En Roumanie la nouvelle situation après la chute du régime communiste en 1989 a créé des tensions, voire des affrontements entre les institutions religieuses reconnues de longue date (orthodoxe, catholique et protestante) et les nouveaux acteurs religieux. Dans le contexte de construction démocratique et de respect des droits humains, les nouveaux mouvements religieux ont réclamé d'être protégés par l'Etat dans leurs démarches missionnaires tandis que les cultes établis ont perçu leur présence comme une menace liée à un prosélytisme souvent agressif. Cet ouvrage largement informé par des sources de première main et des observations de terrain rend compte de la pluralisation du champ religieux roumain au XXe siècle. Il aborde d'abord les modalités d'intégration de divers cultes « ethniques » reconnus dès la formation de l'Etat roumain moderne en 1918. Ensuite, il analyse les modalités de régulation étatique du religieux par le régime communiste de 1946 à 1989. Enfin, il dresse un tableau très précis des transformations récentes liées à l'expansion des nouveaux acteurs religieux qui conduisent à un régime de pluralisation. Des modalités particulières de sécularisation apparaissent dans un contexte où la culture dominante orthodoxe conditionne les représentations légitimes du religieux et où la pluralisation religieuse en cours remet potentiellement en question l'ordre symbolique hérité.
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