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Qui connaît le 9-4 ? Qui connaît ceux qui y vivent et y survivent ? Et surtout, qui connaît son miroir inversé, le 9-4 dans le 9-4, le nueve cuatro ? Un pays des merveilles peuplé de paumés, de cramés, de caïds, de macs, d'animaux sauvages et de toutes les histoires extraordinaires qui vont avec.
Parmi eux, Henri, comptable à la retraite, qui a perdu sa moitié puis un orteil pour cause de diabète. Son quotidien ressemble à un long fleuve tranquille, jusqu'au jour où sa voisine Clara disparaît des radars. Soulaymane, recouvreur de dettes à la petite semaine, rêvait de devenir flic. Chercher cette fille, c'est ce qui lui manquait pour relancer son coeur au ralenti. Brahim, enfin, boss du nueve cuatro. Son règne semble éternel, mais il commence à perdre la tête. Mettre sa ville à feu et à sang sera son dernier coup d'éclat.
Tous n'ont pas la démesure de vouloir imprimer l'histoire, pourtant, avec cette disparition, chacun va vivre sa grande épopée.
Odyssée noire et conte urbain empreint d'une folle humanité, Nueve Cuatro offre une vision de la banlieue à nulle autre pareille. Une nouvelle voix explosive est née.
"Ce roman est porté par un rythme d'enfer, et par un anti-héros, retraité déchirant mitraillant une gouaille à la San-Antonio version "caillera"."Hubert Artus, Le Parisien week end "Un roman brûlant." Mathias Enard, France Culture "Un conte urbain trash et palpitant." Léonard Desbrières, LiRE/Le Magazine littéraire "Drôle, désespéré, moderne et intelligent. " France bleu À propos de l'auteur Passé par la Fémis, NICOLAS LAQUERRÈRE, trente-deux ans, est le coscénariste de la série à succès Validé. Il vit depuis toujours à Choisy-le-Roi, au coeur de ce 94 dont il a fait la grande héroïne de son premier roman.
"Nuevo cuatro" est plein de violence, de scènes parfois difficiles à soutenir, d’argot et d’un langage très cru. Mais ces éléments sont loin de constituer un simple effet de style. Ils ancrent le récit dans le réel, cette banlieue souvent vue de manière parcellaire ou caricaturale. Le roman sonne ainsi terriblement juste. Les personnages sont vraiment réussis, aussi bien du côté des héros, comme Henri, ce justicier sur le retour bien amoché par la vie ou encore Brahim, en chef de clan à la mémoire terriblement détaillante, que des personnages secondaires. Tous sont suffisamment développés pour capter l’attention du lecteur, pour le meilleur, mais surtout pour le pire ! Le récit prend le lecteur aux tripes et le tient en haleine à un rythme digne d’une série de type Braquo ou Engrenages, où l’on a l’impression que les personnages font systématiquement les plus mauvais choix possibles pour rendre les situations toujours plus mauvaises. Une plongée impressionnante dans un univers très sombre mais peuplé de personnages lumineux.
Un très bon début, enlevé, original, avec une écriture vive et prenante qui annonce un bon roman. Puis, patatras, l’histoire déraille vers des sommets de vulgarité, de noirceur, de violence imaginaires sans doute, mais plus sûrement, décrivant une réalité augmentée des tares de notre société. Le langage des banlieues qui est utilisé nécessite une traduction intelligible pour le lecteur moyen non initié, casse le rythme narratif et minore un intérêt déjà mince pour les personnages inhumains des ces bandes rivales. La petite digression sur l’écriture inclusive de la fin tombe comme un cheveu sur une soupe bien épaisse, car on n’imagine pas que cela puisse être une réelle préoccupation des protagonistes du roman.
Avis : RENVERSANT
La dédicace montre la revanche et la fierté de celui qui est allé au bout de la question : en serais-je capable ? Oui, ce premier roman de Nicolas Laquerrière porte la marque du jusqu’au-boutisme, de la pression pour marquer les esprits. Et c’est bon ! Noir mais bon.
Henri, comptable à la retraite, a mené une vie tranquille même s’il a pu rendre service aux voyous du quartier, mais le diabète et par suite la perte d’un orteil vont changer la donne. Surtout que Clara, sa jeune voisine, disparaît. Sa quête plutôt que son enquête, au vu des moyens employés, va lui donner un supplément de vie au côté de Souleymane qui travaille pour Brahim, maître du nueve cuatro. Qui gagnera ? Qui sera le plus sanglant ? Qui retrouvera Clara et dans quel état ? Quels nouveaux équilibres se mettront en place dans le 9-4 ? Et Henri, reviendra-t-il à l’hôpital ?
Vous le supputez, la balade dans le 9-4 n’est pas de tout repos. Et je vous le confirme. Ames sensibles, abstenez-vous ! Amateurs de la différence et de la créativité, succombez ! Il y a un tel mélange d’horreur et de bons sentiments que cela en est addictif. Peut-il y avoir une humanité derrière les actes monstrueux qui font une vie ordinaire dans certains environnements ? Et à quoi peuvent bien penser les gens qui vivent pleinement le jour quand la nuit, la violence règne en maîtresse absolue ?
