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Jenny, prodigieuse acrobate, intègre la troupe d'un célèbre cabaret périgourdin, le Satyre Rieur. Elle vient de s'installer dans la région pour être aux côtés de Didier, gendarme à la Brigade de recherche de Sarlat. Ce dernier enquête sur la disparition de plusieurs touristes allemandes. Un prédateur assoiffé de sang roderait dans les bois...
Avec leur fille âgée de cinq ans, le couple aurait tout pour être heureux si la petite Luna n'avait pas développé une grave tumeur cérébrale contre laquelle la médecine conventionnelle ne peut rien. Les jours de l'enfant sont comptés.
Tandis que Didier noie son chagrin dans l'enquête, Jenny cherche un espoir. Virginie, la charismatique patronne du Satyre Rieur, pratique le reiki, une technique de guérison ancestrale basée sur les flux d'énergie. Elle prétend pouvoir sauver Luna...
Et si le remède était pire que le mal ? Jenny et Didier découvriront qu'il n'y a pas de miracle sans contrepartie...
Plongée fascinante dans l'univers envoûtant du cabaret, Reikiller nous entraîne dans une incroyable course contre la montre et, par la force de son intrigue, explore les recoins les plus sombres de la spiritualité contemporaine.
Reikiller est le quatrième roman que j'ai reçu en tant qu'Expert Polar Plon et c'est celui qui m'attirait le moins en lisant la quatrième de couverture. Un récit qui prend place dans un cabaret autour de la pratique du reiki, une technique de guérison non-conventionnelle, n'attirait vraiment pas mon esprit terre-à-terre et très rationnel. Malheureusement, ma lecture a confirmé ma première impression alors que j'espérais pouvoir réviser mon jugement.
Le début du roman est assez intrigant entre ces personnages hauts en couleur du cabaret le Satyre Rieur de Sarlat et ce flic, Didier, qui est sur l'affaire de disparition de touristes allemandes. le lecteur s'interroge sur le lien entre tous les protagonistes mais l'histoire commence assez lentement et l'élément déclencheur de l'intrigue tarde à venir. Cela s'accélère autour de la centième page mais le livre m'avait déjà laissé de côté pour la suite… Entre la tumeur de la petite Luna, l'histoire du reiki, les meurtres étranges liés à la légende de la région et des actes commis pendant la Seconde Guerre mondiale, l'auteur s'éparpille au fil de son récit. Je me suis sentie perdue, ça part dans tous les sens et certains ressorts sont assez alambiqués. Je pense que l'auteur aurait gagné en clarté et en tension dramatique a resserré l'intrigue autour de quelques éléments. J'avais du mal à faire le lien entre tout ça et malgré les quelques passages historiques intéressants, je n'ai pas réussi à me passionner pour ce roman. Je l'ai tout de même terminé pour connaître le fin de mot de l'histoire. L'intrigue est tout de même bien ficelée avec quelques rebondissements inattendus.
Malgré ma déconvenue, il faut reconnaître que la trame est originale pour un polar tant dans les thèmes abordés que le rythme du roman. Il réussit à nous prendre à contre-pied et c'est peut-être pour cela que j'ai pu être désarçonnée à ma lecture mais je suis certaine qu'il peut plaire à beaucoup de lecteurs. de mon côté, mon esprit très rationnel n'a pas pu adhérer au reiki, que je ne connaissais d'ailleurs pas. de plus, les personnages sont très intéressants. Entre l'acrobate Jenny, son compagnon flic Didier, la charismatique patronne Virginie, toute la troupe du Satyre Rieur et le prédateur qui rôde dans le Sarladais, l'auteur a réussi à nous peindre des protagonistes plus excentriques les uns que les autres, ce qui fait le charme de ce roman. Une vraie réussite tout comme l'écriture, riche et efficace !
Bref, ce polar fut ma première déception de cette collection chez Plon mais je pense que je n'étais pas le public pour celui-ci. Il possède des qualités indéniables que d'autres apprécieront et la plume de l'auteur n'est pas en reste non plus assurément. N'hésitez pas à le découvrir si le reiki et le milieu du cabaret vous attirent !
