"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand Jules Verne publie, en 1872, son Tour du monde en 80 jours, les Anglais lisent dans le Times le récit du vrai voyage de Thomas Cook, parti deux mois plus tôt pour son premier tour du monde organisé. Ce génie du tourisme a tout inventé : la publicité, la brochure de voyage, l'agence, le coupon d'hôtel, le traveller's cheque... Il a créé le « voyage pour tous ». Il n'est pourtant jamais allé à l'école.
Le 5 juillet 1841, Cook affrète son premier train pour emmener 570 militants à un meeting anti-alcoolique. Puis il organise une excursion à Liverpool pour 1 200 travailleurs : c'est un tel succès qu'il en monte une autre quinze jours plus tard. Il s'aperçoit alors que non seulement le voyage détourne les excursionnistes des tavernes mais qu'en plus il éduque ceux qui ne savent ni lire ni écrire. Pendant quinze ans, il fera visiter la Grande-Bretagne aux Anglais, avant de leur faire traverser la Manche et découvrir Paris, l'Italie, Constantinople, la Terre sainte, où aucun touriste ne s'est encore hasardé...
En 1863, ses premiers tours à Genève, Chamonix et Lucerne vont lancer l'hôtellerie alpine. En 1869, il sera le seul Anglais présent à l'ouverture du canal de Suez. Jusqu'à la fin du siècle, il possédera l'unique flotte de bateaux de croisière du Nil et sera le maître de l'Égypte. Ce qui va faire sa fortune.
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