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Trois séries d'oeuvres auxquelles l'artiste californien d'origine japonaise travaille depuis les années 1970, et un texte, en quatre livrets.
« [...] Est-ce d'avoir été de ces Américains d'ascendance japonaise internés lors de la Seconde Guerre mondiale, est-ce d'avoir eu, parmi les premiers paysages d'une jeune conscience, les élévations des châteaux d'eau et des miradors, et les allées des camps ? Toujours est-il que Ben Sakoguchi ne dispense pas seulement la joie nerveuse, corrosive de l'observateur épris de justesse et de justice ; qu'il y a chez lui l'émollient jamais mièvre d'une douceur aimante - d'une charité, dirions-nous, si le terme ne sentait pas par trop le bénitier et la bonne conscience qui s'y humecte. Car Ben Sakoguchi ne conçoit pas la bonne conscience ; il oeuvre, comme Goya encore, dans ce terroir de crimes où éclosent, prospèrent, se répandent les monstres ; la voilà l'image qui peut élastiquement enclore les données, les procédés, la portée de cet art. L'image qui est image par excellence..., qui est l'image - protéiforme, ramifiée, démultipliée - par excellence de Ben Sakoguchi. Pas uniquement en vertu de la peuplade d'êtres monstrueux dont ses oeuvres sont la tapisserie : Trump, Poutine, Staline, ou ces monstres sacrés que sont les grands remueurs de l'art, Monet, Yves Klein ; pas uniquement en raison de la théorie dolente des ignominies que l'homme inflige à l'homme : racisme, guerre. [...] Publicité, voitures, oranges - en l'espèce les caractères plus anodinement quotidiens, ceux auxquels on est aveugle à force d'usage (tout comme les caractères des lettres qui surabondent dans nombre d'images de Sakoguchi, au point que, dans toute cette congestion verbale, on finit par ne plus voir les mots qu'ils tracent). C'est là, dans le tout-venant des minutes du si tortu « American Way of Life » que s'accuse - à tous les sens du terme - la monstrueuse germination que consigne Ben Sakoguchi, vigie dont l'oeil est aussi éternellement ouvert que celui, extranaturel, du dollar américain. ».
Damien Aubel.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à la galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, du 9 juin au 22 juillet 2023.
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