Un thriller original ou le thème du Reiki est exploité en tant que dernier recours de Jenny et son mari Didier pour sauver leur petite Luna de cinq ans atteinte d’une tumeur cérébrale incurable. Jenny est une acrobate accomplie et se produit au Satyre Rieur, un cabaret réputé. Didier est gendarme nouvellement affecté sur Sarlat. Ils sont entourés d’amis qui leur veulent du bien et pourtant rien ne sera facile dans leur parcours. Une énième touriste allemande disparaît, peu à peu le portrait d’un sérial killer prend corps. Le monde de la nuit, celui du spectacle et un univers à nul autre pareil, Virginie et son mari en sont les patrons, ils gèrent leur troupe dans une ambiance familiale baignée dans la pratique du Reiki comme réponse à tous les maux. L’auteur aurait pu choisir de traiter le sujet des sectes, ce n’est pas le cas, ici nous allons suivre l’enquête et la poursuite de ce sérial killer dans cette région du Périgord accompagné de la légende du Lébérou qui prend une dimension particulière au vu des crimes commis. On oscille ainsi entre le scepticisme des uns et le prosélytisme des autres. Mais c’est le côté historique de ce roman qui m’a le plus fait frissonné. Un retour dans les années terribles de la seconde guerre mondiale auprès du personnage de Joséphine Baker résistante et résidente du château des Milandes. Vous l’aurez compris, l’histoire de Luna aussi touchante soit-elle ne représente qu’une partie du récit, heureusement on a évité le piège du pathos. Un thriller écrit sur un ryhtme rapide, on ne s’ennui jamais avec des personnages bien campés et qui sauront nous surprendre. Une écriture directe même si elle peut apparaître parfois un peu embrouillée tant l’auteur semble vouloir nous perdre dans un flot d’informations, mais au final on reste tenu en haleine et toutes les questions trouveront leurs réponses. Bonne réponse.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/07/13/39007857.html
« Reikiller » fait partie des lectures dans le cadre des “Experts du Polar” des Editions Plon en collaboration avec le site Babelio. Sur papier, ce thriller avait tout pour me plaire : un résumé qui me donnait envie, de l’originalité en choisissant le monde des cabarets,… Mais au final, je ressors de cette lecture un peu sur la réserve.
Si je devais résumer le principal souci de ma lecture, je dirais que je l’ai trouvée beaucoup trop brouillon. Trop de thèmes (le reiki, la seconde guerre mondiale, le milieu du cabaret,… pour n’en citer que les principaux qui me viennent directement à l’esprit) ont été choisis par l’auteur et n’auraient pas tous dû figurer dans un seul et même livre. Le problème quand on choisit ainsi plusieurs sujets, ce n’est pas de brasser un public plus étendu mais d’y perdre le lecteur. C’est ce qui s’est passé avec moi.
Un autre point qui m’a un tantinet déçue est le style d’écriture que j’ai trouvé, parfois, un peu alambiqué ainsi que la construction des personnages. Si cela avait été un premier roman, je ne pense pas que j’aurais relevé cet élément mais étant donné qu’il s’agissait du deuxième livre de l’auteur, je m’attendais à quelque chose de moins brouillon et à plus de fluidité.
Par contre, à côté de ça, j’ai apprécié le fait que l’auteur ait planté le décor de son action dans le Périgord, ce qui m’a fait découvrir la région, comme j’ai pu le faire au travers de mes lectures. Un autre élément qui m’a bien plu est l’enquête policière en elle-même et la légende du Lébérou (je ne vous dis pas ce que c’est, pour ne pas vous dévoiler la surprise ! ). Au sujet du reiki, j’ai appris plein de choses et j’en remercie l’auteur.
Comme vous aurez pu le lire aux travers de ces quelques phrases, je n’ai pas décidé de médire ce livre tous les niveaux. Je n’ai pas abandonné sa lecture (même si c’est quelque chose qui peut se compter sur les doigts de la main, tant cela s’est très peu passé, dans ma vie de lectrice), ce n’est donc pas ma pire lecture qui soit mais j’aurais tant aimé que cela se soit mieux passé.
Deuxième thriller de l’auteur, Laurent Philipparie, je tenterai de lire bientôt son premier («Lectio Letalis » ) afin de tenter une réconciliation entre nous.
Comme vous le savez si vous me lisez habituellement, je continue à marteler que tout ceci n’est que mon humble avis personnel. Je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce livre et de le lire afin de vous forger votre propre opinion. Je reste bien entendu à votre disposition pour que nous puissions en discuter plus longuement.
Madame Peyrat, propriétaire de gîtes dans la région de Sarlat, dans le Périgord noir, vient déclarer la disparition de Julia Lorenz, une jeune touriste allemande...Disparition à rapprocher d'autres cas similaires de disparitions de touristes allemandes signalées les semaines précédentes. Fugues? Eloignements volontaires pour recommencer sa vie ailleurs, "phénomène de plus en plus répandu dans nos sociétés en quête de sens"?
