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Carlo Bonini et Giancarlo De Cataldo poursuivent le bouillonnant feuilleton sur les dessous de Rome : Samouraï, le chef des mafias de la capitale, est en prison, peut-être pour toujours. Sebastiano, son représentant, tente de maintenir son emprise sur les différentes bandes, Siciliens, Calabrais, Napolitains et Gitans, qui mettent la ville en coupe réglée. L'annonce par le pape François d'un nouveau Jubilé qui va attirer des millions de pèlerins et relancer des travaux publics aiguise les appétits et Fabio, l'étoile montante du trafic de drogue, commence à remettre en cause la suprématie des chefs du moment.
Martin Giardino, le nouveau maire de Rome, veut quant à lui nettoyer les écuries d'Augias. Les coups bas et les violences des truands sont peu de choses à côté des manigances à l'oeuvre dans les coulisses du Capitole, où sévissent les vieux ripoux représentant les intérêts des constructeurs.
Coincé entre des politiciens honnêtes et des mafieux turbulents, Sebastiano déclenche une opération d'obstruction apocalyptique, et bientôt Rome brûle !
Un récit qui opère aujourd'hui quasiment en temps réel (quiconque suit l'actualité de la capitale italienne reconnaîtra sans mal la plupart des protagonistes), et que les auteurs réussissent par leur talent à transformer en oeuvre d'art.
Le chef des mafias de la ville, Samouraï est en prison. Son bras droit, Sébastiano tente de maintenir le consensus. Mais l’arrivée d’un nouveau Maire Martin Giardino, d’un nouveau Pape et de la montée en puissance d’un responsable du trafic de drogue sont comme de gros grains de sable qui viennent chambouler l’équilibre.
Le nouveau maire, a décidé de lutter contre la corruption au sein de son équipe et au sein de son « palais » et a choisi un « vieux » sénateur communiste pour piloter les projets urbains . Il va devoir habilement manoeuvrer avec la députée Charia Visone, prête à tout pour être la maîtresse de Rome et avec les vieux briscards de la municipalité pas prêts à lâcher les petits acquis et rompus aux coups bas.
Le Pape François annonce la mise en œuvre d’un nouveau jubilé qui va donc attirer un grand nombre de touristes.
Fabio, l’étoile montante du trafic de drogue qui se verrait bien calife à la place du calife, celui-ci étant en prison et laissant une place vacante.
Ce roman met en avant un monde de pouvoir partagé entre politiques, gangsters et religieux où tout est affaire d'argent et de pouvoir et où chacun se donne tous les moyens de conserver ses intérêts personnels n’hésitant pas à user de leur réseau d’influence pour obtenir gain de cause et tant pis pour les dommages, drames que cela peut engendrer.
Ce roman, largement inspiré de la réalité, est non seulement passionnant par sa capacité à mettre à jour le fonctionnement d'un système politico-mafieux particulièrement abouti mais aussi surprenant par tous ces personnages qui se croisent, se télescopent, s’utilisent, se trahissent ou créent des alliances selon les circonstances et qui parfois nous emmènent bien plus loin voire sur un autre chemin que celui attendu.
Ce livre est la suite de « Suburra ». Et comme je l’avais affirmé à la fermeture de l’opus précédent, je pensais que cette histoire mériterait une série télévisée, tant le contexte est foisonnant. Je me faisais donc une joie de poursuivre l’aventure dans le monde mafieux.
On se retrouve d’ailleurs dans un environnement identique, les quartiers de Rome. Mais les acteurs ne sont plus les mêmes. En effet, sans spoiler la fin de l’épisode 1, beaucoup de protagonistes ne sont plus en mesure d’imposer leurs décisions. Les rôles ont donc été modifiés et les petits d’hier sont devenus les grands d’aujourd’hui. Mais si le pouvoir a changé de mains, il n’en reste pas moins toujours aussi partagé. Il navigue toujours entre les politiques, les gangsters, et les religieux.
Je me suis donc replongé dans ces sociétés, qui sévissent en dehors de la vie du peuple et qui manigance en toute discrétion. Tout est une nouvelle fois affaire d’argent et de pouvoir et chacun se donne tous les moyens pour flatter ses intérêts personnels. Ainsi, les différents protagonistes usent de leurs influences pour faire fléchir l’autre et cela jusqu’au drame. Et le drame entraînant d’autres drames, le rapport de force est continuellement bouleversé.
Ce deuxième volume est un peu moins violent et la corruption se manifeste beaucoup plus par le dialogue dans les bureaux que par la force dans la rue. J’ai pris autant de plaisir à suivre ces nouvelles manigances plus politiques. Comme dans une série (ou je sais, j’insiste!), j’avais hâte de connaître le déroulement et je me suis attaché à tous ces personnages, qui peuvent aussi bien être diaboliques qu’attendrissants.
Giancarlo De Cataldo et Carlo Bonini ont su, cette fois encore, recréer une fiction addictive sur un milieu qui me fascine. Mais quand j’assemble ces romans sur la mafia italienne avec celui d’Olivier Norek sur nos quartiers français et celui de Roberto Saviano sur le trafic de cocaïne dans le monde, sachant que tous sont basés sur des faits réels, je me fais un petit de soucis quant à tout ce qui se passe autour de nous!
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