Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
«Tout ou rien ! Ça aurait pu être la devise de Sylvère Garance, né à Paris, rue Saint-Charles, en 1900, et qui, contrarié dans ses desseins, s'applique cruellement à n'être rien, se donnant pour but à faire de sa vie un chef-d'oeuvre de médiocrité. Mais l'art est difficile. On exagérerait en soutenant que, passé du berceau de la rue Saint-Charles au lit-cage de la rue du Commerce, Sylvère égalait Pascal enfant. Au moins doué pour les mathématiques à ce point que son père le destinait à Polytechnique, mais «tel qu'en songe», sans comprendre qu'en retirant trop tôt son fils du collège il lui fermait les portes de l'X. La mère ? Une dolente créature remarquable par sa vocation de la dégringolade. Parlons d'Adeline, la chère petite soeur. Est-elle bonne ? Est-elle méchante ? N'est-ce pas pour payer des études idiotes à Adeline que Sylvère fut retiré du collège ? Volontaire en 1918, revenu d'une guerre qu'il fit parce que c'était la mode. Sylvère deviendra compilateur, fournissant de trompe-l'oeil scientifique les candides abonnés d'une revue de vulgarisation. Pas longtemps. Honnête homme, il s'écoeure de trahir à la fois la science et ses humbles dévots. Il abandonne, comme il abandonne sa famille après une scène capitale ; franc tableau d'intérieur que je vous recommande. Tout ou rien ! Ayant rêvé d'égaler Henri Poincaré, Sylvère se métamorphose en Français tout ce qu'il y a de moyen au siècle de Raymond Poincaré. Un Julien Sorel à l'envers ? Presque. Mais qu'il est donc difficile de rompre avec tout. Les années coulent. Les temps deviennent durs. Par fortune, le Six Février, Sylvère s'est égaré à Luna Park... 1939... La Guerre !... Encore elle... Juin 1940. Après un séjour mouvementé aux États-Unis, une ancienne maîtresse de Sylvère s'est réfugiée auprès de lui. C'est elle qui, ingénuement, portera à son point de perfection le désir que put avoir un homme fier de s'anéantir dans la béatitude des banlieues de nos villes et de l'âme. Un personnage cher à l'auteur est Tante Gabrielle qu'un vif esprit de famille dévoyé par la fièvre patriotique jeta dans les bras de son beau neveu mobilisé. Quant au père, comptable et peintre du dimanche, on le connaîtra soudain révélateur d'un art sordide. Devenu fou, il étranglera son marchand de tabelaux. C'est bien fait.»
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...