Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Le commissaire Stavros Nikopolidis est un électron libre et désabusé, charmeur invétéré, amateur d'ouzo et de rebetiko, au caractère bien trempé et à l'instinct aiguisé. À peine remis de la traque de son ennemi intime, il se retrouve, sur ordre de sa hiérarchie et de Bruxelles, à devoir collaborer avec les Turcs - ennemis jurés des Grecs depuis toujours - en vue d'interpeller en mer Égée un terroriste embarqué dans une caravane de migrants à destination de l'Europe. Mais Dora, coéquipière de Stavros et ancienne des forces spéciales, semble nourrir une rancune tenace envers ce terroriste et Cengiz, ce chef turc de la police côtière qu'on leur a collé aux basques. Traques effrénées, coups fourrés et retournements se succèdent. La rage qui anime Dora va brouiller les cartes... Et c'est sur une partie de tavli que tout va se jouer !
Stavros et son équipe sont des flics hors contrôle. Lui, électron libre désabusé, aimant la bonne chère, les bons vins -la liste de ceux qu'il boit est en fin de volume, très tentante, je ne connais pas les vins grecs- et les alcools en général. Eugène, ex-hacker reconverti en adjoint qui n'hésite pas à renouer avec ses démons pour le bien de ses collègues. Dora, ex des forces spéciales au parcours douloureux, totalement incontrôlable sauf par Stavros. Glykas, partisan de l'aube dorée, part d'extrême droite, déteste les migrants. Zervenis, flic discret, silencieux et taciturne. Ils vont devoir trouver le terroriste qui fait le vide sur son passage et menace la Grèce d'un attentat. Dans un contexte particulier : le pays sort à peine d'une crise sans précédent qui l'a laissé affaibli et doit faire face à des arrivées nombreuses de migrants, étant aux portes et aux frontières de l'Union Européenne. Union qui laisse la Grèce se débrouiller seule, la sommant même de régler le problème. Des fois que des migrants viendraient jusque chez nous en nombre... La Grèce entre ses difficultés économiques, sa dette à payer et les conflits qui naissent fatalement d'une arrivée massive de réfugiés est une véritable pétaudière. Et la Turquie, en face, qui joue avec l'Europe, qui menace et marchande et c'est encore son plus proche voisin européen qui trinque.
Sophia Mavroudis écrit un roman dur, noir, très noir. Un polar qui va vite, totalement ancré dans une situation géopolitique tendue et explosive. Ses personnages sont eux-mêmes abimés et sentent que l'ambiance n'est pas au beau fixe. Ils doivent faire avec leurs petites ressources et avec le chapeautage de l'Europe très bureaucratique, qui juge sans apporter de moyens supplémentaires. Ça part parfois vite, c'est violent. Même entre les flics : Stavros a de plus en plus de mal à bosser avec Glykas, le facho qui ne se contente pas de proférer des propos haineux -ce qui est déjà insupportable. Aucun d'eux n'a de vie personnelle ressourçante. Chacun est nostalgique à sa manière de la Grèce antique ou ancienne, des traditions, des us et coutumes. C'est sans doute la raison pour laquelle, Stavros s'arrête souvent au restaurant et que l'autrice nous détaille les vins et mets qu'il déguste, une manière pour lui de garder racines (il m'invite quand il veut
Sophia Mavroudis n'omet ni n'amoindrit les défauts et côtés obscurs de ses personnages et du pays dans lequel ils vivent, elle n'en trace pas des portraits angéliques, loin s'en faut, et c'est cela qui donne à son roman une force et une crédibilité incroyables. J'avais aimé le tome 1, sobrement intitulé Stavros, j'ai davantage apprécié Stavros contre Goliath et trois autres sont promis.
Qui de mieux que Sophia Mavroudis pour nous parler de la Grèce. C’est à travers Stavros Nikopolidis, son personnage principal, commissaire à Athènes que nous allons avoir une vision de la situation économique et politique de la Grèce. Le thème de cette nouvelle enquête est l’immigration incessante que la Grèce doit gérer, seule ou presque. A quelques jours de l’incendie du camp de Moria, à Lesbos, la réalité rejoint la fiction. Son supérieur l’inspecteur Livanos va le charger d’une mission extrême. Mettre la main sur un terroriste en pleine mer Egée qui se dissimule parmi les migrants en partance pour l’Europe. Pour cela, ils vont devoir collaborer avec leur voisin Turc. Nous retrouvons toute l’équipe avec en tête Dora, qui a des raisons plus personnelles pour arrêter ce terroriste et sort parfois du cadre. Eugène, le jeune hacker toujours aussi talentueux et utile. Je n’oublis pas Matoula dont la présence est un repère essentiel pour Stavros. C’est un vrai plaisir que de se plonger dans les petits détails culinaires et musicaux proposés par l’auteure. Encore de nombreuses notes de traduction pour les expressions, les poèmes et les chants. Heureusement qu’il y a ce côté et la culture grecque parce que sinon on pourrait se laisser submerger par la désolation des camps, les trafics humains et la triste place des enfants. C’est un point de vue unique qui permet de mieux comprendre les enjeux de cette vague d’immigration sur un pays qui se relève à peine de la crise. Avec quelques rappels historiques non négligeables pour la compréhension. Tout cela enveloppé dans un polar captivant. Les rebondissements s’enchainent à un rythme soutenu, n’épargnant ni les personnages, ni le lecteur. J’ai aimé la dernière page clin d’œil sous forme de liste, excellente idée. Bonne lecture et ευχαριστώ .
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2018/12/03/36843555.html
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !
Nouveaux talents, nouveaux horizons littéraires !
Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !