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Rafaël, divorcé, en situation précaire, est hébergé depuis une dizaine de mois chez un couple d'amis à la campagne. Son cadavre est retrouvé un matin de juillet dans la bergerie du domaine de ses hôtes. Son corps sans vie siège au centre d'une mise en scène macabre, incompréhensible, et d'une grande barbarie. Un huis clos malsain où le présent se mêle au passé, une relation vénéneuse avec la narratrice, une intrigue marécageuse essaimant ses cadavres jusqu'au... Point final...
Résumé:
Au bord du lac, propriétaires d’une bergerie, Mireille et Barnard Duchêne, couple singulier aux coupes fractales, accueillent dans leur foyer Rafaël Covier, peintre désabusé, en recherche d’emploi. Ils se sont rencontrés par l’entremise de la mère de Rafaël. Cette dame était propriétaire d’une maison en bord de mer et voisine de vacances du couple devenu de plus en plus proche au fil du temps. Au décès de sa mère, Rafaël hérite de la maison, mais ne se résout pas à l’habiter. Il accepte donc la proposition de Barnard d’être gracieusement logé à la bergerie. Très vite, dans la cohabitation sourd le conflit. Un matin, Barnard retrouve Rafaël mort. Depuis cette macabre découverte, Mireille et Étienne, un ivrogne, direct voisin du couple et invité privilégié, sont aux affres avec leurs doutes, élaborant de multiples scénarii qui induisent la culpabilité de Barnard. En parallèle, au bord de la méditerranée, Mélina, l’amère amoureuse, raconte Rafaël. Avec acidité, sa plume trempée de lucidité, Mélina évoque ses attentes avortées. Confrontée à son attachement toxique avec Rafaël, elle tente tout pour s’en extraire.
Avis:
La plume de Marie Liébart est comme l’embout d’une seringue qui distille de manière sournoise le venin de l’emprise. L’émotion est à fleur de peau, à l’instar d’une âme incandescente au cœur de ressentis les plus intimes. L’auteure ventile les espoirs, asphyxie les raisons puis démêle de manière méthodique les faits. À la lecture du livre, savant jeu de subtilité, on pense dès le départ tenir le coupable. Mais, au fur et à mesure des chapitres, les masques tombent, chacun ménageant sa vérité. Du coup, le lecteur s’interroge. Pour ma part, la lâcheté des personnages m’a étreint jusqu’au dégoût quand leur trajectoire m’a tenue en haleine et rendue curieuse de la fin.
Je viens de refermer Point Final. Je l'ai dévoré avec délice. Ce quasi-huis-clos nous emmène au coeur des errances d'un couple pour le moins atypique, de leurs emprises respectives et du calvaire de leurs deux locataires. Cette existence est sordide, violente et agressive.
Présenté de la sorte, on pourrait craindre un roman sinistre, sombre. Pourtant, il n'en est rien ! La délicatesse de la plume de l'autrice vient adoucir la rudesse des thématiques abordées. Oui, Marie Liebart manie les mots avec virtuosité. Sa prose est poétique, imagée, et nous entraîne à savourer chaque ligne avec délice. Je me suis surpris à relire plusieurs fois des paragraphes entiers, non parce qu'ils n'étaient pas clairs, mais pour les goûter à nouveau.
Dans ce récit haletant, le passé croise le présent avant de nous asséner la révélation finale.
Ce court roman se lit en une inspiration, mais se déguste à l'infini.
Bref, je pense que vous comprendrez que j'ai aimé, et que je vais me précipiter sur les oeuvres précédentes de Marie Liebart.
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