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1959. Après le suicide d'Alistair Cawdor, officier sur une île reculée de Papouasie, alors australienne, cinq témoins sont interrogés par l'administration coloniale. Un vieux planteur blanc, sa domestique indigène, un élève officier de patrouille, un interprète et un jeune chef papous. Chacun a un point de vue sur le déroulement des événements et, peu à peu, le passé mystérieux de l'officier se révèle. Mais qu'en est-il des autres visiteurs, à l'instar des passagers de cette mystérieuse machine-étoile, engin volant non identifié apparu dans le ciel ?
Ce roman brillant, à la construction narrative audacieuse, est d'une modernité absolue. Il parle des tourments humains, aussi bien à l'échelle individuelle que collective, avec une force et une intelligence vertigineuses, et les descriptions de l'environnement naturel ne sont pas en reste. Loin d'être un simple décor, il participe à la narration, il est un coeur palpitant, tant et si bien que le lecteur plonge irrésistiblement dans une transe fiévreuse. Un choc.
Encore méconnu en France, Randolph Stow est un géant de la littérature australienne.
Vertigineux, incontournable. Ouvrez-le, lisez-le, plus rien ne sera comme avant cette lecture polyphonique.
Les voix annoncent, dévoilent l’idiosyncrasie d’une île de Papouasie, celle de Kailuana, australienne. Les habitus, les étoiles dans les yeux, les battements d’ailes d’une île empreinte de force, de ténacité, de courants d’air et d’évènements qui vont tout brusquer.
On aime l’aura d’Alistair Cawdor. Cinq témoins sont interrogés par l’administration coloniale. Apprendre le nom : Alistair Cawdor. Dévoiler cet homme emblématique. Chacun (e) apporte sa pierre à l’édifice. Du sable en main qui va s’écouler. L’épars d’une vie entre leurs lèvres. Le rideau se lève sur un récit d’une beauté inouïe, doux et triste. Intransigeant de par son style, magnifique et engagé, précieux et inclassable. La poésie comme un chant triste. Le déroulement de la vie d’Alistair Cawdor et tout ce qui a contré ou enchanté cette île d’une fraternité exemplaire. Un homme debout. Une figure inestimable et érudite. Un être épris de valeurs. Des myriades de délivrances. D’aucuns somment. Tous dévoilent une île et ses risques et complications. Jusqu’à cette machine-étoile aperçue en pleine voûte lactée et qui a dévoré trois des leurs. Serait-ce un mythe ? La vérité ? Une métaphore ? La trame est époustouflante.
« La lumière tombe à travers les persiennes, toute verte de feuilles. La piste de ses pas brille sur les nattes. Si tu ne savais rien de cette maison, tu saurais quelque chose de lui par ce scintillement. Tu dirais : il y a quelqu’un ici qui marche, marche entre les persiennes ».
La narration est un parchemin. L’imprévisibilité de l’advenir. Le temps présent tiré au cordeau. Les voix chorales sont des fleurs qui s’entrouvrent subrepticement. Les parfums comme des illusions. La beauté comme point fixe. Alistair Cawdor, par lui tout arrive. L’électrochoc des dires et Randolf Stow élève ce macrocosme verbal avec une maîtrise au paroxysme des possibilités. L’art majeur et les connaissances exquises de cette île sont ici souffle réel et d’une valeur spéculative. L’île est l’épicentre de ce récit fabuleux et protégé, comme un parc naturel classé. Les rémanences des paroles annonciatrices sont un chant méconnu des lecteurs. On est sonné sous le charme et cette capacité extraordinaire (c’est bien le mot), d’écriture.
C’est le culte qui retourne le sablier. Magistral et dans cette temporalité, chère à la littérature. « The Visitants » est un chef-d’œuvre indescriptible. Ce serait le trahir que de dire son poids immense sur nos vies. Julian Randolf Stow a publié ses premiers poèmes à l’âge de six ans. Il reçoit une deuxième Médaille d’or de la Société littéraire australienne, ainsi que le Miles Franklin Award : prix littéraire le plus prestigieux d’Australie. Il est salué par la critique comme « le plus invisible des grands romanciers australiens du XXe siècle ».
« The Visitants » est salutaire. L’épiphanie d’une île et de ses hôtes. Époustouflant, il est une chance éditoriale hors norme. Traduit à la perfection par Nadine Gassie. L’introduction par Drusilla Modjeska « Ils apportent leurs quelques-choses » est apprenante. On aime retenir cette dédicace d’Alistair Cawdor sur un livre « Histoire de la conquête du Mexique » laissé pour Dalwood avant son suicide : « Ne regrette rien. Tout ira bien, oui, toutes sortes de choses iront bien ».
Le génie littéraire !
Publié par les majeures éditions Au Vent des îles.
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