L’auteur ne dénonce pas les horreurs du 9-4, il les décrit froidement et il nous y transporte, nous y laissant les yeux hagards devant tant de brutalité assumée. Mais que fait la police ? On sent bien qu’ici, elle aussi, essaie de ne pas trop sortir la nuit.
Si un petit air de loufoquerie vient colorer le récit avec un crocodile qui a faussé compagnie à son propriétaire, le fond du roman est noir brillant. Une belle réussite pour la lectrice que je suis, plus coutumière des romans historiques, des policiers régionaux et des livres de développement personnel que des romans qualifiés par d’autres de « contes urbains ». Mais après tout, n’ai-je pas eu tout cela en même temps...
L’écriture moderne, assurée et assumée, les chapitres à peine numérotés comme un minuteur qui court, les dialogues forts et pittoresques, les personnages fouillés, la musique en filigrane, donnent un charme particulier à ce qui ne pourrait être qu’un roman noir.
Vous l’aurez compris, si vous voulez découvrir un nouvel auteur pour qui c’est le premier mais sûrement pas le dernier roman, allez voir votre libraire, NUEVE CUATRO vient de sortir.
Je remercie Babelio, les co-éditeurs Harper Collins et Wagram livres pour l’envoi de ce roman en Service Presse.
Ratigny, une ville du neuf-quatre aux mains de bandes rivales qui se partagent son territoire.
Addict au sucre, et au coca, Henri, retraité et veuf, vient d'être amputé d'un orteil et va vers une mort annoncée par le diabète. Quand Clara, la jeune voisine à qui il donnait des cours, disparaît, Henri décide de prendre les choses en main.
Soulayman, dit Soul, qui rêvait de devenir flic, travaille comme recouvreur de dettes pour Brahim, le caïd de Ratigny ouest ; la faute à une anomalie cardiaque qui peut le tuer à tout moment et l'a fait recaler à la visite médicale des candidats policiers.
Par hasard, Henri tire Soul d'un mauvais pas, et les deux décident d'associer leurs talents pour rechercher Clara...
La lecture du roman de Nicolas Laquerrière m'a rappelé le roman Aux animaux la guerre de Nicolas Mathieu : dans des univers assez glauques, abandonnés à eux-mêmes par les décideurs, des laissés-pour-compte se rebiffent, pour le bonheur ou le malheur d'une jeune femme.
La plume de Laquerrière est sans doute encore un peu trop maladroite, un peu plus lourde que celle de Mathieu. Il plante le décor à grands coups de pinceaux, de chapitres qu'on pourrait sans doute alléger. Cela ne facilite pas la lecture.
Mais on s'attache à ses personnages principaux, du don Quichotte de banlieue au vieux truand qui perd la mémoire, en passant par tout l'arc-en-ciel qui va du délinquant potentiel au truand sans pitié. Une belle galerie de portraits plongée dans un univers presqu'impitoyable, mais pas totalement... Dommage que cela soit gâché par des seconds rôles à la violence insoutenable.
Le résultat est un tableau noir, très noir ; sans doute trop noir et trop violent pour être représentatif du nueve-cuatro ; même les villes les plus dures du département ne s'y reconnaîtront sans doute pas.
Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins de m'avoir permis de découvrir l'auteur et son roman.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/03/31/nueve-cuatro-nicolas-laquerriere-harper-collins-trop-noire-banlieue/
Un premier roman qui déménage ! Tout en restant sur une zone géographique restreinte, le Val de Marne alias le 9-4. Quant au Nueve Cuatro, variante à consonance espagnole, c’est le QG, où Brahim, malgré ses trous de mémoire qui confinent de plus en plus au gouffre, concocte malgré tout le couscous du jeudi.
Mais c’est avec Henri que s’ouvre le roman, alors qu’on vient de le priver d’un petit orteil, tout à fait dans la bienveillance, et sous anesthésie. Le diabète de cet accro au Coca est un ennemi sournois qui menace de la réduire peu à peu par gangrène interposée.A moins de se reprendre en main et de se passer de sucre. Mais Henri n’a aucune intention de céder à cet odieux chantage.
Et puis rentré chez lui, une surprise l’attend, sa jeune voisine et amie a disparu. Ses parents s’opposent farouchement à signaler l’affaire. Henri prend les chose en main et va considérablement approfondir ses connaissances des us et coutumes de son quartier et créer des amitiés riches autant que des inimitiés violentes.
Les réparties fusent, les dialogues pétillent, enrichis de la langue métissée des quartiers. On est loin du politiquement correct. Mais on n’est pas que dans la tchatche, l’action rythme aussi le récit.
Violence certes, il y a des méchants très méchants mais aussi grandeur d’âme pour quelques zorros survoltés et hyperglycémiques !
Des personnages atypiques, beaucoup d’humour, du suspens et des bons sentiments, tous les ingrédients sont là pour une belle expérience de lecture.
