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A des époques différentes, trois femmes sont amenées à quitter la France pour Pondichéry, en Inde. Alice, en 1930, rejoint son mari médecin chargé de diriger la léproserie ; Oriane, en 1950, veut revisiter les lieux d'une petite enfance dont elle ne conserve que de vagues souvenirs ; Céline, enfin, en 2012, a fui une situation familiale dramatique. Ce séjour dans un ancien comptoir français va bouleverser leur vie.
Ce premier roman d'Anne Vantal, à l'intrigue habilement nouée, embarque le lecteur dans le temps et l'Histoire. Bienvenue en Inde !
Un premier roman qui est une vraie saga. Nous allons découvrir trois héroïnes, trois époques et Pondichéry.
Alice, pianiste, dans les années 30 qui a suivi son mari qui est médecin chargé de la léproserie.
Oriane, dans les années 50 qui revient après avoir passer son enfance et va essayer de retrouver des souvenirs, des êtres qu'elle avait croisé.
Céline, dans les années 20212 qui est sage femme et qui va découvrir la vie difficile en Inde malgré la beauté du pays et la gentillesse des habitants.
Et il y a aussi d'autres personnages, peut être un peu trop car quelquefois je me suis perdue entre les époques et les femmes qui jalonnent cet ample roman.
De beaux portraits de femmes, des références historiques intéressantes (le rôle de la France, la révolution de Gandhi, la situation de milliers de pondichéryens qui ont opté, en janvier 1963, pour la nationalité française.. ) sur la France et ses relations avec l'Inde, des années 30 à nos jours (un beau portrait d'une documentariste française qui va nous parler de prostitution enfantine, de travail des enfants...), des pages sur la musique (Céline dans les années 30 est pianiste et aimerait continuer à pratiquer (un beau portrait d'un accordeur local), sur la photographie (Lila et la recherche de veilles photos), sur la littérature (quelques clins d'œil sur des publications d'époque (Virginia Woolf, la voie royale de Malraux..).
L'auteure nous décrit la vie quotidienne, le travail dans les hôpitaux (léproserie, maternité...), le travail commercial à travers le port (des pages sur l'indigo, sur le travail des transporteurs...), les différentes religions qui se côtoient dans Pondichéry (ashram...) la nature (des pages sur les moussons)
Un livre riche, ample, foisonnant, peut être un peu trop mais en tout une belle saga avec des beaux portraits de femmes. Quand le romanesque nous décrit l'histoire politique, sociale de Pondichéry.
#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance
Trois femmes, trois époques et Pondichéry
Pour son premier roman, Anne Vantal a laissé courir sa plume pour raconter Pondichéry à travers trois périodes, les années 1930, 1950 et en 2012 à travers trois portraits de femmes. Alice, Oriane et Céline vont nous faire découvrir cette ancienne colonie française avec leur regard curieux.
Ce n'est pas un premier roman que nous offre Anne Vantal mais plutôt trois romans en un, racontant les vies à Pondichéry d'Alice, Oriane et Céline. Au fil des chapitres qui passent successivement d'une histoire à l'autre, on va voir se dessiner une traversée du siècle à travers les destins de ces trois femmes.
Chronologiquement, c’est d’abord Alice qui entre en scène. Nous sommes en 1930, au moment où Gandhi entame la marche du sel, action non-violente mais aussi démonstration de la puissance et de la détermination de cet homme qui entend redonner son indépendance à son pays.
Si les autorités françaises regardent d’un œil curieux cette poussée de fièvre, ils ne s’inquiètent pas vraiment de leurs confettis de territoires formant l’Inde française, mais songent plutôt à développer leurs possessions coloniales. La crise qui frappe les Etats-Unis est bien plus préoccupante à leurs yeux.
Quand Alice débarque pour rejoindre son mari médecin, il lui présente les projets d’agrandissement de l’hôpital et la construction d’une léproserie dont il aura la charge. La jeune femme, pianiste virtuose, s’est liée d’amitié durant le voyage avec Mabel, une Britannique installée à Bombay. Grâce à cette dernière, elle réussira un peu à tromper son ennui en donnant quelques concerts et à être informée des soubresauts du pays.
