En 1911, Églantine, surnommée Tine, a onze ans. Sauvageonne, illettrée, elle est née à Joyeux, petit village de l'Ain, où elle vit pauvrement avec sa mère employée de ferme. Très adroite de ses mains, malgré ses modestes conditions de vie elle rêve de travailler de beaux tissus et imagine des robes dans sa tête. Une recruteuse change le sens de sa vie en l'emmenant à Jujurieux. Employée tout d'abord comme aide de cuisine chez le directeur de l'Usine de la Soie, elle découvre une vraie vie de famille.
L'amitié et l'affection de personnages attachants l'aident à grandir. Travailleuse acharnée, elle apprend sans relâche, passe son certificat d'études, entre à l'Usine de la Soie, et devient responsable de l'atelier des façonnés pendant la Grande Guerre. Le départ des hommes pour le front lui fera prendre conscience de son attachement pour Clément, un jeune gareur de l'Usine.
Les dames de la Maison Dorée resserrent encore leurs liens pour faire face aux difficultés apportées par la guerre. Elles endossent de nombreuses responsabilités, deviennent marraines de guerre, s'occupent de leurs chers soldats et s'unissent pour mieux gérer les problèmes quotidiens.
Un soir, Églantine est victime d'une sauvage agression dans son atelier. Une main vengeresse et assassine la délivrera, heureusement, de ses agresseurs. Fortement perturbée, la jeune fille relève pourtant la tête et reprend vaillamment sa place quelques jours plus tard. Elle ne peut pas flancher ! Sur beaucoup de poste, les femmes remplacent les hommes au combat.
Elle apprend encore, affirme son style, continue de dessiner de nombreuses toilettes, mais refuse de les réaliser en temps de guerre. Les robes féminines ne sont pas une priorité pour elle, alors que tant d'hommes meurent en première ligne. Son rêve : créer une robe couleur d'étang, attendra lui aussi !
L'armistice est signé. Le retour des hommes s'échelonne. Pour ceux qui reviennent, la vie ne sera plus jamais celle d'avant. Antoine Bouteron, le directeur de l'Usine de la Soie, n'accepte pas son handicap : un pied arraché par un obus en juillet 1918. Malgré tous les efforts et l'amour de son épouse, Madeleine, il se tuera quelques mois plus tard. C'est elle qui reprendra la direction de l'Usine pour la transmettre plus tard à son fils. Tous les proches de la Maison Dorée seront là pour l'épauler.
En 1919, un grand couturier lyonnais engage Églantine. Elle apprend un nouveau métier, celui de la Haute Couture, et recommence pour cela au bas de l'échelle. Rapidement elle montre ses compétences, son talent, et crée ses propres modèles. Elle travaille d'arrache-pied pour combler ses lacunes afin de monter sa propre collection. Et Clément ? Et sa robe couleur d'étang ?
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