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Owen noone & marauder

Couverture du livre « Owen noone & marauder » de Douglas Cowie aux éditions Christian Bourgois
Résumé:

Roman frais et limpide sur un sujet rarement évoqué avec autant d'émotion où la sincérité tient lieu de qualité première : le rock dans les années quatre -vingt-dix. On assiste à la naissance d'un groupe réduit à deux protagonistes : Owen Noone dans le rôle du lead singer et guitariste... Voir plus

Roman frais et limpide sur un sujet rarement évoqué avec autant d'émotion où la sincérité tient lieu de qualité première : le rock dans les années quatre -vingt-dix. On assiste à la naissance d'un groupe réduit à deux protagonistes : Owen Noone dans le rôle du lead singer et guitariste charismatique, et son faire-valoir, Marauder, narrateur du roman, jeune étudiant paumé d'une université toute aussi paumée, piètre poète, entièrement sous la coupe de cet Owen sorti de nulle part. Au début, aucun des deux duettistes ne sait chanter ni jouer un seul accord de guitare, ce qui ne les empêche pas de se précipiter dans un magasin spécialisé pour acheter deux Telecaster, des amplis, des pédales, des cordons de raccord, plus un livre de standards, et d'apprendre sur le tas, car Owen a trouvé sa vocation : il sera rock star, sinon rien.
Le problème, et la chance d'Owen, c'est qu'il est le fils d'un riche politicien républicain, étoile montante du parti, et qui refuse de reconnaître sa paternité. Owen trouve là un os à ronger, une révolte taillée sur mesure, une haine crédible, qui lui permet pendant tout le livre de mêler savamment - inconsciemment ? - coups de gueule publics contre son crétin de père et publicité. Owen Noone & Marauder exclut curieusement deux facettes de la sainte Trinité du rock : peu de sexe et pas de drogue : PAS DU TOUT DE DROGUE. Seul le rock occupe l'esprit d'Owen et le devant de la scène : surtout, l'énergie formidable dégagée pendant les concerts publics - à New York, par exemple, au célèbre CBGB, lieu phare des années soixante -dix. Peu à peu, les deux lascars incapables de jouer et de chanter au début du livre sont devenus de véritables bêtes de scène (surtout Owen) en jouant leur « pseudofolkpunk » face à un public de plus en plus nombreux et conquis par cette énergie brute, par la déferlante sonore et les distorsions des Telecaster (Hendrix n'est pas loin, Nirvana non plus) : ils réinventent littéralement le rock avec une espèce de pureté virginale, de bonheur inouï trouvé dans le concert live, tout en se méfiant des requins de l'industrie qui les attendent au tournant producteurs foireux, patrons de maisons de disques uniquement intéressés par les dollars, tournées inhumaines. La figure du père d'Owen représente un contrepoint à cet univers underground. Sa fortune, sa langue de bois, ses traîtrises provoquent des confrontations agressives entre le père et le fils qui se règlent par l'intermédiaire de la presse. Tout ce matériau romanesque fonctionne comme si le livre tout entier était une sorte d'improvisation rock exécutée sur un nuage qui ne devrait rien aux substances illicites mais tout à un état de grâce littéraire.

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