Pour Oriane, c’est un retour au pays, en 1950. Après un événement tragique, dont elle ignore presque tout, la décision avait été prise de rentrer en France alors qu’elle n’était qu’une enfant. Profitant d’un stage au sein d’une association humanitaire, elle va pouvoir partir à la recherche de ses racines et tenter de percer les secrets de famille. Lorsque sa route croise un témoin très proche de ses parents, elle va entamer une quête qui la mènera jusqu’à retrouver son ancienne nounou et découvrir ce qui l’attache à ce pays désormais indépendant. Côté français, Chandernagor est rendue à l’Inde et les autres comptoirs ne vont, on s’en doute de plus en plus, pas tarder à connaître le même sort. De quoi nourrir les conversations et échauffer les esprits.
Enfin, on fait la connaissance de Céline, qui arrive en 2012 dans l'ex-comptoir français. La sage-femme, qui découvre une ville en pleine mutation, va tomber sous le charme suranné du lieu, se découvrir en Sandrine bien plus qu’une collègue et trouver dans un hydrologue allemand un compagnon qui va au fil des jours, réussir à transformer leur liaison en un amour grandissant. Alors qu’elle songe à prolonger son séjour, elle découvre dans la cuisine de la maison qu’elle loue de vieilles photos qui vont l’intriguer. Avec l’aide de Sandrine, elle va tenter d’en savoir plus sur ces visages et sur leur vie à Pondichéry. Leur enquête va permettre, on s’en doute, de boucler la boucle de ce roman ambitieux.
Anne Vantal s’est beaucoup documentée pour nous offrir un panorama de près d’un siècle sur ce bout de France coloniale dont le nom, avouons-le, continue à faire rêver. Mais rassurez-vous, le romanesque prend ici le pas sur l’Histoire et la politique. Intrigues familiales, relations entre colons et autochtones, drames et catastrophes naturelles forment les ingrédients de cette riche saga.
Mais, comme le suggère le titre, Pondichéry ou le rivage des ombres, est aussi un roman de la transmission. «Car il ne faut jamais chercher à effacer les morts, (…) on doit les laisser partager nos vies, car ils y ont leur place, s'ils savent se tenir bien, juste au bord de nous, sans nous envahir, sans nous jeter à tout instant dans un chagrin mortel. Nos disparus nous accompagnent silencieusement, nous guidant la main et éclairant notre chemin : à nous d’accueillir, avec respect et indulgence, la cohorte de ces ombres qui nous lient au passé et reviennent à nos côtés jouer avec la lumière.»
Ajoutons, pour ceux qui s’intéressent à Pondichéry, une bibliographie succincte. Je vous conseille tout d’abord le roman de Dominique Marny intitulé Du côté de Pondichéry et qui traite de présence française sous le Second Empire. Sur les dernières années de la Pondichéry française, Terminus Pondichéry de Hubert Huertas montre bien le drame vécu par les populations. Enfin La dernière fois à Pondichéry de Catherine Brai propose, derrière le personnage d’une prof de français, un bel aperçu du choc des cultures.
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
https://urlz.fr/r9b4
Pondichéry ou le rivage des ombres… Le titre à lui seul est une invitation au voyage… J’ai été happée par ce récit qui nous dépeint l’ancien comptoir français à différentes époques, au cours des années 1930, 1950 et 2000, et j’ai été envoûtée par la course folle de la plume d’Anne Vantal pour nous conter le destin noué de trois françaises expatriées dans cette ville, qui ne s’attendent nullement aux bouleversements qui vont respectivement transformer leurs vies…
Nous suivons tout d’abord Alice, une femme de 25 ans, fraichement mariée qui débarque à Bombay en 1930 pour rejoindre Jules, son époux, médecin dans une léproserie. Le couple s’installe ensuite dans une villa de Pondichéry où la jeune femme exerce ses talents de pianiste lors de récitals auprès de la haute-société. Au cours d’une correspondance avec sa soeur Jeanne, elle dévoile ses premiers émois face à une ville qu’elle ne connait pas et à une population locale qu’elle a hâte d’apprécier. En 1950, Oriane, française elle aussi, retrouve Pondichéry, sa ville natale, dont elle ne garde que de vagues souvenirs. Elle loge chez Madeleine, une amie de sa tante, et s’occupe avec elle de bonnes oeuvres. En 2012, Céline est une jeune sage-femme dévouée à son métier qui officie à l’hopital de Pondichéry. Elle a quitté la France pour échapper à un drame familial. Ce voyage serait-il pour elle l’occasion de se reconstruire ?
