Qui sont les lecteurs membres du jury ?
"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps." Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.
Qui sont les lecteurs membres du jury ?
Et Pascal Thuot, juré, aujourd'hui directeur général de la grande librairie Millepages à Vincennes
Le Prix Orange du Livre marque cette année sa (quasi) première décennie
Après avoir établi une liste de trente romans le 20 mars dernier, le jury du Prix Orange du Livre s'est à nouveau réuni ce lundi 28 avril pour sélectionner les cinq finalistes.
Je suis un peu déçue par ce roman encensé par la critique que j'ai trouvé assez froid, technique et médical et moins du côté des sentiments. Les phrases sont aussi très longues, s'étalant parfois sur deux pages, ce qui pour moi donne une impression de lourdeur. Je suis donc restée en retrait.
Époustouflant pour son rythme. Pas de pathos. Une écriture précise. Une approche juste pour un sujet éprouvant. Un livre qui nous modifie.
Avec un style incisif, un peu abrupt et pourtant flamboyant, nous raconte une histoire triste sans passer de baume avant de poser ses mots. Mais malgré tout se dégage de son texte une poésie brute, incandescente.
Comme si elle écrivait des nouvelles, elle nous livre quelques moments anecdotiques qui retracent l’expérience des protagonistes qu’une seule chose rassemble : un cœur.
La narration est très intéressante avec plusieurs points de vue et un narrateur neutre à la troisième personne.
La fin est palpitante comme un épisode d’Urgences.
Tout sonne juste : elle effleure du doigt des sentiments avec une justesse incroyable.
Une intrigue haletante et un plume très personnelle, unique qui est la signature du génie.
Je me retrouve en plein boulot, la pause, plus de livre mon employeur me passe ce livre me spécifiant ne pas l'avoir encore lu, mais que les critiques sont élogieuses. Le livre est un peu long, on nous présente Simon 19 ans et ses copains, on nous détaille l'accident, l'annonce aux parents, la tristesse, la colère ... Le rythme s'accélère, on suit les chirurgiens, les intervenants, les malades ... Les descriptions sont parfois un peu technique, la façon dont c'est écrit me plaît guère, j'ai l'impression de ne pas pouvoir souffler, est ce le but ?
Et puis deuxième partie les organes, ou vont ils ? Comment ? Cette partie certes intéressante sur la suite des dons ne m'a pas plu ... On reconnaîtra à l'auteur que malgré le sujet lourd, on ne pleure pas en lisant ce livre bien sûr, on ne reste pas indiffèrent, car on sait qu'on pourrait être à la place des parents, a la place de Simon ... Le livre à surtout tendance à nous réfléchir sur ce don, prendre une vie pour en sauver une autre, voir des autres est ce juste ? Bien sûr que non mais au delà de l'injustice savoir que quelque part vis une ou plusieurs personnes grâce à ce don est ce cela finalement le don... Que l'être aimé vivent encore "en quelqu'un" ou est ce pire de savoir là qu'il y a quelque part un bout de lui, d'elle dans ce monde sans savoir qui, ou ... chacun répondra avec ses convictions en attendant selon la loi en France nous sommes tous présumés donneurs, c'est-à-dire donneurs d'organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé.
Faire le deuil d’un enfant en le faisant vivre autrement. Le don d’organes romancé avec une précision de haut vol.
******
Dans l’attente de voir le battage médiatique retomber après la sortie de ce roman et émerveillée par la culture et la verve de son auteure à travers une interview récente sur France Inter, j’étais en ébullition lorsque le moment fut venu de me plonger dans ce livre à corps perdu. Peut-être que par ce procédé, trop d’attentes ont été à l’origine de mon recul dans l’adhésion à cette histoire. Ou une histoire de moment.
