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La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c'est un poème ; c'est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c'est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c'est de la nostalgie, c'est du rêve. La Rue de la Sardine, c'est le chaos. Chaos de fer, d'étain, de rouille, de bouts de bois, de morceaux de pavés, de ronces, d'herbes folles, de boîtes au rebut, de restaurants, de mauvais lieux, d'épiceries bondées et de laboratoires. Ses habitants, a dit quelqu'un : «ce sont des filles, des souteneurs, des joueurs de cartes et des enfants de putains» ; ce quelqu'un eût-il regardé par l'autre bout de la lorgnette, il eût pu dire : «ce sont des saints, des anges et des martyrs», et ce serait revenu au même.
J'ai enfin visité la fameuse Rue de la Sardine et rencontré ses inoubliables habitants.
« Ses habitants, a dit quelqu'un: « ce sont des filles, des souteneurs, des joueurs de cartes et des enfants de putains »; ce quelqu'un eût-il regardé par l'autre bout de la lorgnette, il eût pu dire: « ce sont des saints, des anges et des martyrs », et ce serait revenu au même. »
Ce petit bijou n'est pas un roman à intrigue. C'est plutôt une succession de chroniques pour raconter la rue et ceux qui la peuplent, une fresque sociale d'un quartier pauvre d'un port de pêche.
Steinbeck réinvente le concept de famille et en élargit les frontières avec son amour flagrant pour l'Homme et sa capacité à faire ressortir le meilleur de chacun.
Personne n'est seul Rue de la Sardine, pas même les paumés ou les prostituées, les peintres démunis, les biologistes au grand coeur, les handicapés mentaux ou les commerçants immigrés. Même les chiens et les grenouilles sont traités avec décorum dans ce portrait pittoresque de la camaraderie. Rue de la Sardine, les bons, les foireux, les idiots, les gentils, les putains, les moralement douteux et les apparemment justes sont les rois.
La dignité ici c'est le soutien réciproque entre habitant, la loyauté désintéressée et l'acceptation humble des faiblesses de la condition humaine. Comme par une sorte de magie, le milieu peu attrayant des cabanes en ruine devient un lieu enchanteur où les gens vivent pour eux-mêmes et n'ont besoin que de très peu pour atteindre la sérénité d'esprit.
L'intensité tragi-comique de la vie de ces personnages parfois réprouvables est juste magnifique. Les tribulations quotidiennes de ces maladroits est raconté avec une authentique tendresse capable de transpercer les peaux les plus épaisses. Regarder le monde à travers les yeux de Steinbeck me fait décidément un bien fou.
Traduit par Magdeleine Paz
"La Rue de la Sardine, à Monterey en Californie, c'est un poème ; c'est du vacarme, de la puanteur, de la routine, c'est une certaine irisation de la lumière, une vibration particulière, c'est de la nostalgie, c'est du rêve."
Et pourtant ce quartier pauvre, où la vie est rythmée par l'industrie de la pêche à la sardine, ne vend pas beaucoup de rêve. Dans ses rues malfamées et puantes, les habitants vivotent comme ils peuvent. Certains travaillent, comme l'épicier chinois, ou Doc, le propriétaire du laboratoire de biologie, ou encore Dora et ses "filles" au bordel du coin. D'autres tirent au flanc sans vergogne mais sans aucune méchanceté, tels Mack et ses potes bras cassés, qui dépensent leur énergie à trouver comment se remplir la panse et le gosier sans se fatiguer, c'est-à-dire sans travailler. Ce petit monde vit en bonne entente, entre les petites escroqueries et les grosses castagnes, dont les uns se repentent aussitôt et que les autres pardonnent aussi vite, puisque de toute façon elles partaient d'une bonne intention.
"Rue de la Sardine" est une chronique de la vie ordinaire d'un quartier pauvre de Californie dans les années 30. Comme dans "Tortilla Flat", Steinbeck fait la part belle à la farce et à des personnages hauts en couleurs qui enchaînent les mésaventures rocambolesques et improbables. de prime abord plein d'humour et de dérision, ce court roman est aussi une fresque sociale douce-amère dans laquelle Steinbeck met en scène des traîne-misère, personnages qui lui sont chers. Au-delà de ces cocasseries, il fait preuve à leur égard, comme toujours, d'empathie, de tendresse et d'une profonde humanité.
Empathie, tendresse, humanité... et santé: mes meilleurs voeux à vous pour 2021!
Rue de la sardine, ce sont des petites histoires qui font une histoire, avec un humour précis et intelligent difficile à retrouver à ce niveau chez d'autres auteurs.
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