La comparaison avec La Tresse de Laëtitia Colombani m’est venue à l’esprit au cours de ma lecture, ainsi que l’image d’une broderie délicate autour de la vie de trois femmes à différentes époques, qui bien sûr ne se rencontrent pas mais qui sont indéniablement liées. Pondichéry ou le rivage des ombres est un roman dense, développé, dont la construction est habilement maitrisée. Le travail de recherches d’Anne Vantal a dû être conséquent pour produire un roman aussi riche de détails tant sur le plan culturel, géographique et historique. J’ai aimé le style de l’auteure, la préciosité des termes employés et la quête exigeante d’un vocabulaire adapté. J’ai choisi de découvrir ce livre dans l’espoir d’en apprendre plus sur un pays qui m’intrigue et m’intéresse (comme tant d’autres) et sur lequel j’ai très peu de connaissance. J’ai été agréablement surprise d’être transportée au cours des pages de ce roman, à différentes époques dans un lieu aussi envoûtant que Pondichéry. Je parle d’immersion car j’ai appris beaucoup sur les diverses castes qui cohabitent parmi la population de la ville. Tout est décrit avec minutie, de la végétation luxuriante aux bâtiments et monuments issus de plusieurs générations et communautés.
Tout en préservant un style fluide et l’intérêt constant de son lecteur, l’autrice aborde les multiples problèmes qu’a connu ce pays au fil des ans. Ce roman incroyablement riche est ancré dans l’Histoire. La multitude de sujets évoqués font de ce récit une mine d’information sur Pondichéry et son passé tourmenté: du sort réservé aux petites filles indiennes qui, de tout temps, sont dénigrées, jusqu’aux doutes émis par la population locale sur les revers de la Grande Histoire. Un passé tourmenté autant que les vies de ces trois femmes, dont l’émouvant destin m’a profondément émue. Même si l’autrice est du métier depuis plusieurs années en tant qu’auteure jeunesse, il est important de souligner qu’il s’agit d’un premier roman. Si prenant et magnifique que je ne peux que vous le conseiller ! Je remercie vivement les Editions Buchet-Chastel et Netgalley pour leur confiance.
Nous voilà entraînés, avec cette grande saga, sur l’une des cinq colonies de l’Inde française à travers tout le XXème siècle.
Partageant la vie de trois françaises installées dans le comptoir de Pondichéry, c’est tout un mode de vie que nous découvrons et que l’on voit évoluer au fil des ans.
Ces femmes ont vécus à trois époques et racontent à elles-seules l’essor, le déclin et la fin d’une colonisation qui dura trois siècles.
Alice, pianiste et femme d’un médecin, arrive dans la ville en 1930 et doit s’adapter à une vie où l’art est une distraction de riche et où la pauvreté dans les populations locales est endémique.
Oriane, est née en Inde mais a vécu en France après la mort de sa mère et c’est à la recherche des ses racines qu’elle retourne, en 1950, sur les lieux de son enfance pour y exercer un emploi dans l’humanitaire.
Céline la sage-femme, travaille en 2012 dans une maternité tamoule et veut faire sa vie ici, dans ce pays devenu indépendant.
