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Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s'était réfugiée. Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu'il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d'un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée. Chaque mois, Moulins constate le délabrement de Théo dans cet univers qui le dévore et où une brute, Marco Minotti, a fait de lui son souffre-douleur. Ce que Théo ignore, c'est que, chaque mois, Moulins paye Minotti pour lui faire vivre l'enfer.
Face à ce triangle tragique formé de trois hommes qui se haïssent, trois femmes qui les aiment verront vaciller leur destin à l'heure du funeste dénouement.
Nicolas Lebel revient avec ce thriller qui explore la vie carcérale, Théo Pereira condamné à une peine pour homicide involontaire suite à un accident en voiture, ce dernier tua une femme qui s'abritait de la pluie sous un abris bus après que son véhicule dérapé. À chaque visite de l'époux de la victime Théo doit revivre cette scène afin d'obtenir sa clémence et ainsi une remise de peine devant la justice.
Nicolas Lebel use d'un style d'écriture où le lecteur assiste en tant que spectateur devant une pièce de théâtre, une atmosphère déconcertante, une ambiance dérangeante et malsaine entre les deux protagonistes principaux, malgré la peine de Pierre Moulins il devient une sorte de bourreau surtout quand il voit l'état physique et psychique de Théo après les agressions multiple de Marco Minotti qui a fait de Théo son souffre-douleur et que cette rage vient surtout d'une vengeance de Pierre.
Livre captivant et immersive, réflexion, incertitude, twist plot, réalité cruel, la tension et l'angoisse monte crescendo, une oeuvre atypique où les rapports s'inverse entre coupable et victime. L'auteur va aussi abordé de sujet de la radicalisation dans les prisons.
"On ne naît pas tueur. On est contraint de le devenir par des forces irrépressibles. Son deuil en est une, selon lui. Et son désir dévorant de vengeance."
"La mort parcourt les couloirs de Brueghel et emporte les âmes. Elle excite les appétits, les colères, les frustrations, les soifs de pouvoir, et monte les hommes enfermés les uns contre les autres jusqu’à l’éruption de sang. Parce qu’il n’y a que le sang pour laver le sang, pour cacher le sang, puis un autre sang pour laver le sang encore… Ici, chacun le pressent et prie pour que ce soit celui d’un autre plutôt que le sien quand la mécanique est lancée, et la fin inexorable."
Théo à pris 4 ans fermes, pour avoir tué une jeune femme dans un accident de la route en état d’ébriété. Incarcéré, il reçoit régulièrement la visite du veuf, Pierre Moulins, qui promet de l’aider à obtenir sa conditionnelle s’il accepte encore et encore de raconter les derniers moments de son épouse. Ce que Théo ignore, c’est que Pierre Moulins paye en sous-main le caïd de la prison pour tabasser régulièrement Théo, et qu’il n’a aucune intention de l’aider, au contraire. Enfermé dans sa rancœur et ses certitudes d’homme libre, Pierre Moulins joue un jeu délicat avec des joueurs bien plus dangereux qu’il ne le croit.
Les romans « carcéraux » finissent mal… en général ! Le roman carcéral est un genre bien à part dans le thriller, et j’en ai déjà lu plusieurs, et à chaque fois le même malaise palpable. C’est normal, la prison est un endroit que 99 % d’entre nous croient connaitre, mais en réalité nous n’avons pas réellement l’envie de savoir ce qui s’y passe vraiment. Pour nous faire entrer en détention malgré nos réticences, il faut compter sur les écrivains. Nicolas Lebel, qui ne s’était pas encore frotté au genre, propose ici une histoire de vengeances très malsaine, en 5 actes. Le roman est écrit comme une pièce de théâtre, avec même des annotations de mise en scène, comme si ce qui se déroulait sous nos yeux de lecteurs avait tout de la tragédie grecque. Assez court et facile à lire, si l’on met de côté la noirceur du propos qui peut plomber un peu, Lebel nous raconte l’histoire d’un homme jeté dans une fosse au lion qui va le broyer. Théo, c’est vous, c’est moi, c’est l’homme lambda qui n’aurait normalement rien à faire entre 4 murs mais voilà, il y est suite à un accident de voiture. Lui le littéraire, l’instruit, le jeune père de famille se retrouve à côtoyer de bien trop près la maladie mentale, l’islamisme radical, le grand banditisme, la violence pure et la violence d’Etat d’une institution pénitentiaire qui détourne le regard. De l’autre côté du mur, un homme libre bien plus pervers, bien plus dérangé que l’homme prisonnier. Immédiatement Pierre Moulins nous est antipathique. Il est victime