Après deux tentatives (très mitigées) chez Fred Vargas, respectivement avec « Debout les morts » et « Pars vite et reviens tard », j’avais quelques appréhensions en me lançant dans « Temps Glaciaires ». Et bien, cette dernière lecture est une bonne surprise, comme quoi il faut parfois persévérer...
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Après deux tentatives (très mitigées) chez Fred Vargas, respectivement avec « Debout les morts » et « Pars vite et reviens tard », j’avais quelques appréhensions en me lançant dans « Temps Glaciaires ». Et bien, cette dernière lecture est une bonne surprise, comme quoi il faut parfois persévérer avec un auteur dont le style ne nous séduit pas immédiatement. Le commissaire Adamsberg se retrouve à enquêter sur des suicides étranges, les malheureuses victimes, qui n’ont aucun rapport entre elles, ont toutes dessinées un drôle de dessin à proximité, une sorte de guillotine un peu déformée. Cette enquête au long court va vite emmener Adamsberg et son équipe sur une double piste. La première est un mystérieux voyage en Islande, il y a une dizaine d’année, auxquelles les victimes semblent avoir participé et qui a fort mal tourné. La seconde piste les amène à fréquenter un club non moins mystérieux d’admirateur de la Révolution Française, un club très fermé où des passionnés reconstituent et rejouent les débats du Tribunal Révolutionnaire. Très vite, la piste islandaise est abandonnée par l’équipe, mais Adamsberg s’obstine à ne pas la mettre de côté, contre toute logique, et contre le reste de son équipe, au point peut-être de créer une scission dans le groupe d’enquêteur. Un polar « histoire-géo » assez efficace, très érudit et très documenté, complexe sans être (trop) tortueux, « Temps Glaciaire » est un roman qui se lit avec un vrai appétit, surtout quand on aime l’Histoire et notamment l’Histoire passionnante (et horriblement compliquée) de la Révolution Française. Les deux pistes sont toutes les deux passionnantes et pleine de rebondissements, de chausse-trappes, de faux semblants et de surprises. La personnalité assez attachante et très intuitive d’Adamsberg et sa relation particulière avec son équipe et notamment son second Danglard ne manque pas d’intérêt non plus. Ce qui m’avait un peu déplut dans les romans précédents de Vargas est encore un peu présent mais comme cette fois, le sujet évoqué me plait, ça passe bien. Ce qui m’énervait un peu, c’était le côté « érudit » de Vargas. Entendons-nous bien, c’est important que les romans policiers soient documentés et solide sur leur fondations intellectuelles mais chez elles, c’était « too much », ça desservait l’intrigue, on a avait l’impression qu’elle faisait « érudit » pour faire « érudit », il y avait un petit côté snob dans ses romans qui ne me parlaient pas. Ce défaut est hélas encore là, mais il faut croire que sur l’Islande et la Révolution Française, ça me « parlait » davantage ! Son histoire est crédible si on fait un petit effort pour y croire (tant sur l’épopée Islandaise que sur le club révolutionnaire) quand même, parce que certaines coïncidences, certains rebondissements sont quand même un tout petit peu gros ! Je suis en revanche surprise par l’ignorance d’Adamsberg en terme de culture générale de base, contrairement à son second de groupe. Il savait à peine qui était Danton, Samson et Camille Desmoulins ! C’est bien d’être intuitif, mais la culture générale ne fait pas du mal dans la police, non ? Si on accepte de marcher dans l’intrigue, si on ferme les yeux sur les petits arrangements avec l’Histoire (Je n’ai jamais lu nulle part que Robespierre avait eu un enfant illégitime !), si on croit comme Adamsberg aux intuitions, au hasard et aux coïncidences alors on passe un moment sympathique à lire « Temps Glaciaire », et ça donne en plus envie de se replonger dans l’Histoire Révolutionnaire !