« Sur quelque préférence, une estime se fonde, Et c'est n'estimer rien, qu'estimer tout le monde. » (Le Misanthrope, Alceste, acte I, scène I, vers 57-58, Molière).
Misanthrope des temps modernes, Pierre Legallec a une passion pour les poignées de porte, les 95D, et lui-même. Sa vie est à son image, parfaite. Mais tout le monde a ses failles.
Écrit dans un style décapant, nous pourrions détester le personnage que nous présente l'auteur. Pourtant, ce Pierre, c'est vous, c'est nous, passant sous silence, notre vie durant, ces petits signes qui pourraient tout changer.
Esprit parfait, corps parfait, vie parfaite.
C'est ainsi que débute ce livre, par cette pensée que le narrateur a de lui. Le narrateur, Pierre Legallec avec 2 L comme hirondelle pense qu'il est parfait et supérieur à tous. Il pense que sa supériorité est reconnue de tous et n'hésite pas à rabaisser les autres qui bien entendu ne lui arrivent pas à la cheville. Il est clair pour lui que personne ne peut douter de sa perfection à lui. Il ne parle que de lui, ramène tout à sa personne et surtout n'écoute jamais les autres. Il se pense indispensable. Mais il a un point faible : la phobie des concombres !!! Non seulement il n'aime pas les déguster mais la vue d'un concombre provoque chez lui un état de panique qui lui fait perdre ses moyens. C'est ainsi qu'en fréquentant la cantine avec un collègue ce dernier pose un ramequin de concombre sur le plateau du narrateur, ce dernier panique, glisse sur une frite, se fait un traumatisme crânien et est hospitalisé 3 semaines ! A son retour dans l'entreprise il est convoqué à la direction. Il pense qu'on va le féliciter puisqu'il est parfait et indispensable mais il n'en est rien. Il est au contraire licencié et licencié pour faute grave. L'homme parfait n'ayant pas jamais voulu déléguer la moindre tâche à son équipe puisque à ces yeux ses collègues sont stupides, l'entreprise a eu de gros problèmes durant ses 3 semaines d'absence. Licencié il rentre chez lui et fait croire à son épouse qu'il a démissionné. (Son épouse est parfaite physiquement mais un peu moins que lui intellectuellement car mince, elle est là pour le mettre en valeur et pas pour lui voler la vedette) Il parle donc de ses petits problèmes à son épouse qui ne dit rien et lorsqu'il a terminé elle lui annonce qu'elle n'en peut plus et qu'elle le quitte. Il ne comprend pas comment une femme peut quitter un homme comme lui, si parfait. Il prend rendez-vous avec son meilleur ami et celui ci pense que c'est pour avoir de ses nouvelles. Lui aussi a des gros soucis et ça lui fait du bien d'en parler sauf que le narrateur ne l'écoute pas. Il n'y a que ses problèmes à lui qui sont importants et intéressants et il ne comprend pas qu'on ne se préoccupe pas de ses problèmes à lui. Les problèmes des autres sont si minimes... Tout le monde finit par le lâcher et il se retrouve seul sans comprendre. S'en suit une série de mésaventures très drôles. Le livre est à prendre au second degré, c'est plein d'humour et puis les traits du personnage sont volontairement exagérés mais on reconnait tous quelqu'un ou soi-même à un moment ou à un autre. Bien écrit et plein de fraîcheur.
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