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La narratrice de ce livre vit dans une ancienne école maternelle. Tout y est petit, au format de ceux qui autrefois la fréquentaient. Cette femme accorde en ces lieux fossiles une attention très particulière à l'une des pièces, un endroit de mémoire où sont déposées d'étranges petites boîtes.
Parfois cette dame marche dans la nuit en compagnie d'un certain M. Baryton, un homme charmant pour lequel elle déchiffre des messages. M. Baryton voit clair pourtant mais ce sont les mots de son aimée qui semblent s'amenuiser sur le papier en même temps qu'elle.
Certains soirs sur la colline, aux abords de la ville, des inconnus attendent le passage d'un souffle, d'un brin de vent. La dame de l'école maternelle sait qu'ils écoutent en pleine nature une musique inaudible pour tout autre qu'eux-mêmes, un chant issu du lointain. Une présence absente.
Ne lisez pas les livres de Yôko Ogawa sans écouter chaque phrase, sans entendre ses mots et l'écho qu'ils produisent. Si vous leur accordez une réelle attention, leur sens se dépliera littéralement sous vos yeux.
L'oeuvre de Yôko Ogawa est mondialement connue. Petites boîtes est son vingt-sixième livre traduit en français.
Est-ce un roman, est-ce un conte ? C'est surtout une histoire émouvante, de celles qu'on aimerait croire réelles …
Il a pour thème un étrange culte dédié aux enfants morts .
Rien de macabre, bien au contraire. Tout n'y est que sagesse, quiétude et douceur .
Il a pour cadre un lieu sans nom, où tout semble abandonné, un lieu doté d'une colline où se déroulent, au clair de lune d'étranges cérémonies : « des concerts silencieux » d'instruments minuscules, accrochés aux lobes des oreilles: petits coquillages ou objets en forme de harpe dont les cordes sont des cheveux d'enfant, que le vent fait vibrer et qui permettent des concerts « de soi à soi », chacun n'écoutant que le son léger de son instrument .
Il a pour personnages des êtres qui oeuvrent pour aider des parents à prolonger les liens avec leurs enfants morts.
Une employée d' école maternelle désormais abandonnée, elle continue à vivre dans ce lieu où tout est resté à la taille des enfants. Les murs de l'école sont couverts de boites en verre « où grandissent dans l'au-delà l'âme des enfants morts » . Les parents viennent les entretenir fidèlement y déposent de petits cadeaux : jouets, friandises, qui changent au fils des années et correspondent à l'âge qu'aurait leur enfants s'il était resté en vie .
Un vieil homme qui s'adresse aux autres en chantant et qui fait déchiffrer par l'employée de l'école maternelle les lettres de sa bien aimée dont les phrases aux caractères minuscules sont tellement enchevêtrées qu' elles remplissent l'ensemble de la feuille.
Une blanchisseuse, une coiffeuse, un dentiste et ceux qui animent des cabinets d'écriture pour la sérénité .
Tous sont au service de ces pratiques qui permettent aux parents vivants de vivre en osmose avec leurs enfants disparus .
Bien sûr ce roman est déroutant, il ne présente pas de péripéties. Il se passe peu de choses dans ce monde flottant .
C'est simplement un roman apaisé et apaisant, un de ces romans d'atmosphère dont Yoko Ogawa a le secret .
« Petites boîtes » de Yôko Ogawa est un livre spécial, surréaliste, malaisant ; en fait juste unique.
Impossible de raconter ce roman vraiment différent et original mais surtout très poétique.
J’ai simplement envie de dire que « Petites boîtes » est sombre et lumineux… étrange, non ?
j'ai pas du tout adhéré à l'histoire, je me suis ennuyée a le lire.
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