Traversant de grands évènements comme La marche du sel de Gandhi, la crise économique mondiale de 1929, la seconde guerre mondiale et l’Indépendance de l’Inde, la ville de Pondichéry connut également des épidémies meurtrières, des ouragans dévastateurs et des grandes grèves du textile.
Ce roman historique nous fait découvrir la vie des expatriés dans cette colonie française méconnue et l’engagement dont ils ont fait preuve pour s’y implanter.
Très documenté dans les domaines sociétaux et politiques, ce premier roman d’Anne Vantal est d’une grande richesse, malgré quelques longueurs. Il demande une certaine patience pour l’appréhender en totalité et il lui manque, à mon goût, l’énergie de l’action qu’on pouvait espérer dans cette lointaine contrée.
Tout en imprégnation, ce voyage est néanmoins prenant et enrichissant et je ne regrette pas de l’avoir entrepris.
Nous voici transportés, avec ce roman, à Pondichéry, à trois époques différentes, en compagnie de trois femmes différentes dont on découvrira le lien à la fin:
* 1930-1934 : Alice, mariée depuis trois mois, pianiste, rejoint son mari, Jules, directeur de la léproserie de Pondichéry; après la curiosité de la découverte, la rencontre avec les expatriés, l'ennui s'installe que seule la musique arrive à combattre.
* 1950-1954 : Oriane, 22 ans, revient là où elle est née et d'où elle est partie à 6 ans après un horrible drame familial; ce séjour est une quête de ses origines mais aussi de sa mère qu'elle a peu connue.
* 2012-2013 : Céline, sage-femme a fui la France après la perte terrible d'un être cher; elle vient chercher l'oubli, l'apaisement et retrouve un passé qu'elle avait occulté.
L'auteure nous fait côtoyer à tour de rôle chaque femme; elle nous les rend proches par leurs doutes, leurs interrogations, leurs peines, leurs joies. Elle sait entretenir notre curiosité jusqu'au dénouement car nous nous doutons, qu'à un moment ou un autre, le destin de ces trois femmes va être lié et on cherche les indices qui pourraient nous mettre sur la voie. Ce sont des photos sépia qui servent de vecteurs aux révélations.
L'auteure nous fait également découvrir la vie à Pondichéry, que ce soit celle des expatriés ou celle des populations tamoules avec force descriptions de la ville, des bruits, des odeurs, de la mousson, nous faisant ressentir la chaleur moite qui écrase tout un chacun.
L'arrière-plan historique, fort bien documenté, inscrit les personnages dans les évènements qui ont secoué l'Inde et Pondichéry. Nous suivons ainsi, avec Alice, les soubresauts de la décolonisation anglaise face à un Gandhi non-violent mais volontaire et populaire. Avec Oriane, nous assistons au blocus indien qui a conduit à la rétrocession de Pondichéry, qui était le dernier comptoir français en Inde. Avec Céline, j'ai retrouvé la Mère et la cité utopique d'Auroville dont j'avais découvert l'existence, il y a quelques jours, dans le roman d'Evelyne Bloch-Dano "Violette et Stella". Sont évoqués, à travers les personnages secondaires, entre autres, les ravages causés par les épidémies et la lèpre dans les années 30, le système très figé des castes, le fonctionnement des ashrams.
Primo-roman très maîtrisé, au souffle romanesque indéniable, qui nous offre trois magnifiques portraits de femmes, qui m'a totalement dépaysée, emportée à Pondichéry, dont le nom m'évoquait, quand j'étais jeune, les voyages, l'aventure, les épices, les étoffes.
#Pondichéryoulerivagedesombres #NetGalleyFrance
Performance littéraire de haut vol, Pondichéry ou le rivage des ombres est pourtant le premier roman signé Anne Vantal. Il faut tout de même préciser que celle-ci a déjà fait ses preuves dans la littérature jeunesse et dans de nombreux autres domaines de la culture.