24 heures plus tard. Le corps est retrouvé dans un coin inaccessible de la montagne. Nul doute n'est plus permis. Il s'agit bien d'un meurtre mais l'assassin n'a rien laissé derrière lui: pas d'objets compromettants, pas de vêtements, pas d'empreintes, pas de traces biologiques d'aucune sorte. Seul un corps complètement nu. La seule certitude dont dispose la police pour commencer ses investigations: la jeune femme a été torturée...Et la découverte d'un charnier de corps présentant tous les mêmes caractéristiques: scalp, doigts coupés, crevasses étranges sur l'abdomen...
Quel lien entre ces trois femmes, mis à part leur nationalité et leur profil d'aventurières écolo? Un rapport avec les quatre autres corps à l'état de squelettes bien plus anciens, probablement aux alentours des années 1940? Didier, qui dirige l'enquête, est bien conscient que l'établir leur permettrait de trouver une explication à ce charnier.
Dans le même temps, Luna, sa compagne, désespérée de voir leur fille de cinq ans dépérir à vue d'oeil, et refusant l'inéluctable, est prête à tout pour sauver l'enfant, y compris avoir recours à Aïna Saita, célèbre guérisseuse reiki japonaise, malgré son scepticisme. Didier ne se doute pas que cette terrible affaire le mènera sur des chemins périlleux, le poussant dans ses plus extrêmes retranchements.
Reikiller a été publié par les éditions Plon en 2021. Le style hybride s'adapte aux différents aspects de l'intrigue: dans les chapitres consacrés à l'enquête, le rythme soutenu emporte le lecteur dans son tourbillon, ne relâchant la pression pas une seule seconde. Quant aux chapitres consacrés à l'histoire parallèle des membres du Satyre Rieur et de leurs proches, le style est énergique, employant un vocabulaire choisi et abrupt, même dans les discussions: "Les colonnes d'assaut avancèrent telles deux traînées noires ruisselantes de part et d'autre de la voie. Le terrain était enclavé dans une forêt dense et mal entretenue. A moins de vouloir produire un bruit d'enfer, on ne pouvait y accéder autrement que par ce chemin défoncé. Stefano habitait une maison à la sobre architecture. UN rez-de-chaussée et un escalier extérieur menant à un étage. Cette bâtisse était très ancienne, transmise de génération en génération au sein d'une même famille...Camouflés à bonne distance, les effectifs en surveillance du site les avaient prévenus. Trahi par les interstices saignant les volets, le rez-de-chaussée s'était illuminé deux heures plus tôt." (Pages 142-143).
Le style de l'auteur se caractérise par son son sens de la description, porté par un vocabulaire simple pour un rendu évocateur: "Dans une contorsion extrême, son bassin se redressa. Saisissant la barre, elle s'enroula sur elle-même. Les talons de ses chaussures pailletées vinrent se poser sur sa nuque. Sa tête se releva, offrant une expression insouciante. L'une de ses mains lâcha prise et n'oublia pas d'aller lisser sa chevelure pendante, comme pour rappeler l'existence de l'attraction terrestre." (Page 12)
Construction: des chapitres courts s'enchaînent à un rythme soutenu, alternant le point de vue des enquêteurs et celui des membres du cabaret le Satyre Rieur...Avec pour point de jonction l'histoire de Didier, le policier, et de sa compagne Jenny, acrobate, et leur petite fille de cinq ans, atteinte d'une affection grave. Dès le début, le lecteur s'interroge sur l'opportunité de la connexion entre les meurtres sur lesquels Didier enquête et les péripéties des saltimbanques du cabaret dirigé par Virginie. Mais peu à peu, les éléments du puzzle se mettent en place, révélant une intrigue tout aussi complexe que captivante.
Avec Reikiller, Laurent Philipparie propose un roman riche et original dont l'intrigue, construite sur la pratique du reiki, méthode de soins japonaise fondée sur des soins par imposition des mains, dont la philosophie dérivée du bouddhisme était sensée guérir toutes sortes d'affections, y compris les maladies les plus graves. L'auteur ne porte aucun jugement sur cette technique, sans négliger pour autant son impact psychologique et énergétique. Il se contente de l'utiliser pour étayer son intrigue. Libre au lecteur d'approfondir ou pas les bribes évoquées dans le roman.
Le +: une des données majeures d'un bon roman policier est de restituer avec soin le contexte de l'enquête avec le plus de réalisme possible, de sorte que le lecteur s'immerge totalement au point de s'imaginer dans la peau des enquêteurs et ressentent les difficultés rencontrées: "Le cadavre d'une vacancière retrouvé sur l'un des pôles touristiques les plus attractifs de la région donnait une nouvelle ampleur à l'affaire. Les répercussions médiatiques et les pressions politiques réclamant une résolution rapide ne tarderaient pas." (Page 73).