Simon Limbres est un jeune lycéen qui partage sa passion du surf avec ses acolytes Christophe Alba et Johan Rocher au volant de leur van, autoproclamés les Trois Caballeros ou les Big Wave Hunters en quête de spots et de sensations dignes des surfeurs planétaires qu’ils admirent dans leur magazine dédié. Un ride de trop, un retour de ride plutôt, et le trajet se termine pour Simon dans le SAMU en direction du service de réanimation de Pierre Revol et de son équipe, dont Cordélia Owl, nouvelle au bataillon.
Scanners, examens, lésions irréversibles, mort cérébrale : les parents, Marianne et Sean (puis la famille et les amis), seront rapidement plongés dans les méandres d’un jargon technique, froid, violent et face à une course-poursuite glaciale contre le temps, contre eux-mêmes, contre leur enfant peut-être, comment savoir ? Comment prendre les bonnes décisions ? Qu’est-ce qu’une bonne décision quand l’enfant est là mais ne l’est déjà plus ? Comment prendre une décision commune quand les émotions et leur expression sont si différentes dans le couple, quand il n’est plus question de compromis ni de nuance ?
L’heure est en effet à se positionner sur une autorisation de transplantation cardiaque. Comme un symbole, ce cœur, siège des émotions, pourrait migrer vers le corps d’un autre avant de laisser partir définitivement celui de Simon. À l’image d’un électrocardiogramme et de l’onde OPQR, les temps s’accélèrent puis s’étirent et ne cessent jamais de trahir la respiration qui suffoque, qui redescend puis qui reprend un rythme presque normal avant de s’emballer à nouveau, en échos aux battements cardiaques de chacun.
La tête tourne parfois, les descriptions des approches éthiques du sujet et des performances médicales du service affluent en nombre avec un vocable d’une précision chirurgicale digne des plus hautes sphères de cette médecine spécialisée. Les contraintes de temps et les paradoxes qu’elles imposent sur la gestion émotionnelle et spirituelle de la situation sont tous convoqués dans ce récit brillant servi par une écriture d’une richesse et d’une densité inouïes.
Et justement, la fulgurance, la précision et la justesse de chaque mot, chaque expression, chaque phrase, chaque ponctuation sont venues à bout de ma respiration et de ce que l’émotion suscitée pouvait faire supporter à mon esprit. Peut-être une histoire de mauvais moment (un début de confinement appelait-il plus de légèreté ?), peut-être une histoire de rencontre ratée alors que je suis passionnée par le soin, peu importe. Je n’ai pas réussi à aller au bout tellement la précision m’a renvoyée à une forme de froideur que je ne m’explique pas encore. Mais telle que rouvrir ce livre à la page où je l’avais laissé m’est devenu impossible.
Pour autant, je reste persuadée de la haute qualité de cette fine écriture et du traitement de ce sujet qui met côte à côte la mort avec la vie dans une justesse et un réalisme hors pair.
******
Citation p.44, éditions Verticales :
« [...] l’arrêt du cœur n’est plus le signe de la mort, c’est désormais l’abolition des fonctions cérébrales qui l’atteste. En d’autres termes : si je ne pense plus alors je ne suis plus. Déposition du cœur et sacre du cerveau – un coup d’état symbolique, une révolution. »
Un livre qui frappe direct au cœur.
Un ouvrage très émouvant.
Un ouvrage qui a gagné un Molière.
Maylis de Kérangal nous touche par sa belle écriture, sa façon de nous raconter sans pathos.
Une critique de Télérama :
« Allers-retours entre la vie et la mort dans un hôpital, au fil d'un récit palpitant à l'écriture épidermique ».
Bouleversant et pourtant tellement vrai. Comment survivre à la perte de son enfant? Quel choix faire concernant le don d organes?
Un roman qui invite à la réflexion et qui sait nous toucher.
Malgré le sujet intéressant et la maîtrise de l'auteure, je suis passée à côté de ce roman. L'écriture très ciselée, aussi coupante qu'un scalpel, presque chirurgicale, m'a laissée à distance de l'histoire, je ne suis pas entrée en empathie avec les personnages. Dommage car je crois sincèrement que c'est un "bon" livre.
Je laisserai sans doute une autre chance à l'auteure de me plaire.
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...