C'est son père, un homme dont l'attitude risque d'émouvoir les plus durs d'entre nous.
On va aussi survoler le mode de vie des gens du voyage et apprécier , surtout leur sens de l'honneur , un sens de l'honneur qui règle les conflits de " ce monde dans le monde".
L'auteur est brillant.. Son style percutant se met totalement au service de la fiction et c'est une réussite , même s'il nous faut bien garder en memoire qu'il s'agit d'une traduction. On suit l'évolution de la grossesse de chapitre en chapitre jusqu'au dénouement qui sera vraiment à la hauteur, un denouement d'une grande et belle dramaturgie.
Un élément de vente m'a laissé entendre que cet ouvrage devrait " séduire un large public féminin ".Dois- je m'inquiéter , moi qui suis un homme ? Pour moi , ce roman s'adresse à tous , femmes et hommes sensibles aux douleurs de la vie et à leurs conséquences . Pénétrer aussi profondément les pensées , le moi intime de Mélody est extraordinaire.
Un livre dérangeant , bouleversant , mais profondément humain.
"Mourir me paraît aussi déraisonnable que vivre. Si seulement il pouvait y avoir un interrupteur, une extinction instantanée et indolore, la certitude d'un arrêt entre deux battements de coeur."
Tout au long des semaines de sa grossesse Melody, la narratrice alterne entre le passé et le présent. Un passé tumultueux et dramatique. Breedie son amie de toujours qu'elle va trahir et qui finira par se suicider. Pat le premier garçon qu'elle a embrassé, avec le temps ils ont fusionné pour ne faire plus qu'un. Même dans les années de haine, ils n'ont cessé d'être proches. Pat, son mari avec qui elle n'a pas pu avoir d'enfant est un salaud, un bâtard de bon à rien qui va voir les prostituées en ville. Martin 17 ans, son élève, il est le père de l'enfant que porte Mélodie. Martin a quitté le campement, mais Mélodie va y faire la connaissance de Mary répudiée par sa famille et son mari. Mary qui a le don de ressentir les choses.
Je me suis laissé facilement entraîner dans ce récit dramatique porté par la puissance des deux personnages principaux Melody et Mary. Des personnages secondaires comme Breedie l'amie délaissée et le père de Melody m'ont également interpellé.
J'ai apprécié cette incursion dans le monde des gens du voyage, une communauté régit par le sens de la famille et de l'honneur, où les mariages sont arrangés, où les conflits se règlent d'homme à homme, un monde clos à l'intérieur d'un autre monde.
Chez Donal Ryan comme toujours les personnages ne sont pas vraiment sympathiques, ils ont des relations toxiques et destructrices parsemées de malheurs voir de tragédies. Avec son écriture toujours aussi fluide, il réussit à nous captiver. J'ai vraiment passé un bon moment à la lecture de ce roman qui parle de trahison, de passion, de violence, et aussi de la condition des femmes.
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