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C'est la vie d'une gouvernante qui entre dans une famille bourgeoise pour s'occuper de la petite dernière Elena, peu à peu en suivant un protocole bien précis elle va savoir se rendre indispensable pour chacun des membres.
Surprenant roman de part son style, en effet l'histoire est reporté en voix off, pas d'émotion juste des faits sur ce qui va se passer, comme une recette à suivre pas à pas, à mettre en oeuvre pour arriver au projet final, dicté par Lewis dont on n'apprendra rien.
Toute une ambiance, déstabilisante, voire angoissante, assez froide, qui monte en puissance au fil des pages et nous amène à refermer ce livre en se demandant pourquoi tout ça, dans quel but ? Et en quoi consiste cette grande action finale ?
Un roman intrigant par son style et son atmosphère qui restera en mémoire malgré ce final qui m'a laissé sur ma faim.
111 points.
111 parties composent ce protocole.
Et quel protocole !
La deuxième personne du pluriel.
Une infiltration.
C'est elle. C'est nous. C'est vous.
Elle, c'est la gouvernante.
Celle qui s'installe dans une jolie maison, chez une famille aisée.
Celle qui va suivre ce fameux protocole à la lettre.
Celle qui va procéder à un sabotage, petit à petit, quotidiennement...
... Un infime phénomène qui va engendrer des effets majeurs.
D'ailleurs, tous ses faits et gestes ne sont pas isolés...
Les membres de la petite famille ne se doutent de rien.
Et tout ce qu'ils subissent a déjà été vécu par d'autres.
Ils sont transposables.
Interchangeables.
Manipulables.
Quelque chose se trame.
Mais quoi ?
Une action d'envergure se prépare et, dans l'ombre, beaucoup y concourent.
L'écriture est fluide.
La tension est palpable.
L'atmosphère est pesante.
L'auteur sait nous mener habilement jusqu'au twist final...
Roman au procédé narratif tout à fait particulier puisqu’il est écrit à la deuxième personne du pluriel, il est totalement original mais également déroutant. Je pense qu’il s’agit de la première fois que je me trouve face à ce type de narration. On le lit comme si on lisait un manuel dans lequel nous sommes le personnage principal. A titre d’immersion, on ne peut pas faire mieux. Vu que le roman est assez court, ce type de narration n’est pas dérangeant et est, ô combien, novateur. C’est vrai que cela peut être rébarbatif pour certains mais je dirais que cela le serait si le livre avait été beaucoup plus long.
Aussi bien l’histoire que tout l’environnement sont mystérieux. En effet, plusieurs éléments sont laissés dans le flou. Peut-être s’agit-il là d’un autre choix opéré par l’auteur ?! On ne découvre qu’au compte-goutte et petit à petit que des miettes de tout l’engrenage. Afin de tenir en haleine ses lecteurs, Guillaume Lavenant laisse planer beaucoup d’interrogations durant son récit.
Le petit bémol pour moi dans cette lecture tout à fait atypique serait une fin un peu trop ouverte à mon goût. J’ai l’impression d’être restée avec certaines de mes questions en suspens et comme vous le savez, ou vous l’apprendrez, mon esprit figuratif a bien du mal de se retrouver dans ce qui est un peu trop abstrait pour lui. Certains éléments auraient pu être plus potassés et expliqués.
Toutefois, je salue ces choix absolument audacieux qu’a fait l’auteur. Si vous cherchez une lecture hors normes car vous vous êtes lassés des habitudes littéraires, je ne peux que vous conseiller ce roman.
Je remercie les éditions Rivages pour leur confiance.
Conformément au protocole qui vous a été assigné, vous vous êtes fait engager comme gouvernante par une famille d’une tranquille petite ville. Votre mission est de vous rendre indispensable et, en attendant la suite des instructions, de commencer un insidieux travail de sape…
En vous impliquant comme si vous étiez vous-même le personnage principal, l’auteur adopte un parti-pris original qui, associé à un préambule étrange et inquiétant, pique aussitôt votre curiosité pour vous tenir en haleine jusqu’au dénouement. Les phrases courtes, alignées en rafales de mitraillette, accélèrent le rythme, et vous voilà solidement harponné, suspendu au fil d’une histoire machiavélique dont vous attendez de comprendre les mystérieux motifs.
