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« [.] Votre roman, madame, c'est un cadeau que vous faites à ma patrie, et je suis heureux d'être le premier à pouvoir vous en dire merci. Rarement, une lecture romanesque m'a tant ému. Ce livre est plein d'échos, de chants et de rumeurs : encore une fois, comment n'être pas fier que vous ayez trouvé que seule notre langue pouvait les faire entendre ? Vous prendrez donc place dans la littérature française, et puisse votre exemple être compris ! » ARAGON.
Tels sont les termes de la lettre d'Aragon à Melpo Axioti, le 3 octobre 1948, à la réception de République-Bastille, le roman qu'elle écrivit quand elle était à Paris, avant d'être expulsée vers l'Allemagne de l'Est. Elle ne l'a publié ni en français, ni en grec, et n'en a plus jamais reparlé par la suite. Le livre est bouleversant, le verbe saisissant. Il raconte, au lendemain de la guerre, l'expérience parisienne d'une jeune femme grecque, Lisa. Il y a tout d'abord ce regard étonné que l'étrangère porte sur l'espace, l'architecture ou les habitudes des Français tout en s'appropriant les coutumes du pays. On nous dit ensuite l'histoire récente de la Grèce, celle des destructions causées par la guerre, des exécutions, de la famine athénienne de l'hiver 1940 qui tua 300 000 habitants. Au fil des pages, Lisa révèle son passé de résistante, d'amante aussi, depuis l'âge de douze ans, de son jeune instituteur jusqu'à la rencontre de Georges, le Parisien.
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