Dès que je lis Pondichéry dans le titre de ce pavé de près de six cents pages, je ne peux m’empêcher de penser à la chanson délicieuse et coquine de Guy Béart : « Chandernagor ». Malicieusement, il cite ces fameux Comptoirs français de l’Inde résultats d’une colonisation amorcée au XVIIe siècle. Karikal, Yanaon, Mahé, Chandernagor et, bien sûr, Pondichéry sont un peu oubliés parce que ces Comptoirs ont été transférés à l’Inde dès 1954 pour une fusion définitive en 1963.
Revenons donc à ce « Pondichéry facile » et ce « Pondichéry accueillant » grâce à Anne Vantal qui rafraîchit judicieusement nos mémoires ou, tout simplement nous apprend une Histoire délaissée au travers de trois destins de femmes, à trois époques différentes.
Je trouve vite la lecture de Pondichéry ou le rivage des ombres très agréable grâce à l’écriture fluide d’Anne Vantal et aux détails savoureux dont elle émaille son récit, un récit vivant et rythmé par le passage du début des années 1930 au début des années 1950 et enfin à 2012.
C’est d’abord Alice qui capte mon attention. Cette talentueuse pianiste vogue vers l’Inde où elle doit rejoindre Jules de Rouvray, son mari, un médecin, qui l’attend à Bombay, avant de rejoindre son poste, à Pondichéry.
Oriane, le 19 janvier 1950, retrouve Pondichéry, sa ville natale. Son parcours est un peu en retrait pour l’instant. Il va se révéler décisif par la suite.
Quant à Céline, troisième personnage principal de l’histoire, elle est sage-femme dans une maternité de Pondichéry et elle nous permet d’aborder notre époque, en 2012.
Les passages de Céline à Oriane ou Alice sont parfaitement datés avec jour, mois, année, ce qui facilité la lecture. Je me doute bien que les liens existent entre ces trois femmes mais Anne Vantal est très forte, ménageant le suspense jusqu’au bout, lâchant au compte-gouttes les révélations.
Au travers du parcours des trois héroïnes, l’autrice permet d’appréhender tous les problèmes de ce pays immense où l’on parle différentes langues – le tamoul à Pondichéry - et surtout où la population est soigneusement divisée en castes.
Anne Vantal excelle pour décrire la nature exubérante de ce pays qui subit régulièrement les ravages de la mousson. Elle décrit aussi les habitations, les jardins, de manière si vivante que ce n’est jamais ennuyeux. Je peux même qualifier son écriture de visuelle et ses portraits si réussis, que je m’attache à chaque personnage, les lâchant avec regret pour changer d’époque et en retrouver d’autres.
Si je suis étonné de découvrir l’indigoterie, l’usine textile de Charles Gréault où l’on teinte les tissus de cette fameuse couleur bleue, voilà que le Mahatma Gandhi fait parler de lui en 1930. Il pousse le peuple à se révolter pacifiquement contre l’occupant anglais en refusant de payer la taxe sur le sel.
Habilement, Anne Vantal insère dans sa fiction des personnages historiques essentiels pour l’avenir de l’Inde. Elle réussit aussi à faire comprendre la religiosité du peuple pour ses dieux et pour ceux qui attisent cela dans l’ashram de Pondichéry, par exemple.
Drames familiaux, relations Pondichéry – France par lettre ou par courriel, extraits de presse, tout cela pousse la lecture au plus profond de la psychologie d’Alice, d’Oriane et de Céline tout en éclairant la mentalité de ces Français déchirés entre leur attachement au Comptoir de Pondichéry et leur désir de rentrer en France.
Au cours de ma lecture, j’ai beaucoup apprécié cette histoire en marche sans négliger les parcours familiaux parfois compliqués. J’ai aussi pensé souvent à l’essai que j’avais lu il y a peu : Dans la tête de Narendra Modi, de Sophie Landrin et Guillaume Delacroix.
Enfin, je reste vraiment admiratif pour ce roman d’Anne Vantal et le travail que cela a dû représenter pour notre plus grand plaisir. Cette lecture m’a régalé et j’en remercie d’autant plus Babelio et les éditions Buchet/Chastel qui m’ont permis ce captivant voyage.