de la mort de sa femme mais plus on avance dans le roman, plus son statut de victime s’amenuise comme un glaçon laissé en plein soleil. Sa vengeance malsaine se retourne contre lui, et on finit par se dire que ça n’est que justice. Façon de parler car la Justice, il n’en n’est quasiment jamais question, c’est la grande absente du roman et pour cause, dans « Peines Perdues » il n’y a que de l’Injustice. Personne ne sortira indemne de cette histoire, on le pressent d’emblée et le moins que l’on puisse est qu’on n’est pas déçu ! Les personnages, à l’exception de Théo et de Moulins, sont tous très ambivalents. Que ce soit Moussa (le compagnon de cellule), Minotti (le caïd), Amine (l’islamiste), Abdel (la surveillant) ou tous les autres prisonniers et gardiens, on ne sait jamais réellement si on doit les détester ou les plaindre, cela dépends des scènes, cela dépend des actes, parfois nos sentiments envers eux changent du tout au tout d’une page à l’autre. Je l’ai dit, le tout est d’une noirceur d’encre de Chine, mais Nicolas Lebel ne laisse pas l’injustice l’emporter totalement. La fin du livre est d’une très cruelle ironie. Très crédible, douloureusement crédible je dirais même, « Peines Perdues » mérite bien ce joli titre à double sens et 4 étoiles.
Voici un lever de rideau assez singulier !
Et pour cause, en utilisant certains codes hérités du théâtre dans son Peines perdues, Nicolas Lebel nous propose un roman noir se déroulant en milieu carcéral très différent que l'on a l'habitude de lire. Forme pouvant paraître déroutante, il n'en est rien ! Je trouve que ce lever et baisser de rideau fonctionne à merveille pour différencier les scènes de ce roman qui se révèle être une tragédie en 5 actes. Cette dimension théâtrale confère une place particulière au lecteur qui devient véritable spectateur du drame qui ne peut que se dessiner.
Concernant l'histoire, j'ai été rapidement prise dedans. Ayant travaillé par le passé au sein de l'administration pénitentiaire, je n'ai eu aucune difficulté à m'imaginer les scènes décrites par l'auteur et l'atmosphère s'en dégageant.
J'ai trouvé ce livre génial car derrière une couche de vernis semblant lisse et brillant, on se rend très rapidement compte que celui-ci s'écaille très facilement. Les certitudes et vérités peuvent se révéler être de véritables chimères...
Je tiens à remercier les Éditions J.C Lattès et le Masque pour ce très bon moment de lecture prenant qui m'a donné l'impression d'assister à une pièce que j'ai trouvé captivante aux nombreux rebondissements que je n'avais pas vu venir. Malgré sa longueur qui peut laisser penser à une fin connue d'avance, je ne pensais pas me retrouver dans une telle incertitude tout au long de cette histoire, et ce, pour mon plus grand plaisir.
Théo Pereira (alors âgé de vingt ans) a perdu le contrôle de son véhicule par une nuit pluvieuse (et sous l’emprise de l’alcool) Une nuit un peu trop festive, où il a tué Manon, réfugiée sous un abribus. C’était il y a deux ans, il était en troisième année de Lettres. Depuis, Théo Pereira apprend à éviter le pire dans la prison Pieter Brueghel.
Hélas, ce qu’il ne parvient pas à éviter (chaque mois) c’est le tabassage en règle de la part de Marco Minotti … Au moins, personne d’autre ne le touche ! « Chasse gardée » d’un des prisonniers qui fait la loi dans ce milieu carcéral …
Ni d’ailleurs les (insupportables) visites de Pierre Moulins (le mari inconsolable de Manon) instaurées dans le cadre d’un projet de « justice restaurative » et rapidement devenues un véritable supplice …
Alors, pour tromper le temps, Theo donne des cours de français à ses co-détenus. Ça ne peut faire de mal à personne …
Nicolas Lebel signe ici un roman percutant. Ou plutôt une tragédie, puisqu’il le présente non pas en chapitre mais en Actes et Scènes, comme une pièce de théâtre. Parfaitement bien documenté, on y retrouve la violence, le désespoir et les codes de la prison. Ainsi que les conditions de détention invivables, pour les plus faibles ou les têtes de turc …
Des personnages plus vrais que nature. Un mari devenu veuf, qui devient un harceleur plus cruel encore que certains délinquants. À l’extérieur, des femmes amoureuses et vraiment déterminées, toutes prêtes à abréger – quel qu’en soit le prix – ce cauchemar éveillé que représentent l’enfermement de leurs hommes et la douleur de l’absence … C’est noir, c’est triste, c’est émouvant, parfois légèrement teinté d’humour …
Bref, le lecteur a juste une certitude : celle de ne pas avoir envie (mais alors pas du tout !) d’aller y faire un séjour – aussi court soit-il – à un moment de sa vie … Un très beau récit.
