"En arrivant à Zurich le dernier samedi de septembre, Roman Polanski a été arrêté, et le mardi, le journal y consacrait trois pages : j'ai pris connaissance d'une vieille histoire dont j'ignorais tout. À l'instant où j'ai compris que la mère, actrice, avait agencé la rencontre entre sa fille et le cinéaste, et que cette mère avait au nom de sa fille porté plainte pour viol, plusieurs coups de tonnerre ont retenti dans mon cerveau. J'ai cherché à en savoir davantage. Le cinéaste a publié un livre dans les années quatre-vingt. Son point de vue, détaillé, sans rhétorique, peut être pris en compte au même titre que les autres. Voici mes impressions. " Dès le 6 octobre 2009, dans Libération, Dominique Sels apporte son soutien au cinéaste Roman Polanski après l'arrestation de celui-ci le 26 septembre pour une affaire remontant à 1977. Ayant passé deux mois en prison à Zurich, il est depuis six mois assigné à résidence à Gstaad, en l'attente d'une éventuelle décision d'extradition vers les États-Unis.
Dominique Sels estime " que l'homme a enfreint la loi, qu'il a purgé sa peine " ; et qu' " on ne comprend pas, devant l'ancienne trahison du juge américain Rittenband, que la Suisse n'ait pas encore exclu l'hypothèse d'extrader. " Sans entrer davantage dans la procédure juridique en cours, Dominique Sels publie en mai 2010 San Fernando Valley qui reprend le récit détaillé du cinéaste relatant lui-même les faits. Elle observe que la presse se réfère peu à ce récit, ce qui ne facilite pas la compréhension de l'histoire par les Européens, plus de trente ans plus tard. Par souci d'équité et d'humanité, elle restitue le climat de l'époque, et campe l'entourage de la jeune fille. Le texte recrée l'atmosphère de cette partie de Los Angeles appelée San Fernando Valley, qui comprend North Hollywood et où siègent les plus grandes compagnies, une contrée aux airs de très grande banlieue, présentant de grands paysages naturels - canyons et sycomores -, un réservoir à cinéma foisonnant de villas de stars et de beautés postées, à l'assurance implacable.
La véhémence du débat public ayant fait oublier qu'il s'agit d'êtres humains, l'auteur s'est attaché à recréer avec les nuances nécessaires la rencontre entre le cinéaste et le jeune modèle. Le lecteur accède à la connaissance d'une famille et à l'atmosphère particulière de cette maison, située aux confins de San Fernando Valley.
Cette évocation est suivie d'un portrait du cinéaste tout en impressions.
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