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« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l'intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n'est souvent qu'une usine à baudruches. A tous ceux qui m'interrogeaient à ce sujet, je n'ai cessé de déclarer qu'à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m'oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C'est dit...
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d'une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l'occasion d'un scandale planétaire impliquant son mari. N'étant pas seulement l'une et ne me reconnaissant pas dans l'autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d'être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j'ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l'ai connu ; j'évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l'ont écorchée... »A.S
Cela se lit très bien. On se jette sur l'affaire du Sofitel, pas forcément pour lire du croustillant ou de l'inédit, mais pour voir les mots que la journaliste aura posés sur cette période, sachant qu'elle veut en dire très peu. On mesure ce que ça a dû être d'être épiée à ce point, y compris pour des actes anodins (comme aller acheter de la vaisselle, car il n'y en avait pas dans la maison louée en catastrophe - pas facile à trouver car personne ne voulait que son bien soit investi par les paparazzi, immeubles attenants compris, loués à prix d'or car ils donnaient sur la maison du couple -). On apprend aussi que Sarko et sa clique avaient déjà un dossier sur l'affaire du Carlton, qu'ils prévoyaient de dégainer dès que DSK aurait été investi par le PS. C'est sournois les hommes politiques ! A lire aussi pour découvrir les grosses colères, assez surréalistes, de Patrick le Lay, obnubilé par le cours de l'action TF1.
« Je me suis longtemps refusée à imiter les confrères qui publient leurs Mémoires, persuadés que leur moi mérite exhibition et que les épisodes de leur vie personnelle et professionnelle suscite l’intérêt. Le journalisme est un métier comme un autre et la télévision n’est souvent qu’une usine à baudruches. A tous ceux qui m’interrogeaient à ce sujet, je n’ai cessé de déclarer qu’à ce petit jeu narcissique, on ne me prendrait pas. Publier cet ouvrage m’oblige à manger mon chapeau. Me voici à mon tour piégée dans ce paradoxe : écrire comme tout le monde, en espérant intéresser tout le monde à une vie qui ne serait pas celle de tout le monde. Il faut assumer ses contradictions et ne pas avoir peur de se désavouer. C’est dit…
Les personnes que je croise me regardent comme une vieille connaissance à laquelle elles associent deux images contradictoires : la présentatrice d’une émission qui fut célèbre il y a plus de vingt ans et qui demeure dans la mémoire collective ; la femme qui fit, à son corps défendant, des milliers de « une » de journaux à l’occasion d’un scandale planétaire impliquant son mari. N’étant pas seulement l’une et ne me reconnaissant pas dans l’autre, je me demande ce qui, de tout cela, peut rester pertinent.
Je vais tenter d’être juste. Pas exhaustive mais sincère. Je parlerai de mes parents, de cette enfance très protégée qui aurait pu mettre hors de ma portée les armes nécessaires pour lutter dans la vie ; je convoquerai certains personnages hauts en couleur que j’ai eu la chance de croiser et tenterai de brosser le portrait le plus fidèle possible du monde des médias tel que je l’ai connu ; j’évoquerai les grands bonheurs de la vie et les épreuves qui l’ont écorchée… »
Un destin exceptionnel narré avec beaucoup de pudeur et d'intelligence, ce qui ne paraît pas vraiment surprenant quand on se souvient de ce travail de journaliste passionnée que nous a offert durant de longues années Anne Sinclair. Au-delà du professionnel, il y a la femme, avec sa force et sa fragilité et le courage de dire qu'elle n'a pas toujours été là où il fallait quand il le fallait. Comme chacun de nous probablement pourrait le dire. Le destin exceptionnel d'une femme qui témoigne de sa vie de femme, toujours optimiste malgré les erreurs et aujourd'hui heureuse d'avoir retrouvé la paix du coeur ...
Avis : AMBIVALENT
Lire l’autobiographie d’Anne Sinclair ne se refuse pas, mais.... J’aurais dû en rester à l’image de grande professionnelle de 7/7 car à trop vouloir ne pas trop en montrer on est obligé de s’arranger avec la vérité comme pour ses beaux pulls (en mohair ou pas) qu’elle affirme n’avoir porté que 4 ou 5 fois alors que mon souvenir me la montre comme déclenchant régulièrement des envies immédiates et subites du type : je veux le même. Cet arrangement qui porte sur un détail m’a semblé être de mise dans tout le livre ; cela m’a gênée.
Elle le dit elle-même, n’attendez pas de révélations. Et c’est vrai, il n’y en a pas. Sauf peut-être le fait de n’avoir découvert la seconde famille de F. Mitterrand que lors des obsèques, comme tout le monde ! Ce ne sont donc que des avis, des souvenirs, des émotions ressenties au cours d’une vie qu’elle aimerait bien que nous trouvions normale. J’ai donc navigué en mode « cherchez l’erreur ». Et c’est dommage.
Il n’empêche que cette autobiographie est agréable et facile à lire, nous replonge dans les événements importants de ces dernières années et nous donne à voir le spectacle des grands de ce monde quand ils sont sous le regard du peuple. Je dois aussi relever la lutte farouche qu’Anne Sinclair a mené et mène contre les extrêmes : elle n’a jamais accepté certains leaders sur son plateau, consciente que ne pouvoir contredire un invité équivaut à lui offrir une tribune. Elle ne mâche pas non plus ses mots pour parler de la conduite de certains présidents de chaîne n’ayant pas le respect de leur public ou des stratégies se mettant en place au sein des milieux culturels. Il y a de très bons passages mêlant exaltation et défense des valeurs.
Si vous êtes fan des autobiographies, foncez. Si vous aimez les livres politiques, réfléchissez à ce que vous aimez y trouver.
Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions GRASSET pour l’envoi en SP de # Passécomposé.
Se replonger dans le passé politique ,et,télévisuel en saisissant davantage les faits,les personnalités!tout ce qui nous avait échappé à ce moment là;découvrir des personnalités sous un jour différent,voir se conforter nos préférences.Pour sa vie privée,son jugement sur son enfance ,ses potentialités ramènent un peu cette icône à notre réalité!Ses fameux pulls mohairs que j'adorais,d'ailleurs nous sommes en 2021 et j'en ai un bleu comme ses yeux.Pour le reste,sa vie amoureuse:elle lui appartient!
Très intéressant!!!!
Passé composé écrit par Anne Sinclair raconte ses mémoires à la fois professionnelles et privées, du moins, comme elle l’explique, dans le prologue, avec sincérité et justesse et non exhaustivité. En effet, il ne s’agit nullement de sombrer dans les révélations que le buzz médiatique actuel recherche à tous prix, mais de raconter le destin hors-norme d’une femme hors du commun !
Issue de la haute bourgeoisie progressive du 16ème arrondissement de Paris, Anne Sinclair décrit une jeunesse dorée, choyée et même adulée notamment par un père qui la surnomme Toute-Petite. Pendant son adolescence, elle croise Véronique Samson ou Jacques Chaban-Delmas et tant d’autres, entre New-York et Cannes en passant, évidemment, par Paris.
Anne Sinclair raconte sa volonté de faire du journalisme dans un monde plutôt réputé pour être fermé aux femmes. La télévision lui offre l’occasion de devenir l’égérie des dimanches soirs avec 7 sur 7 de 1984 à 1997.
Elle livre ainsi une photographie des médias sur plus de trente-cinq ans : leurs transformations au fil du temps, l’introduction du privé, de TF1 à Berlusconi, l’évolution politique de la France, ses conditions de travail mais aussi ses regrets dont ceux d’avoir laissé à sa mère ou à d’autres, le soin de s’occuper de ses deux fils lorsqu’ils étaient petits.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/06/15/anne-sinclair/
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