Malheureusement, la manière, aussi habile et séduisante soit-elle, ne réussit pas à pallier l’impression finale de creux, laissée par cette histoire qu’il vous faudra accepter de conclure sans grandes explications, d’autant plus frustré qu’elle vous aura si bien mené en bateau. Cette vague sensation de vacuité vous semblera peut-être d’autant plus décevante que, globalement, l’écriture, très évocatrice d’un scénario entièrement préoccupé de l’action et des décors, ne vous aura guère offert, en termes de style, que son impressionnante efficacité.
Si j’ai aimé me laisser surprendre par sa forme originale et par son suspense addictif, cette courte histoire aurait mérité un fondement d’intrigue plus solide et plus crédible. Et si j’ai été totalement convaincue par les talents de mise en scène de l’auteur, je reste dans l’expectative quant à sa plume, dont la singularité formelle sera difficile à renouveler. Un très plaisant moment de lecture quoi qu’il en soit.
Quel livre étrange que ce Protocole gouvernante ! Une jeune fille se fait engagée comme gouvernante pour s’occuper d’Elena, petite-fille de 4 ans. Jusque-là, tout est normal… Sauf que la normalité, ne fait pas partie de l’équation…
On ne sait pas grand-chose de la période pendant laquelle se déroule l’intrigue, et c’est ce qui lui confère un air dystopique. Pour autant, je ne suis pas certaine que ce genre puisse s’appliquer à ce livre. Par contre c’est sans conteste un thriller, assez étrange, qui conduit à une certaine fascination.
Une fascination, non pas par l’intrigue en elle-même, mais par la plume de l’auteur et la narration qu’il a mise en place. Le trait de génie, tient à peu de choses mais va donner toute son ampleur à cette intrigue. L’auteur fait le choix d’un lecteur spectateur de ce qui se déroule entre les lignes. En effet, il ne s’adresse pas à nous, mais bien à cette gouvernante, dont on ne sait pas grand-chose. D’une voix lancinante, qui confine à la berceuse, aux litanies, débitées par une voix qui s’immisce en nous… Une voix qui devient notre pensée… Cette voix est la ligne directrice de cette gouvernante. Cette voix, se matérialise sous forme de protocole qu’elle lit, comme un guide, comme un phare dans la tempête qui pourrait se réveiller, si elle déviait de sa route.
Il règne une sensation désagréable d’un drame imminent, une sensation qui colle à la peau, sans que l’auteur n’use de subterfuge. Tout ce fait d’une manière lente, latente, et on attend que l’explosion arrive. On attend le drame. La trame narrative a un effet hypnotique sur nous, alors même que rien de précis ne se passe.
Le rôle de la gouvernante n’est ni facile, ni clairement défini, on le découvre au fil du protocole, la réussite de sa mission réside dans la scrupuleuse application du livret, qu’elle ne quitte jamais même lors d’éventuels déplacements.
Jour après jour, l’étau se resserre sur chacun des membres de cette famille. Tout est calculé, prévu et millimétré. Le protocole, doit réussir, puisque la voix-off, propose même des solutions alternatives en anticipant chaque geste, chaque réflexion…
L’auteur ne fournit aucune explication, restant dans le vague, volontairement, pour laisser le lecteur trouver la direction qu’il souhaite prendre. Beaucoup de questions, restent néanmoins en suspens, notamment aucune indication sur le cerveau de ce protocole, mais surtout, sur ce complot qui touche de nombreux autres foyers.