Laurent Philipparie évoque, toujours avec le ton juste, sans porter de jugement, les différents aspects d'une enquête sur un ou plusieurs meurtres, avec lesquels le lecteur est rarement familiarisé. Ajoutant la vraisemblance des procédures de police scientifique, ce qui signifie que les résultats n'arrivent jamais dans l'heure qui suit, ni le jour même, mais des jours, voire des semaines plus tard: "-Et les quatre ogives récupérées dans le sol? interrogea doctement le major. -Elles sont à l'INPS de Toulouse. D'ici une semaine, on saura le calibre, de quel canon elles ont été tirées. Et s'il est répertorié dans nos fichiers.=>Immersion totale dans une véritable enquête même si l'histoire est fictive. Les techniciens ne sont pas des magiciens et la science a ses limites.
Le +: l'histoire de Reikiller prend ses racines dans le passé trouble de l'Occupation pendant la seconde guerre mondiale jumelée à la pratique du reiki, débouchant sur une intrigue riche et originale, s'appuyant sur des scènes d'action rythmées, bien ficelées. Donnant une ampleur inaccoutumée et profonde au roman. Un véritable coup de coeur...
Jenny est acrobate dans un cabaret ; Didier, son mari, est gendarme à la brigade de recherche de Sarlat ; Luna, leur fille de 5 ans, est atteinte d'un maladie cérébrale incurable en phase terminale.
Tandis que Didier enquête sur la disparition de trois jeunes touristes allemandes, Virginie, la patronne du cabaret, tente de convaincre Jenny que le reiki, une technique de guérison basée sur les flux énergétiques, peut sauver sa fille.
Tout va s'accélérer quand on découvrira les trois touristes dans un charnier remontant à la seconde guerre mondiale...
Rien n'ai vraiment crédible dans cette intrigue où se mêlent l'histoire, les phénomènes sectaires, un improbable cabaret, des personnages atypiques mais manquant trop de caractère (à 2 ou 3 exceptions près) et finalement la folie des hommes. Un peu trop pour un seul roman...
Heureusement, la magie du lieu, le Périgord noir, avec ses décors majestueux, agit quand même et vient, avec la qualité de l'écriture, sauver un peu un roman en péril...
Dommage que l'auteur n'ait pas su rendre plus intéressante son histoire, car elle est plutôt bien contée : une écriture assez riche au service d'un style direct et dépouillé ; une alternance de points de vue, complétée par quelques rebondissements, qui donnent du rythme. On peut ne pas s'ennuyer en tournant les pages, et avec un peu plus de suspense et de naturel, la lecture aurait même pu devenir addictive.
Dommage...
Merci à Babelio et aux éditions Plon de m'avoir fait découvrir cet auteur et ce livre.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/06/15/reikiller-laurent-philipparie-plon-histoire-cabaret-secte-folie-un-peu-trop-non/
Quel titre intrigant! En fait il s'agit d'un mot-valise créé par l'auteur, né de la fusion de reiki et de killer; le titre est parfaitement adapté car ce sont bien les deux pans de ce polar. N'ayant aucune idée de ce que pouvait être le reiki, j'ai fait quelques recherches rapides avant d'entamer ma lecture, dont je vous livre la substantifique moelle : c'est un soin énergétique japonais développé vers 1920, dans une approche holistique complémentaire à la médecine classique; il consiste à éveiller en une personne un processus dynamique de guérison en intervenant sur son champ vibratoire.
Nous sommes dans le Périgord, au sein d'une troupe de cabaret où chaque membre, cabossé par la vie, est venu chercher une renaissance auprès de Virginie, la propriétaire, qui essaye d'insuffler à chacun la foi en le reiki.
L'acrobate, Jenny, mariée à Didier, un policier, se débat pour sauver sa fille de 5 ans, en train de mourir d'une tumeur cérébrale. D'abord hermétique au reiki, totalement désespérée, elle se laisse convaincre. Didier, quant à lui, enquête sur la découverte de sept cadavres, trois récents et quatre morts depuis 1944. Reiki et meurtres se rejoignent lorsque la grand maître reiki, venue pour guérir l'enfant, est enlevée. Commence alors une course contre la montre pour ce que Jenny considère comme la dernière chance de sauver sa fille.
A côté de l'aspect polar, l'auteur aborde des sujets historiques (la résistance dans le Périgord pendant la deuxième guerre mondiale avec la figure emblématique de Joséphine Baker), l'emprise de croyances diverses et leurs dangers sur des personnes fragilisées, le fait de se faire justice soi-même.