448 pages Harper Collins 9 février 2022
Sélection Prix orange 2022
Bon, le 9-4, c’est pas mon quartier et je dois avouer que je ne connais pas vraiment cette région qu’on appelle la banlieue.
C’est sûr qu’avec les quelques films sur des banlieues « hors contrôle » comme La haine ou Bac Nord, je partais avec un à priori.
Mais Nueve Cuatro a tout changé et je me suis laissée entraînée dans ce roman avec le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.
Car là, ce n’est pas une simple trempette, c’est une plongée dans le grand bain où l’on n’est plus spectateur mais où l’on s’imprègne d’une civilisation inconnue.
Les personnages n’ont rien d’ordinaire et ils crèvent les pages. On s’identifie à eux, on les aime et on est stupéfait par leur grandeur d’esprit. Certes, ce ne sont pas des enfants de chœur, c’est même tout le contraire. Et puis ce ne sont pas des super-héros non plus: Henri, le comptable retraité, a du diabète, Brahim, le roi de Ratigny-Ouest (dite RoRo) est atteint d’Alzheimer, Soul, le jeune malfrat qui aurait bien aimé être flic, a un souffle au cœur, et Kamel, « l’héritier de la couronne » est déchiré par son envie d’être une femme. Mais c’est ce qui leur donne leur force, leur humanité et c’est ce qui les rend tellement attachants.
C’est juste un peu dommage que les femmes soient si inexistantes dans ce polar très masculin, même si je l’ai trouvé bien moins viril qu’il n’y parait.
Car oui, c’est un polar puisqu’il y a une jeune fille qui disparaît et que notre fine équipe va tenter de la retrouver. Mais c’est avant tout un roman social, qui témoigne de la vie d’une cité, avec ses révoltes, ses exactions mais aussi ses amitiés et ses explosions de joie.
Nicolas Laquerrière va faire pâlir d’envie les amateurs de Frédéric Dard, avec son humour noir, ses expressions mi-argot mi-verlan et ses dialogues d’un naturel plus que réaliste. C’est cru, violent, acerbe mais tellement drôle et l’on éprouve de l’empathie à revendre pour ces anti-héros que même leur monde dépasse.
Bref, j’ai adoré ce polar que j’ai dégusté sans modération. Un vrai régal !
Henri, comptable à la retraite, veuf depuis quelques mois, n’a plus qu’un seul plaisir dans la vie : boire du Coca. Son diabète ? Il s’en fiche royalement ! D’ailleurs, il vient de subir l’amputation d’un de ses orteils …
Il a passé toute sa vie dans son pavillon situé dans le quartier ouest de Ratigny, petite ville du 9-4. Henri n’a pas de contact avec ses voisins. Pourtant il donne depuis plusieurs mois des cours à la jeune Clara, 16 ans.
Or, un mercredi après-midi, Clara ne vient pas, ne donne aucune nouvelle. Quand Henri va frapper à la porte de ses parents quelques jours plus tard, ces derniers ont un comportement bizarre et lui claquent la porte au nez.
Henri a un mauvais pressentiment : Clara a été enlevée. Il est bien décidée à la retrouver. Et pour cela, il est prêt à tout, même à prendre contact avec le caïd qui gère la cité de Ratigny Ouest.
Henri va découvrir alors la vie des jeunes qui font partie du « nueve cuatro » : un monde parallèle où règne la violence, les armes, la prostitution et le trafic d’êtres humains.
Ce vieil homme qui, jusque là avait mené une vie terne et sait que son diabète aura bientôt raison de lui, va découvrir des aspects de sa personnalité qu’il ne soupçonnait même pas.
Certes, il y a de la violence dans ce roman mais pas que. On y découvre, avec stupeur parfois, la réalité du quotidien de ces jeunes banlieusards, englués dans le système qui gangrène la cité. C’est cet aspect documentaire qui m’a surtout intéressée.
M. Nicolas Laquerrière avec « Nueve Cuatro » nous offre un récit urbain violent mais où subsiste un peu d’espoir.
Son principal personnage est un héros à la Clint Eastwood dans Gran Torino et se nomme Henri. Il y a aussi, plus surprenant, Camélia/Kamel, fils du chef à la double vie, cherchant s’il doit être Roi ou Reine. Et Soul qui se voudrait flic et qui aime enquêter avec le vieux en mangeant des glaces et buvant du Coca. Puis Clara, celle qui a disparu, juste parce qu’elle ne voulait plus être là et vivre sa vie. Et Brahim, le boss qui perd la boule, qui n’est plus lucide, et qui a besoin de chansons pour fixer dans sa mémoire défaillante les quelques souvenirs qui lui restent (très belle et originale idée). Enfin Doums et Sofiane, les jeunes complètement fondus et prêts à tout, sans se rendre compte de la gravité de leurs actes.
J’ai été moins emballé par le style, et j’ai trouvé l’ensemble un peu long, le roman aurait de mon point de vue gagné en force en étant plus resserré, mais ce livre à la remarquable galerie de personnages reste un point de vue sur la banlieue radical, parfois effrayant et sans concession, mais qui laisse entrevoir un espoir, fugitif, mince, que peut-être un jour cela aille mieux.
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