Les genres se confondent allègrement, puisque le thriller côtoie la dystopie, mais on pourrait aussi y déceler une certaine étude sur nos comportements, métro, boulot, dodo… Chaque geste est calculé, chaque pas est pondéré… On est donc facilement manipulable. Une allégorie très intéressante, si on ose la voir sur nos vies et la manipulation dont on fait l’objet, sans jamais chercher à regarder de plus près si les fondations ne sont pas en train de s’écrouler… A l’image du sol qui se gondole et qui prend l’eau, car notre gouvernante, verse de l’eau tous les soirs, dans un simple petit interstice. Une faille et tout dérape, pourtant on reste aveugle…
Je ne sais pas ce que ce livre me laissera comme souvenir, mais je sais en tout cas qu’il ne m’a pas laissé indifférente et qu’une certaine réflexion pointe le bout de son nez dans cet univers où tout semble aseptisé mais qui va basculer…
Pour son premier roman, l’auteur nous livre une histoire peu commune. Placée au centre du quotidien d’une famille, l’arrivée de la gouvernante vient peu à peu bouleverser toute leur vie. Sur l’histoire elle-même pas de quoi se retourner. Une jeune femme se fait engager comme gouvernante par un couple avec une enfant dont elle devra s’occuper. Ce qui change tout et donne un côté extraordinaire au livre, c’est le choix de sa narration. Ne chercher pas les dialogues, il n’y en a pas. Nous sommes sous l’emprise d’une voix off qui vient constamment dicter sa conduite et son ressenti à cette jeune femme, en lui disant « vous ». On apprend que cette voix suit un protocole mise en place par un certain Lewis. Mais surtout on se rend compte qu’il s’agit d’une opération de grande envergure et que loin d’être isolée, cette gouvernante fait partie des nombreux élus qui comme elle, suivent ce protocole et remplissent leur mission. Quelle est la raison qui lui fait suivre ce protocole à la lettre sans jamais déroger ? Pendant tout le livre on sent que quelque chose se prépare et cela génère une certaine anxiété. Je n’ai pas accroché d’emblée a ce style de narration que j’ai trouvé ennuyeux à la longue. D’autant plus que je me suis sentie perdue dans un récit où rien n’est clairement dévoilé ou explicite, cela nous laisse beaucoup de clés pour imaginer nous même la suite de ce roman sans véritable fin. Une sorte de dystopie qui n’en est pas encore une mais va le devenir dans le futur, j’avais déjà eu beaucoup de mal avec La servante écarlate dans ce style mais même si je dois souligner que l’auteur à réussit à me déstabiliser, je n’y ai pour autant pas pris de plaisir. Cela peut être différent pour vous. Bonne lecture.
http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/08/protocole-gouvernante-de-guillaume.html
Nous sommes dans un quartier calme et bourgeois. Une gouvernante se présente dans l'une des maisons du lotissement, elle va s'occuper d'Elena, la petite fille du couple. Mais rapidement on comprend que cette jeune femme d'apparence anodine obéit à un "protocole" que lui détaille le narrateur avec minutie. Dès les premières pages on comprend que quelque chose d'anormal se dessine "elle voit clair dans votre jeu, vous défiant de le jouer jusqu'au bout". Tout semble être sous contrôle d'une mystérieuse organisation. La gouvernante suit à la lettre les préceptes d'un certain Lewis.
Des choses bizarres se produisent rapidement dans la maison, la gouvernante remplit d'eau une fente devant la porte d'entrée et le parquet gonflé empêche la porte de se refermer. Le père de famille est de plus en plus attiré par la gouvernante qui par ailleurs prend l'habitude de regarder un feuilleton télévisé tous les soirs avec la mère de famille.
La narration hypnotique crée un climat angoissant, la gouvernante semble suivre un protocole où chaque mot est pesé, tout semble faire partie d'un plan dans lequel elle doit jouer le rôle qui lui est attribué. Mais cette gouvernante n'est pas seule, d'autres ont infiltré d'autres familles et quelque chose s'est mis en branle à l'origine d'événements qui vont agiter le pays tout entier. Le début de ce roman est très prometteur par son style et son originalité mais tout cela devient finalement assez vite lassant pour aboutir à un dénouement bien décevant. Il reste malgré tout un auteur qui signe un premier roman étrange et intrigant...
Dans une banlieue pavillonnaire cossue, un couple très pris par son travail recherche une personne de confiance. Une jeune femme est engagée comme gouvernante. Entendez par là qu'elle doit s'occuper de la plus jeune des deux enfants Eléna et également donner un coup de main à la gestion de la maison.
Nous découvrons en même temps que la jeune femme le protocole qu'elle doit suivre au pied de la lettre et établi par un mystérieux Lewis. On comprend très vite que son embauche a été prévue , elle est le maillon d'un plan et rien n'a été laissé au hasard. Le récit entièrement à la deuxième personne du pluriel et toujours au futur confère une ambiance enveloppante, captivante mêlant le respect feutré du vouvoiement et l'ombre d'une organisation secrète bien mystérieuse.
Sans en dire de trop, Guillaume Lavenant nous titille et nous harponne dans ce roman atypique et assez indéfinissable qui tient à la fois du huis-clos, d'une dystopie avec une donne dose de suspense comme dans un thriller. Plus on avance dans la lecture et plus on est tiraillé par de nombreuses questions ( et est bien malin celui ou celle qui devinera la fin).
Ce roman subjugue par sa narration impeccable, ce qui est son point fort, et suscite un malaise grandissant distillé habilement. Mais avec un dénouement qui ne répond pas à toutes les interrogations du lecteur, cette fin peut gâcher le plaisir de lecture ou le diminuer.
Ce roman qui sort des sentiers battus m'a complètement intriguée (mission réussie pour l'auteur).
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