J'aime beaucoup les romans de Nicolas Lebel habituellement et il écrit bien, ayant une solide formation littéraire et un bon sens de l'humour.
Ce roman ne fait pas partie de ses deux séries, c'est un roman à part, écrit sous une forme proche du théâtre, genre que je n'affectionne pas particulièrement. Mais ce qui m'a gênée davantage est que cela se passe dans un environnement carcéral, qui ne m'intéresse pas trop, j'avoue que j'y ai appris des choses et c'est bien fait mais voilà.
Ma note sera donc de 3* ce qui n'est pas mauvais mais pas aussi haut que d'habitude pour mes notes à cet auteur.
Cette année, Nicolas Lebel met de côté ses séries Mehrlicht et Yvonne Chen pour nous offrir un roman indépendant. Il nous immerge dans l’univers carcéral en compagnie de spécimens variés qui habitent ces lieux.
A travers cette aventure, on découvre les conditions de vie des prisonniers et les règles particulières qui organisent tout ce petit monde. L’auteur met le lecteur face à la réalité de ces établissements. C’est une plongée hallucinante dans un environnement régi par la loi du plus fort. Certaines scènes de violence sont si réalistes qu’elles marquent les esprits.
Trois personnages sont au cœur de l’intrigue. Comme dans une pièce de théâtre, les scènes sont découpées en actes. Elles nous sont présentées sous forme de tableaux dans lesquels interagissent les protagonistes, à tour de rôle. On assiste en spectateur, aux différentes rencontres entre eux. Les intentions de chacun émergent au fil de leurs échanges et on comprend vite les enjeux de cette tragédie.
Les acteurs sont nuancés et sont capables de tout pour arriver à leurs fins. Ils jouent tellement bien leur propre jeu qu’on ne sait plus qui manipule l’autre. Plus l’histoire avance, plus les coups bas se répètent, plus un dénouement terrible semble inéluctable, surtout quand les personnages secondaires s’en mêlent.
Nicolas Lebel est au sommet de son art avec ce roman noir à la fois angoissant par l’ambiance des lieux et choquant par la perversité dont est capable l’être humain. Je suis passé par toutes les émotions devant le destin de certains personnages mais je n’ai pas lâché les pages, comme hypnotisé. J’ai vécu cette lecture la boule au ventre et les poings serrés, devant tant d’injustices. Réaliste, brutal, manipulateur, « Peines perdues » a tous les atouts d’un livre qui restera dans les mémoires. Encore une preuve du talent de cet écrivain, que vous devez absolument lire !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/04/04/926-nicolas-lebel-peines-perdues/
Théo, 22 ans, étudiant en lettres, purge une peine de prison de 4 ans pour avoir tué Manon accidentellement, alors qu'il conduisait en état d'ébriété. Il en est à la moitié de son temps et peut bénéficier d'une liberté conditionnelle; c'est la raison pour laquelle il accepte, une fois par mois, un parloir avec Pierre, le mari de Manon, qui lui fait répéter à satiété, la mort de sa femme. Une fois par mois, également, il se fait tabasser, sans raison apparente, par Marco, dont on apprend qu'il est payé par Pierre pour cela.
Nous savons d'avance que tout cela va très mal se finir puisque l'auteur a l'idée originale de bâtir son roman comme une tragédie grecque en 5 actes autour des 3 personnages centraux du drame, Théo, Pierre et Marco. Comme dans une tragédie, les personnages présents dans chaque scène sont annoncés au début et leur sortie clôt la scène. Il y a même un personnage répugnant, aveugle, Itresias, qui joue le rôle de la pythie que personne ne comprend mais qui annonce le malheur.L'auteur s'amuse beaucoup car Itresias est l'anagramme de Tiresias, un devin qui conseille et traduit les messages des dieux au commun des mortels. Il est présenté, dans les tragédies, comme un vieil homme guidé par une enfant. L'unité de lieu est également respectée puisque tout le roman se passe au sein de la prison.
