Le 30 janvier 2003, la Belgique a adopté une loi autorisant le mariage gay (et non pas le mariage "pour tous", appellation bien hypocrite). Dix ans, c'est beaucoup pour un fait de mœurs. Donc, en tant que belge, j'ai entamé la lecture de cet album avec décontraction et surtout avec une certaine...
Voir plus
Le 30 janvier 2003, la Belgique a adopté une loi autorisant le mariage gay (et non pas le mariage "pour tous", appellation bien hypocrite). Dix ans, c'est beaucoup pour un fait de mœurs. Donc, en tant que belge, j'ai entamé la lecture de cet album avec décontraction et surtout avec une certaine distanciation face à cette polémique passionnée, très franco-française. En fait, quitte à écrire une lapalissade, un mariage est un mariage. La famille, les amis, les témoins, les doutes, les époux sont les mêmes qu'ailleurs ; même si la forme semble différente, le fond reste le même. Ce qui est frappant, tout au long du récit, c'est qu'à plusieurs reprises, certains protagonistes confondent sexualité et amour. Ou plutôt parce qu'il y a sexualité (qualifiée de dégoûtante), alors il n'y aurait pas d'amour ... Ce qui est un non sens, évidemment !
Et les préjugés, les idées préconçues, les a priori seraient plutôt générationnels, culturels et/ou religieux, alors que le débat serait, me semble-t-il, presque exclusivement politique, c'est-à-dire lié au pouvoir. Je dirais même au pouvoir patriarcal.
Bref, le sujet était "casse-gueule" car, en surfant sur la vague de l'actualité, il se devait d'éviter un certain nombre d'écueils (complaisance, stigmatisation, mauvaise foi, par exemple). En cela, le challenge me semble presque réussi.
L'idée d'alterner deux graphismes différents (donc deux dessinateurs) pour rythmer la structure du récit me semble tenir la route sur la longueur. Sauf que je suis plus sensible à la patte de Thomas Gadène qu'à celle de Joseph Falzon.