En tant qu'héritier de Diderot et de Rousseau, Sade fait de la renaissance philosophique de l'individu une apologie de la débauche, de la cruauté et de la satisfaction systématique de tous les vices, projetant de ce fait, à travers ses écrits, les fantasmes de l'homme à un niveau extrême. Rejeté, le marquis de Sade est à la fois le bouc émissaire d'une noblesse qui dissimulait hypocritement sa décadence, et le paria des révolutionnaires puritains. Il passera d'ailleurs près de la moitié de sa vie en prison. Il faudra attendre sa réhabilitation par les surréalistes pour que l'image diabolique du marquis soit adoucie. Plutôt qu'il ne répulse, le personnage apparaît depuis comme un homme brisé par des années d'emprisonnement qui affirme sa philosophie pessimiste jusqu'au bout. C'est donc à travers l'univers de la claustration que Sade parvient à pénétrer les perversions secrètes de l'âme et ses tourments tortueux, en cette manière habile qu'il a de recourir à l'excès pour l'ériger en principe. Sade espérait ainsi pouvoir trouver un état de réconciliation entre la liberté des moeurs et les nécessités de la nature physique et sociale.
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