Nicolas Lebel crée une atmosphère poisseuse, glauque, pesante dans laquelle les personnages mais aussi le/la lecteur/trice s'engluent. Malgré ce milieu fermé, où les interactions sont limitées, le suspens est là et bien là. Les coups de théâtre se succèdent et nous laissent scotchés. Les femmes, hors de la prison, jouent un rôle déterminant bien qu'indirect dans le destin des trois hommes qui sont prêts à tout par amour.
L'univers carcéral est très bien décrit, sans concession, par l'auteur avec ses règles non écrites, sa violence, ses rapports de force, ses désespoirs, l'attente sans fin. Sans s'y appesantir, Nicolas Lebel évoque la radicalisation en prison bien que l'imam du roman soit plutôt un caïd assassin qu'un homme de foi, prêchant la bonne parole.
Je connaissais cet auteur de nom mais n'avait rien lu de lui. Cela aurait été dommage que je passe à côté de cet écrivain talentueux.
#Peinesperdues #NetGalleyFrance
L’enfer selon Pieter Brueghel
Je remercie très chaleureusement Netgalley et les éditions Le Masque de l’envoi du nouveau roman de Nicolas Lebel, un auteur que j’ai découvert l’année dernière (grâce à Netgalley d’ailleurs) avec la trilogie des Furies.
C’est un roman très noir que nous propose l’auteur, qui se déroule derrière les murs d’une prison, où nous rencontrons Théo, un jeune homme (un peu plus de 20 ans) incarcéré pour un homicide. La vie de Théo a brutalement basculé un soir, où rentrant un peu alcoolisé d’une soirée entre amis, il a perdu le contrôle de son véhicule et a percuté une passante. La femme est malheureusement décédée et la justice a envoyé Théo en détention pour quatre ans…
Nicolas Lebel ne nous épargne rien du quotidien de ceux qui sont derrière les barreaux. La promiscuité, la surpopulation carcérale, les journées rythmées par de maigres activités (Théo donne des cours de français), le vide abyssal, le danger qui rôde partout, le bruit incessant, la violence, partout… Théo se fait régulièrement tabasser par l’un des caïds des lieux, un braqueur qui dispose d’une certaine aura dans ce lieu presque dénué d’humanité. Et puis il y a les parloirs. Théo refuse que sa compagne et ses parents viennent le voir, la honte, et aussi le désir de séparer strictement le dehors du dedans. Seul un homme vient régulièrement le visiter, le mari de la femme qu’il a tué… Il veut que Théo lui raconte, inlassablement, le déroulement de l’accident… En échange, il a promis d’appuyer la demande de liberté conditionnelle que Théo peut espérer, ayant purgé la moitié de sa peine. Entre les deux hommes, un jeu mortel se met en place…
J’ai lu ce livre en apnée, totalement prise par l’intrigue que l’auteur a construit comme une tragédie (cinq actes, en exergue une citation de l’Antigone de Jean Anouilh « C'est propre la tragédie. C'est reposant, c'est sûr (…) parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir »). Et c’est bien une tragédie qui se joue derrière les murs de cette prison, un drame implacable dont personne ne sortira indemne, pas même le lecteur.
J’ai beaucoup aimé que Nicolas Lebel ne verse ni dans le manichéisme, ni dans la caricature, notamment avec ses personnages. Les gardiens, Abdel et Hervé, notamment (ils ont le rôle du chœur) recèlent tous deux une part d’humanité qui éclaire (très faiblement) la noirceur du propos.
C’est tellement bien fait que les quelques invraisemblances relevées passent sans aucun problème ! – Tout de même, quatre ans fermes pour un homicide involontaire, même avec la circonstance aggravante de l’état d’ivresse, et sans celle de la récidive, je ne me souviens pas l’avoir vu en quarante ans de métier, même si le code pénal –article 221-6- prévoit qu’un automobiliste, pour de tels faits, puisse être condamné à 5 ans de prison -
#Peinesperdues #NetGalleyFrance
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