J'ai eu plaisir à lire ce polar, au style fluide, qui réserve quelques surprises même si j'ai trouvé la mise en jambes assez lente (l'enquête ne commence à frémir qu'autour de la page 95) et même si des longueurs autour du reiki ont un peu plombé le rythme.
Je remercie Babélio et les éditions Plon pour ce quatrième polar lu dans le cadre des Experts Polar des éditions Plon.
Jenny, prodigieuse acrobate, intègre la troupe d’un célèbre cabaret sarladais, Le satyre Rieur. Cette ferme périgourdine, transformée en un somptueux cabaret par Virginie et son compagnon Oscar se trouve à une vingtaine de kilomètres du château des Milandes qui fut la demeure de Joséphine Baker. Le spectacle avec ses numéros de haut niveau attire énormément de monde, il est un savant mélange d’humour, d’émerveillement et de poésie. Jenny s’est installée dans la région quand Didier, enquêteur hors-pair, avec qui elle partage la vie a été affecté à la brigade de recherches de Sarlat. La disparition d’une touriste allemande va lui permettre de zapper ses problèmes personnels. Jenny est elle-même très agitée, puisque lors de son numéro, elle s’effondre, une chute de deux mètres, première fois qu’elle se loupe lors d’un spectacle. « Visiblement, elle souffrait d’un mal contre lequel sa passion ne pouvait rien ».
Si Jenny et Didier sont aussi perturbés, c’est que leur petite Luna, 5 ans est atteinte d’un gliome infiltrant du tronc cérébral, une grave tumeur cérébrale contre laquelle la médecine conventionnelle ne peut rien.
Si Didier pense conjurer le mauvais sort en se donnant à fond dans son enquête, se disant que s’il réussit, Luna guérira, Jenny, elle, va chercher un espoir auprès de Virginie, la patronne du cabaret, dont l’activité favorite « essentielle » est le reiki. Une inopérable hernie discale avait conduit cette dernière à une étonnante rencontre avec une maître reiki , qui, par cette improbable médecine l’avait guérie. Devenue maître reiki à son tour, Virginie dispense ses soins à ceux qui en manifestent l’envie, à commencer par ses saltimbanques.
À savoir que le reiki, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas, dont je faisais partie, est une méthode de soins non conventionnelle d’origine japonaise, fondée sur des soins dits « énergétiques » par imposition des mains. Mais, face à un risque avéré de dérive sectaire, la « nébuleuse » du reiki est placée en France, sous observation par la Milivudes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires).
Ce thriller, comme son titre Reikiller, à mon avis excellemment choisi, l’indique, baigne dans cette spiritualité contemporaine bien qu’ancestrale. Laurent Philipparie en utilise les pans les plus sombres pour son intrigue et nous embarque dans une course contre la montre haletante.
Il sait parfaitement nous tenir en haleine en mêlant deux histoires qui vont se trouver intimement liées.
Par l’intermédiaire de ses enquêteurs, Didier, relayé plus tard par le major Serge Goupil, il emmène le lecteur dans cette belle région qu’est le Périgord où les grottes en sont un des attraits majeurs. Elles ont dans le livre, une place stratégique et le site des Eyzies y est le théâtre d’une macabre découverte.
L’auteur n’hésite pas, pour notre plus grand plaisir, mais aussi pour notre plus grande frayeur, à faire intervenir le lébérou, ou du moins à utiliser son aspect, dans les horribles meurtres qui sont perpétrés, le lébérou étant cette créature fantastique qui fait partie du bestiaire mythologique périgordin.
C’est aussi l’histoire de la Résistance locale qui est évoquée au cours de l’enquête. Joséphine Baker, chanteuse de renommée internationale et résistante dont l’histoire est tellement exceptionnelle, semble encore hanter quelques mémoires.
Le côté psychologique occupe une part très importante dans le bouquin .
Laurent Philipparie montre comment un être en plein désarroi, à fortiori, lorsqu’il n’a plus d’autre solution, peut être conduit à croire des thèses qu’il rejetait auparavant et soulève ainsi le risque d’emprise mentale et le danger que cela peut représenter pour des personnes ultrasensibles.
Petit bémol, j’ai trouvé un peu trop prégnante dans le récit, cette technique de guérison qu’est le reiki.
Reikiller, deuxième roman de Laurent Philipparie, outre une véritable plongée dans l’univers envoûtant du cabaret, réussit à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page avec une intrigue originale dans laquelle les rapports humains sont savamment analysés tout en étant soumis à rude épreuve.
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Plon pour ce roman palpitant reçu dans le cadre des experts polar.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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