Chronique littéraire illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/05/anne-vantal-pondichery-ou-le-rivage-des-ombres.html
Pondichery comme Chandernagor sont des mots qui me font rêver de séjours exotiques d'un autre siècle dans des villas luxueuses entourées de jardins exubérants , réservés, il faut bien le dire à un cercle restreint de nantis ...
Anne Vantal nous entraine dans cet ancien comptoir français des Indes à travers la vision de trois femmes , chacune à une époque différente.
1930, Alice débarque en Inde pour rejoindre à Pondichery, son mari, Jules de Rouvray un médecin qui a décidé de travailler dans une léproserie . Ils viennent de se marier et Alice , pianiste , espère pouvoir continuer à donner quelques concerts.
1950 , Oriane revient sur les traces de son enfance . Elle est née ici et a quitté l'Inde lorsque sa mère Marguerite a perdu la vie . Elle désire connaitre un peu mieux les lieux qu'a fréquenté sa mère et peut-être les personnes qui l'ont connue.
2012, Cécile , après le décès de son frère , a accepté un contrat de sage-femme à la maternité de Pondichery .
Les histoires se succèdent, s'entrelacent pour se rejoindre à la toute fin du roman comme on peut s'en douter.
Les événements politiques avec le mouvement pour l'indépendance mené par Gandhi au début des années 1920 puis la marche du sel en 1930 au moment où débute ce roman sont commentés dans les milieux anglais et français que fréquentent les De Rouvray .
En 1950, l'indépendance de l'Inde a été proclamée mais restent encore quelques comptoirs français dont les jours sont comptés bien que certains européens installés depuis longtemps se bercent encore d'illusions, la guerre d'Indochine est d'ailleurs bien voisine ...
Pas de violence dans ce récit, l’extrême misère, les épidémies, le système des castes sont évoqués mais cela n'est qu'ébauché sans s'appesantir.
Ce livre est une lecture plaisante n'ayant pas déclenché pour moi un véritable engouement . Je l'ai trouvé un peu long, l'alternance entre les périodes souvent beaucoup trop rapide ce qui m'a occasionné parfois un mélange entre les histoires des jeunes femmes . La plongée dans l'Inde véritable n'est, comme je l'ai déjà dit , qu'ébauchée .
Pour moi, c'est une lecture d'été, sans prise de tête et c'est déjà très bien .
Je remercie Masse crique privilégiée et les Éditions Buchet-Chastel
1930, tandis qu'Alice va rejoindre Jules son mari, médecin dans une léproserie à Pondichéry, Gandhi entame sa longue marche non violente contre l'occupation anglaise. Les conséquences de la crise américaine de 1929 commencent à se faire ressentir en Europe.
1950, Oriane revient dans le pays qui l'a vue naître pour retrouver ses racines, L'inde a accédé à l'indépendance depuis 3 ans, Gandhi a été assassiné il y a deux ans. La France va perdre ses derniers comptoirs en Inde, elle va aussi perdre l'Indochine.
2012 Céline est sage-femme dans un hôpital, en ce début du XXIe siècle en Inde, la naissance d'une fille fait toujours figure de malheur, deux millions de fillettes âgées de dix ou 11 ans sont vendues à des mères maquerelles.
Trois époques, trois femmes, dans ce roman Anne Vantal nous entraîne à Pondichéry, elle nous raconte l'histoire de ce comptoir français qui se mélange à l'Histoire du monde.
À travers ces trois destinées, l'auteure nous décrit la pauvreté, la saleté, les castes dont celle des intouchables, considérées comme des sous-hommes, la chaleur moite, les odeurs, la force destructrice des cyclones. L'inde avec sa foi, ses fièvres, son dénuement et sa cohorte de laissés-pour-compte, les traditions y sont solides et l'étranger y est souvent méprisé.
C'est à un voyage agréable auquel nous convie l'auteure, un roman très bien écrit, un dépaysement total.
Je remercie les éditions Buchet Chastel de leur confiance.
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